Acte IV, scène 4
La scène est à Séville en ruines, mais en 1936
Les mêmes ; irruption de soldats maures en armes, leur chef en tête
- Le chef maure (furieux)
Pour prendre la Cité, si j’arrive en retard,
C’est qu’en chemin j’ai dû chasser quelques soudards
Expédiés contre moi. Mais quelle est la fripouille
À qui mes Marocains ont flanqué la tatouille ?
Lequel a ordonné à ces chiens d’anarchistes
D’aller s’opposer à la Croisade fasciste !?
- Don Diègue (désigne lâchement le Roi)
Celui-ci ! Sur son ordre une armée dérisoire
Tenta de détourner le parcours de l’Histoire.
- Franco (Car c’est lui)
Fusillé sur-le-champ !
- Don Diègue (Intrigué)
Je me sens vaguement
Dépassé par le cours que prend l’événement.
J’aimerai bien compr…
Des soldats Marocains entraînent le Roi dans une salle annexe. Fusillade
- Franco (aux deux Dons)
Pour votre aide appréciable
Vous serez gratifiés selon votre courage
Et votre loyauté, tout à votre avantage.
(À Don Sanche)
Vous étiez Grand Prévôt ? Fusillez les suspects !
Innocents, criminels, tout le monde… à peu près.
Je vous fais Commandant Militaire à Séville.
(À Don Diègue)
Vous êtes Gouverneur Général de Castille,
Et en sus, Grand d’Espagne, ave titres et ancêtres.
- Don Diègue (sursaut de fierté)
Je suis Grand de naissance et ne peux donc plus l’être !
(Radouci)
Le reste, Général, je l’accepte avec joie,
Même s’il faut pour cela marcher au pas de l’oie.
Ce régime à faisceaux manque un peu de finesse,
Mais qu’importe fanions pourvu qu’on ait richesses.
Tout pouvoir, quel qu’il soit, qui laisse spéculer,
Verra ses financiers l’hymne du jour chanter :
- Don Diègue, Don Sanche (En chœur, bras levé)
Gloire et Prospérité au Général Franco, (bis)
Vive la dictature, et notre Caudillo !! (bis)
Rideau
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