Je regrette de m’être trompé de voie.

Je regrette d’avoir perdu ma voix.

Je regrette parfois de n’en avoir fait pourvoi.

Je regrette souvent de n’avoir plus tôt pris la plume.

Je regrette alors mon optimisme devenu essuie-plume.

Puis je regrette l’encre abandonnée entre marteau et enclume.

Je regrette tant de choses dont le compte me ronge.

Je regrette qu’Oz ne soit que comte de mes songes.

Je regrette même la glose dont les contes s’épongent.

Je regrette mes rêves brisés, ma vassalité forcée.

Je regrette les grèves ironisées, la vulnérabilité commercée.

Je regrette la relève divisée, la vérité au mieux gloussée.

Je regrette n’avoir pu rester enfant.

Je regrette ne pouvoir renaître innocent.

Je regrette finalement ne traverser qu’une nouvelle enfance.

Au fond, nous sommes tous enfant de notre sénescence.

J’en regrette seulement la connaissance…