8. Roxane
Il y a quelque chose de beau dans le fait de voir Alexis pleurer. Même si je déteste le voir si brisé, tremblant de souffrance et désespéré, ses larmes prouvent aussi tout le courage qu’il a. Je me rappelle les deux dernières et seules fois ou je l’ai vu dans cet état, et la plus récente était à l’enterrement de Sam, quand tout est devenu réel, concret. Quand nous avions appris sa mort, à bord de nos vélos, entre les deux maisons de nos meilleurs amis, il n’avait laissé couler aucune larme. Il avait simplement secoué la tête, et murmuré « non » des centaines de fois. Aux funérailles de Sam, ses larmes avaient déclenché les miennes. Parce qu’il est fort, qu’il aime rire et faire rire les autres et que, à l’entente de ses sanglots, j’avais compris que tout était vrai : même Alexis souffrait, et le montrait. Alors, quand je libère son visage qu’il a couvert de ses mains pour se calmer, et que j’aperçois ses yeux, encore rouge et humides, empreint d’un chagrin que j’ai également vécu, une certaine beauté marque la scène. Il me fait assez confiance pour se montrer ainsi devant moi, lui qui préfère toujours afficher un grand sourire. Même si je sais qu’il a honte de cette situation, il n’a pas honte de pleurer devant moi, ni de ressentir ce qu’il ressent. Et c’est la toute sa force, son courage.
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