Six mois après leur arrivée, la maison avait enfin pris vie. Les murs, autrefois décrépits, étaient maintenant repeints, les sols étaient débarrassés de leurs trous traîtres, et la cuisine sentait bon le bois neuf. Bref, tout était prêt pour accueillir leurs premiers clients... Ou presque.

Un matin de juillet, Claire était debout dans la cuisine, en train de finaliser le menu du petit déjeuner maison. Elle écrivait "confitures locales" sur une ardoise quand Adrien débarqua avec un air inquiet.

"La douche de la chambre d'hôtes coule... Mais pas l'endroit prévu."

Claire fronça les sourcils. "Qu'est que ça veut dire, pas de l'endroit prévu ?"

Adrien soupira. "Ça veut dire que j'ai pris une douche dans le couloir en passant."

Entre les ajustements de plomberie, les finitions de peinture, et les montages de meubles suédois à nom imprononçables, les journées étaient bien remplies. Lou et Jules, de leur côté, avaient trouvé leur mission : créer une pancarte pour la maison d'hôtes.

"Bienvenue à la Ferme des Trois Rêves, ça sonne bien, non ?" proposa Lou en écrivant avec un feutre rouge.

"Ouai, mais moi j'aurais mis "Maison où y'a des pancakes". Les gens aiment les pancakes", répondit Jules en haussant les épaules.

Pendant ce temps, Mireille passa faire une inspection surprise. Elle entra sans frapper, comme à son habitude, et observa la maison d'un oeil critique.

"Pas mal, pas mal... Mais pourquoi vous avez mis un canapé blanc ? Vous savez qu'ici, le blanc, c'est une couleur de théorie ? Entre la boue, les enfants, et les chiens, il va durer trois jours."

Adrien tenta de se justifier. "On voulait quelque chose de lumineux."

"Lumineux ? Prenez une lampe, c'est plus sûr", rétorqua Mireille en hochant la tête.