Chapitre 8 : Les premiers clients (et premières sueurs)
Le grand jour était arrivé. Claire et Adrien s'étaient levés aux aurores pour s'assurer que tout était parfait. Enfin, presque parfait. Adrien avait passé une demi-heure à chasser une araignée de la taille de la salle de bain, et Claire avait découvert que Jules et Lou avaient utilisé les serviettes impeccablement pliées... pour constuitrent une cabane dans le jardin.
"C'est aujourd'hui que tout commence", déclare Claire, visiblement plus stressée que le jour de leur mariage.
Adrien, lui, avala son café d'un trait. "C'est aujourd'hui que je me demande pourquoi on n'a pas choisi un projet plus simple, comme... je sais pas, élever des escargots."
Vers 14 heures, une voiture noire impeccablement propre s'arrêta devant la maison. Une femme élégante, un homme à l'air sérieux, et un adolescent visiblement en pleine crise existentielle descendirent.
"Bienvenue à La Ferme des Trois Rêves !" lança Claire avec un sourire rayonnant.
"C'est charmant", répondit la femme, bien que son regard évaluait déjà chaque centimètre carré.
Pendant qu'Adrien les aidait avec leur bagages, Lou et Jules apparurent sur le perron.
"Vous êtes les touristes ?" demanda Jules avec l'air de mener une enquête.
"Oui", répondit l'adolescent, visiblement peu ravi.
Lou, de son côté, chuchota à Claire : "Pourquoi il fait cette tête ? Il est allergique au bonheur ou quoi ?"
Tout semblait bien se dérouler, jusqu'à ce que l'homme élégant entre dans la chambre et ressorte avec un air perplexe.
"Euh...excusez-moi, mais pourquoi y a-t-il un mouton dans le jardin ?" demanda-t-il.
Adrien fronça les sourcils. "Un mouton ? Vous êtes sûr ?"
Claire jeta un coup d'oeil par la fenêtre et blanchit.
"Oh non... c'est Gégé, le mouton de Mireille !"
Gégé était là, paisiblement installé au milieu du parterre de fleurs, grignotant une lavande avec la nonchalence d'un gourmet étoilé.
Adrien, armé d'un balai, s'avança courageusement. "Allez Gégé, oust, rentre chez toi !"
Mais Gégé, visiblement pas pressé, le fixa avec défi, avant de se coucher comme pour dire : Faites ce que vous voulez, je ne bouge pas.
Finalement, après une négociation de vingt minutes, un appel à Martine, et une carotte utilisée comme pot-de-vin, Gégé fut escorté hors des lieux.
"C'est sûr, on va faire une impression mémorable", soupira Claire.
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