Chapitre 13 : L'art de jongler entre mystères et catastrophes
Après l'épisode rocambolesque avec Pauline et son sac plus lourd qu'un tronc d'arbre, la vie à la ferme reprit son cours... ou presque. Claire et Adrien, bien décidés à garder l'équilibre entre leurs rêves champêtres et les clients imprévisibles, tentaient de maintenir une certaine normalité. Mais à la Ferme des Trois Rêves, la normalité semblait être une notion toute relative.
Adrien avait décidé de s'attaquer à une tâche qu'il repoussait depuis trop longtemps : la cave. Une pièce sombre, encombrée, et remplie de ce qu'on pourrait qualifier généreusement de "trésors oubliés".
"C'est là que le coffre était, hein ?" demanda Lou, qui suivait son père avec Jules sur les talons.
"Non, dans la grange, Lou. Mais on ne sait pas ce qui s'y trouvait avant. Peut-être bien un secret incroyable. Peut-être...des souris. Nous n'avions rien vu de spécial !"
Claire, en haut des marches, intervint :
"Peut-être des factures à payer. C'est toujours moins excitant, mais plus probable."
Les enfants fouillaient avec entrain parmi les vieilles caisses et outils rouillés, tandis qu'Adrien se battait avec une étagère branlante.
"Papa ! Regarde ce que j'ai trouvé !" cria Jules en brandissant un objet étrange. C'était une vieille boîte métallique, verrouillée par un petit cadenas.
Lou observa avec curiosité. "On dirait un mini-coffre ! Peut-être que Pauline le cherchait ?"
Adrien haussa un sourcil. "Ou c'est juste une vieille boîte à biscuits...mais bon, on vérifiera ça. Allez, remontez avant que vous ne trouviez un truc qui explose."
Alors qu'Adrien nettoyait la boîte et que Claire s'occupait des réservations, un client inattendu fit son apparition. Un van psychédélique, couvert de peintures de fleurs et de citations absurdes ("La vie est comme le fromage, il faut savoir en apprécier les trous"), se gara devant la maison.
En descendit un homme d'une cinquantaine d'années, vêtu d'un sarouel multicolore et d'un chapeau en forme de pastèque. Il portait une guitare sous le bras et un perroquet en plastique sur l'épaule.
"Salutations ! Je suis Bernard, mais mes amis m'appellent l'éclaireur des énergies positives. Je suis ici pour me ressourcer et, si vous êtes d'accord, pour partager un peu de ma lumière intérieure."
Claire resta bouche ouverte, tandis qu'Adrien lançait un regard déséspéré.
"Ecoutez, Bernard, tant que votre lumière intérieure ne provoque pas un court-circuit, vous êtes le bienvenu."
Bernard éclata de rire. "Excellente blague ! Vous avez l'âme connectée, je le sens !"
Pendant que Bernard s'installait dans sa chambre (après avoir demandé si les draps étaient "infusés d'amour universel"), Adrien força le cadenas de la boîte découverte dans la cave. À l'intérieur : des photos jaunies, un médaillon en argent et... un petit parchemin.
Claire, intriguée, examina le tout.
"Regarde ça. Une photo de la maison avec des gens devant... On dirait Mireille, mais plus jeune ! Et ce médaillon... il est gravé avec un symbole bizzare."
Avant qu'ils n'aient le temps d'aller plus loin, Bernard fit irruption dans le salon.
"Je ressens des ondes incroyables dans cette maison ! Vous cachez un secret, je le sens !"
Lou et Jules, captivés par Bernard, lui montrèrent immédiatement la boîte.
"On a trouvé ça dans la cave ! Vous croyez que ça contient une malédiction ?" demanda Jules, les yeux brillants.
Bernard s'agenouilla, observa le médaillon et déclara :
"Ceci, mes amis, est un objet chargé d'une énergie ancienne. Il ne faut pas le sous-estimer. Peut-être qu'il vous guidera...ou peut-être qu'il réveillera quelque chose."
Claire soupira. "C'est une boîte trouvée dans une cave. Pas Indiana Jones."
Adrien, cependant, semblait moins sûr de lui. "Tu ne trouves pas ça étrange ? Pauline, le coffre, et maintenant ça ? Et pourquoi Mireille serait sur cette photo ?"
Le soir venu, Bernard organisa un "rituel de purification de groupe", qui consistait principalement à chanter des mantras en tapant sur des casseroles. Les autres clients étaient partagés entre fascination et fou rire, tandis qu'Adrien se demandait sérieusement si quelqu'un finirait par appeler la gendarmerie.
Mais au fond de l'esprit de Claire et Adrien, une question restait : qu'est-ce que cette boîte signifiait vraiment ? Et pourquoi tout semblait toujours ramener à ce fichu coffre ?
Les jours à venir promettaient d'être encore plus étranges... et bruyants, si Bernard décidait de prolonger son séjour.
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