Sale temps sur la ville , une parodie des Palpitantes Péripéties de Dick Burman, Privé archétypal
D'après les palpitantes aventures de Dick Burman, privé archétypal inventé par Gobbolino
Sale temps sur la ville aujourd'hui. Une véritable purée de pois envahit les rues dès 17h depuis le début du mois de novembre, ce qui rend le trajet jusqu'à l'épicerie favorite de Dick Burman des plus malaisés. Une purée de pois telle qu'un citoyen honnête ne parvient même plus à la distinguer de la fumée de sa cigarette.. Même pour un privé aussi expérimenté que Dick, l'exercice en devient compliqué.. "Welcome au mois de november a Oncupponutime!" murmure celui-ci alors qu'il avance à petit pas.
Aujourd'hui, Dick pourrait décemment aspirer à un peu de paix. Après tout, les enquètes qui ont suivis les traditionnels crimes d'Halloween (merci vraiment aux auteurs fans de poupées tueuses, le sang répandu un peu partout a eu raison de la paire de chaussures préférée de notre ami investigateur) ont livré leurs coupables, non sans fortement émousser les réserves d'alcool de notre privé archétipal préféré, ce qui le pousse à réaliser un aller retour express à l'épicerie la plus proche.
Heureusement, à cette heure-ci faeripatéticiennes et autres dealers n'ont pas colonisé la rue. Dick marche seul jusqu'à l'épicerie "Au grand bazar" et ouvre vigoureusement la porte :
"Bonjour, Bonjour, Monsieur Dick, cela fait longtemps que l'on ne vous avait pas vu, on vient juste de recevoir une livraison de votre wiskey préféré, je vous en mets une bouteille avec votre cartouche de cigarettes?" l'accueille une voix chantante que Dick reconnait aussitôt. C'est Apu, le sympathique indien propriétaire du grand bazar. Régulièrement ; il est ligoté par des cambrioleurs ou plus simplement blessé par balles par ceux-ci, mais quelque soit le nombre de bandages qui le recouvrent, il n'a jamais fermé son magasin. 90% des braquages élucidés l'ayant été par Dick, cela lui permet de bénéficier du privilège meilleur client, à savoir 5% de réduction sur tout le magasin! Apu a été créé au début des années 1990, d'abord en dessins-animés, puis en jeux vidéos et bandes dessinés, et des auteurs continuent toujours à peaufiner son apparence ou son caractère (son accent caricatural a par exemple bien été atténué ces dernières années)
Dick ne répond pas, soulève juste deux doigts de la main gauche tandis, que de la droite, il prend un magazine Cible sur le présentoir et se plonge dans la troisième de couverture. Apu a mis pendant ce temps les deux bouteilles dans un sac en papier craft avec une cartouche de cigarettes. Sans lacher l'article des yeux, Dick porte la main gauche à son holster d'épaule et en extrait une paire de billets froissés qu'il dépose sur le comptoir avant de ramasser son paquet et de sortir.
"Bonne journée Monsieur Dick, revenez quand vous voulez!" l'accompagne la voix d'Apu alors qu'il referme la porte derrière lui.
"Maintenant ferme la porte à clés ou j'envoie ta colonne vertébrale sur orbite le bronzé ! " s'écrie une silhouette qui jusqu'alors se dissimulait derrière le rayon sucrerie. Lorsque celui qui prononce ce type de phrase est un grand gaillard de plus d'un mètre quatre vingt aux cheveux longs, torse nu dans un pantalon de cuir, avec un maquillage hommage au groupe Kiss, qu'il tient un fusil à double canons sciés, qu'il est accompagné de trois brutes semblables portant batte de baseball et cran d'arrêt; c'est le genre de phrase que l'on ne discute pas. Apu s'exécute en tremblant.
"J'aime quand les gens font ce qu'on leur demande, tu as été très bien avec ton ami le privé, tu as sans doute évité qu'on lui défonce sa sale petite gueule de faux flic... Maintenant donne-moi le fric de la caisse ou on te faisait un joli sourire ambiance Joker ! Aller dépèche toi espèce de... Oh merde!
- Don't move stupides asshole ! le coupe Dick depuis le seuil de la porte marquée "privé" donnant sur la réserve. Celui-ci profite des quelques secondes de silence qui s'écoulent pour allumer la cigarette qui est déjà à la commissure de ses lèvres.
- Tu crois quoi débil, tu es seul et nous on est quatre! se ressaisit le plus proche qui lève déjà sa batte.
- Just four, not enough... sourit Dick en soufflant un oval de fumée parfait. Et nous sommes trois à nous opposer au cinquièmeme braquage d'Apu ce mois-ci...
- Comment ça trois? interroge le moins chevelu du groupe, dont les auteurs originels n'ont pas dû être généreux sur la dotation en neurones.
- Easy, little boy, il s'agit de Messieurs Smith, Wesson et moi-même, conclu Dick sans cesser de sourire en relevant le bras droit au bout duquel il tient un revolver de taille plus que respectable, véritable petit obusier de poche.
- T'auras jamais les couilles, faux flics! s'énerve le clown à la batte.
- Try it rascall, fais moi plaisir! C'est un magnum 44, conçu pour descendre un grizzly en charge à 15 pas. Si tu penses que tu es assez rapide, just do it! "
Les quatre malfrats se regardent sans un mots, les deux qui tiennent des couteaux les laissent tomber et lèvent les mains en l'air. Sans un signe annonciateur l'homme à la batte se jette vers Dick. Celui qui tient le canon scié, lui, se retourne subitement vers notre ami. Deux coups de tonnerre résonnent, la vitrine de l'épicerie explose. Deux corps sont projetés au travers.
"Apu, call the cops, et vient attacher tout ce petit monde, tu as toujours ce qu'il faut dans le tiroir du bas ? demande calmement Dick en rangeant son revolver dans son holster, sans retirer la cigarette de ses lêvres.
-Certainement Monsieur Dick, je prends les menottes et j'arrive. J'en prends pour ceux de dehors aussi ?
- Yes my little friend, je les ai touché au poignet.. Récupère les armes qui trainent et donne moi ces deux bouteilles de wiskey qui sont dans la réserve, le sherry que tu m'a mis à la place a vraiment a shitty tast !
- Désolé Monsieur Dick, je n'avais pas d'autres moyen de vous alerter, répond Apu , contrit, en finissant d'attacher et de baillonner les ex braqueurs, sonnés par l'intervention magistrale de Dick. Vous pouvez rentrer si vous voulez, j'expliquerai tout à la police, j'ai l'habitude avec vous maintenant.
Dick sort de l'épicerie, prends sa cigarette de la main gauche, souffle la fumée et porte à ses lèvres le goulots de son breuvage écossais favori, tourbé à souhait... Cela soulage. Plus loin deux enfants vétus comme dans les films de Chaplin jouent avec un cerceau et un rayon de bicyclette dans le caniveau avant d'être aspiré dans le brouillard qui s'est encore densifié. Dick grommele:
"Sale temps sur la ville ".
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