La mise en forme du monde
L’alicar était aveuglant. Néraïm, Néraïf, Éaram, Falnari et Ézarim s’extirpèrent des entrailles de Vandi’a et furent tant éblouis par l’impétuosité lumineuse de l’astre que flattés par sa douce chaleur.
« Ao est », déclara Ézarim.
Cette vérité, totale et infrangible, lui était remontée du plus profond de son être à peine éclos. Comme elle se révéla au même instant à ses frères et sœurs avec la force d’une connaissance innée, écho inarrêtable d’une parole surgissant du fond des âges pour leur avoir de tout temps été destinée.
« Ao est », répondirent-ils en chœur.
« Ceci est notre monde », poursuivit-il, « et nous avons devoir de l’embellir. »
« Visitons-le, mes frères et sœurs », entama Néraïm. « Laissons Ao guider nos pas et œuvrons pour sa gloire aux endroits qu’il nous désignera. »
Sans même devoir se concerter, mues par un courant intangible qui était propre à chacune d’elles, les cinq manifestations s’éparpillèrent. À l’inverse de leurs parents, elles ne semblaient pas devoir atteindre quelque niveau de concentration que ce fût pour dévoiler leur destinée. Le seul fait de se mouvoir leur suffisait, comme si la capacité d’interagir avec Vandi’a leur était naturelle. Qu’elles se trouvassent au-dessus d’un terrain leur correspondant et la volonté d’Ao opérait.
Par exemple, lorsque le peureux Éaram slalomait entre les montagnes, les espaces entre les géantes se creusaient en de profonds canyons. Quant à sa sœur Falnari, ne daignant pas changer de direction par fainéantise, elle ne cessait de percuter les monts et collines parsemant son chemin, s’y enfonçant sans ménagement et y dessinant des entrelacs d’anfractuosités propices à y épandre sa lassitude.
De leur côté, Néraïm, Néraïf et Ézarim se partageaient le dessus des terres. Le premier rêvassait en bord de mer en y créant falaises et sculptures maritimes. De temps à autre il faisait une embardée dans les terres pour y faire pousser rochers et cailloux. Il passait également une partie de son temps sur les montagnes, à les rendre aussi dangereuses à gravir qu’elles étaient belles à regarder.
Néraïf, lui, ne s’occupait que des hauts plateaux, terres les moins nombreuses du Second Miracle. Son optimisme natif lui fit mettre énormément de cœur à l’ouvrage, au point que ses créations s’en trouvèrent fondamentalement différentes de toutes celles qu’avait connues Vandi’a jusque-là. Elles ne composaient ni de la pierre ni de la terre, mais mixaient tous les éléments présents en quelque chose de résolument nouveau : petites, fines, condensées et se courbant à chaque passage de la manifestation qui les avait engendrées, ces œuvres longilignes remplies de vie et jaunies par la proximité chaleureuse de l’alicar avaient, entre autres, la capacité de se reproduire et d’étendre leur territoire sans l’appui de leur créateur.
« Qu’est-ce donc que cela ? », demanda Falnari, tout juste sortie d’une grotte fraîchement creusée à proximité.
« Cela s’appelle herbe », lui répondit son demi-frère, « et c’est l’œuvre qu’Ao attend que je répande en ce monde. »
« Elles sont d’une étrange couleur. »
« C’est parce que l’alicar les réchauffe de trop. Telle est la malédiction des terres qui m’ont été assignées. »
Falnari, les sens fatigués par la lumière trop intense de la surface, observa cette herbe avec un détachement atone puis s’en détourna en lâchant « Celles d’Ézarim sont plus jolies », avant de disparaître sous terre.
Ézarim, justement, batifolait entre mers et montagnes, raffolant de ses interminables espaces vides où seules des collines rompaient la monotonie. À l’instar de son demi-frère Néraïf, son unique mission semblait d’épandre sur ses territoires un fin tapis d’herbe, verdoyant celui-là, invitant à la relaxation et à la méditation. Les deux sœurs végétales s’étendaient aussi vite que leurs créateurs les déposaient. Au point que, par endroits, les deux essences se rejoignaient pour se livrer d’âpres combats silencieux.
À mesure que les Sculpteurs œuvraient, le visage de Vandi’a s’affinait. Ses bords lisses et droits se complexifiaient. De profonds ravins apparaissaient de-ci de-là. En parallèle, l’ensemble des terres émergées se grimait en un panel de tons allant du vert au jaune en fonction de la hauteur de leur terrain. Le brun original de la terre primordiale disparaissait, même sur les montagnes qui en grisonnaient de roches écorchées. À l’exception de certains endroits, affaissés jusqu’aux tréfonds du monde, preuves du passage un peu trop zélé de Falnari en sous-sol.
Au bout d’une révolution de leur planète autour de l’alicar, leur travail fut achevé. Depuis le vide d’Ao, le nouveau monde n’apparaissait plus comme un agglomérat de terres bosselées et tachetées de flaques turquoise. Il s’était changé en une mosaïque aux contours aussi indéfinissables que l’étaient ses reliefs. En se rapprochant de sa surface, une multitude de formes et de découpes s’offrait aux sens. Plus aucune montagne ne ressemblait à une autre, plus aucune berge n’avait de jumelle. Vandi’a, après être devenue unique dans sa complexité géologique, avait maintenant son propre visage. Les Sculpteurs avaient bien œuvré.
Mais le résultat le plus extravagant restait cette herbe mystérieuse, créée de concert par Néraïf et Ézarim. Elle semblait avoir sa volonté propre, s’étendant dès qu’elle en avait l’occasion mais ne s’aventurant sur aucun terrain qui lui était hostile.
« Quelle étrange œuvre », déclara Néraïm alors que toutes les manifestations s’étaient regroupées pour admirer leur travail achevé.
« Pourquoi ne restent-elles pas statiques comme toutes nos autres créations ? », demanda Éaram.
Ézarim ne retint pas sa fierté de donner explication, coupant ladite herbe sous le pied de son demi-frère Néraïf :
« Parce qu’elles sont vivantes ! », se rengorgea-t-il.
« Vivantes ? », s’étonna Éaram.
« Elles ne bougent ni ne pensent comme nous, mais elles peuvent se reproduire, et augmenter en nombre. »
« C’est pour cela qu’elle recouvre presque entièrement Vandi’a », enchaîna Néraïf.
« Mais comment font-elles ? », renchérit Éaram.
Ézarim se rapprocha du sol et invita sa fratrie à en faire autant.
« Concentrez vos perceptions et vous comprendrez », dit-il.
Les manifestations d’Ao rasèrent le duvet herbeux et observèrent. Il ne leur fallut pas longtemps pour s’apercevoir que le vide au-dessus des herbes ne l’était pas vraiment : il était rempli d’une nuée de microscopiques choses voletantes et tourbillonnantes, qui faisaient d’incessants allers-retours entre les brins d’herbe. À s’y concentrer d’encore plus près, ces derniers avaient à leur base d’étranges formations blanchâtres semblant attirer ces choses frétillant en tous sens.
« Ce sont des insectes », dit Ézarim en désignant ces étrangetés qui s’ébattaient dans l’air. « Ils butinent ses petites excroissances blanches qui se nomment fleurs, et en transportent la semence vers d’autres plantes. »
« Mais », s’interrogea Falnari, « à quoi donc cela sert-il ? Pourquoi les insectes aident-ils l’herbe à se reproduire ? »
« Car l’herbe produit l’air dont ils ont besoin pour vivre et voler », répondit Ézarim.
Falnari parut un instant dubitative puis, semblant accepter l’étrange explication comme un fait accompli, poursuivit par une autre interrogation :
« Est-ce Néraïf et toi qui êtes responsables de l’apparition de ces… insectes ? »
« Pas de tous ceux présents en Vandi’a, ma sœur. C’est par nous qu’ils sont apparus, mais c’est par eux-mêmes qu’ils se sont multipliés. Car eux aussi se reproduisent. C’est pour cela qu’il y en a autant, et d’une telle diversité. »
« Quel étrange manège », osa Falnari. « Ils aident donc les herbes à devenir plus nombreuses, de telle sorte qu’eux aussi puissent devenir plus nombreux à leur tour. Cela me semble être un beau gaspillage de l’essence du Grand Tout… »
Ils observaient encore le ballet aérien de ces surprenantes créatures suivre les graciles ondulations des herbes reconnaissantes, lorsque Néraïm fit remarquer :
« Je ne sens l’émanation d’Ao dans aucune de ces œuvres. Ne procèdent-elles pas du Grand Tout comme nous ? »
« De fait », confirma Ézarim. « L’herbe et l’insecte sont les premières entités autonomes de Vandi’a. Ils représentent une nouvelle étape dans la volonté d’Ao. »
Il fit une pause et, sur un ton grave, enchaîna :
« Nous assistons à l’émergence du Troisième Miracle. »
Tous s’observèrent. Ces termes, absents de leurs esprits jusqu’alors, vinrent s’y insérer comme si une place leur avait été réservée depuis leur émergence de la blessure du monde.
Le Troisième Miracle, celui visant à peupler Vandi’a d’entités indépendantes et à complexité croissante. Des entités qui n’auraient pas connaissance de leurs créateurs. Des entités qui auraient, du sommet de leur intellect limité, encore moins connaissance du Grand Tout.
« Des entités possédant une nouvelle capacité d’Ao qui nous est inaccessible », évoqua Néraïm. « L’autodétermination. »
À l’instar de la notion de Troisième Miracle, celle-ci frappa les esprits avant de s’y intégrer avec une présence tout aussi indéniable. Une notion que tous comprenaient bien, sans pour autant pouvoir réellement l’appréhender. Cette incapacité, ils la devaient au simple fait que l’autodétermination de leurs créations ne pouvait que se confronter à leur propre prédestination. Aussi, les manifestations qu’elles étaient ne pourraient-elles jamais pleinement conceptualiser les pensées des entités du Troisième Miracle, présentes ou à venir, de même que lesdites entités ne pourraient jamais avoir pleine conscience ni de leurs créateurs célestes, ni d’Ao.
« Les pauvres », s’inquiéta aussitôt Falnari, « elles seront perdues… »
« Non », la corrigea Ézarim, « Elles seront libres. »
Cette dernière remarque, pour tout ce qu’elle impliquait, satisfit tout le monde. Et après tout, ainsi en était-il de la volonté d’Ao. Nul besoin de creuser davantage la question.
Sur les conseils d’Ézarim, ils se dirigèrent alors vers les larges étendues d’évia. Plongeant en leur sein, ils y découvrirent une espèce d’herbe adaptée à ce milieu, de forme fort différente de celles de la surface, qui ondulait gracieusement au gré des mouvements marins. Des insectes y avaient également trouvé leur compte, quoiqu’eux aussi sous des apparences atypiques, et qui comme leurs homologues terrestres foisonnaient en grouillante quiétude.
Ce fut ensuite aux ravins, aux montagnes, et même aux grottes d’affirmer que le Troisième Miracle avait touché l’intégralité de Vandi’a. Le nombre d’entités vivantes, indépendantes, différentes d’une zone à l’autre était tout simplement astronomique ! La volonté d’Ao avait pris des proportions qu’aucune de ses manifestations n’aurait pu imaginer.
« Et le Troisième Miracle ne fait que commencer », constata Éaram décontenancé. « Qu’adviendra-t-il de nous sur un monde dont la vie, nos propres créations, nous ignore ? »
« Cette réponse est en Ao… », répliqua sa sœur avec fatalisme.
Coupant court à l’inadéquat marasme grandissant, Néraïm posa une question à laquelle personne ne s’attendait : « Chers frères et sœurs, l’un ou l’une d’entre vous sait-il… ce que sont les Premiers et Second Miracle d’Ao ? »
Les miracles d’Ao. Ils faisaient assurément partie de leur patrimoine historique, aussi n’auraient-ils dû avoir aucune difficulté à répondre à cette question. Et pourtant sa réponse esquivait leur mémoire. Un peu à l’instar d’un rêve dont le contenu s’est effacé au réveil, ne vous laissant à la lumière du jour que de fugaces sensations oniriques.
Rompant le lourd silence qui s’était installé, Ézarim lança, dépité :
« Cette information… nous échappe. »
« Mais pourquoi ? », questionna Éaram qui, comme tous, secondait cet avis.
« Cette réponse est en Ao », répondit Néraïf. « Respectons sa volonté. »
« Et… nous, de qui descendons-nous ? », s’interrogea Éaram, soudain pris par le maelstrom de question que tout être pensant est amené à se poser tôt ou tard.
De nouveau le silence.
« Cette information aussi nous est cachée ! », admit Néraïf après quelques instants de réflexion.
De par leurs connaissances innées du Grand Tout, ils savaient ne pas avoir directement été engendrés par Lui. De plus, ils se sentaient bien plus proches de Vandi’a que d’Ao, car telle avait été le fondement de leur conception. Mais Vandi’a était un monde en Ao, pas une manifestation de Sa personne. Si Vandi’a les avait bien enfantés, ils ressentaient au plus profond d’eux-mêmes qu’elle ne les avait pas créés.
« Sans doute, par la volonté d’Ao, avons-nous été créés en même temps que notre monde », suggéra Néraïm.
« Dans ce cas pourquoi ressentons-nous un vide ? », s’attrista Falnari. « Pourquoi ai-je l’impression que nous ont été retirés des êtres chers ? »
Ils pouvaient essayer de se convaincre du contraire, ils éprouvaient maintenant collégialement ce vide et n’y voyaient aucune explication. Sans l’once d’une réponse, ils restèrent ainsi longtemps prostrés, à rechercher des souvenirs inexistants d’improbables géniteurs.
Jusqu’à ce que leur optimisme natif de Néraïf reprît enfin de dessus :
« Chers frères et sœurs, je nous pense inverser le problème », dit-il guilleret, espérant ce faisant adoucir l’atmosphère. « Ce vide ne vient pas d’hypothétiques parents manquants… mais de futurs enfants ! »
Cette déclaration fit immédiatement écho chez chacun, détendant du même coup l’assemblée. L’évidence était en effet frappante : ce manque évoqué par Falnari était celui de leur propre descendance, qui en tant que telle serait l’aboutissement de leurs existences ! Leur travail sur Vandi’a ne répondrait aux attentes d’Ao qu’après avoir passé le flambeau à leurs enfants à paraître ! Telle était sa volonté, ils en étaient maintenant convaincus !
« Mais… comment procéder ? », demanda Éaram.
« Si nous ne le savons pas », répondit Ézarim, « c’est probablement que nous ne posons de nouveau pas la bonne question. »
Il était en effet devenu évident pour tous qu’Ao pourvoyait toujours à leur compréhension du Grand Tout, à condition qu’ils posassent les bonnes questions et que les réponses leur servissent à accomplir la volonté d’Ao. En l’occurrence, comment procréer n’était pas la bonne question.
« La question n’est sans doute pas seulement de savoir comment poursuivre notre œuvre », déclara Ézarim. « Le temps est venu, nous le ressentons tous. Nous sommes tous présents. Que peut-il bien rester d’inapproprié, si ce n’est l’endroit ? »
« Mais quel endroit ? », enchaîna Néraïm. « Vandi’a recèle une multitude de lieux plus extravagants les uns que les autres ! »
« Séparons-nous, et Ao nous guidera. », suggéra Néraïf.
« Ce ne sera pas nécessaire », intervint Falnari, soudain frappée par une lucidité témoignant du bon questionnement à Ao. « J’ai créé l’endroit que nous cherchons, et vais vous y conduire. »
Ainsi les briques du destin se mirent-elles de nouveau en place d’elles-mêmes. Tout avait été prévu, la volonté d’Ao ne souffrait aucune incertitude. Cette réalité comme moteur, Néraïm, Néraïf, Éaram et Ézarim suivirent Falnari qui les guida entre monts et collines jusqu’à un massif montagneux plus dense et plus large que les autres. En son sein, écrasant tous les sommets alentour de sa gargantuesque hauteur, un mastodonte étendait sa cime vers le vide d’Ao.
« Ceci est le mont Nassia », informa Falnari.
« Ce nom m’évoque vaguement quelque chose », émit Éaram.
« Est-ce le lieu où nous sommes censés nous rendre ? », demanda Ézarim.
Falnari ne répondit pas et continua de guider les siens vers la gigantesque montagne. Arrivée à son flanc, elle bifurqua vers son pied et le longea jusqu’à la face opposée. Ils y découvrirent une grotte, de celles que leur guide avait creusées sans compter sur tout Vandi’a. Une grotte petite, insignifiante, sans envergure. Le genre de grotte qu’ils auraient survolée mille fois sans la voir. En silence ils s’en approchèrent, et sitôt son entrée franchie ils surent que leur sœur avait vu juste : cette grotte serait leur ultime point de chute. Pour une raison que jamais ils ne pourraient comprendre, Nassia n’étant pour eux rien de plus qu’un nom. C’est pourtant bien l’esprit inerte de leur aïeule Créateur qui baignait le lieu et qu’ils ressentaient. L’esprit de cette même aïeule que la volonté d’Ao avait désignée pour veiller sur la finalité du voyage des Sculpteurs en Vandi’a.
Lesdits Sculpteurs disparus dans les entrailles de la montagne, tout prit un calme cérémonial sur Vandi’a. Le nouveau monde continua encore un peu sa rotation, plongeant petit à petit les reliefs escarpés du mont dans la nuit. L’éléri’a se leva sur l’horizon, dévoilant une silhouette pleine. Les reflets qu’elle renvoyait de l’alicar filèrent d’abord en rayons horizontaux, projetant sur le mont Nassia les ombres nocturnes des montagnes plus petites qui l’escortaient.
Comme la lune creusait son chemin parmi les étoiles, les ombres des montagnes rapetissaient, rongées par la source de lueur toujours plus haute. Ce fut arrivée à son zénith, lorsque la face obscurcie de Vandi’a était parfaitement éblouie par la rondeur miroitante de sa fidèle compagne, que des entrailles du monde s’éleva un bruit sourd. Faisant d’abord penser à un distant éboulement de galets tel que Néraïm en avait tant provoqué, il s’intensifia bien vite en une voix gutturale accompagnée de tressaillements du sol sur toute la surface du massif montagneux. Alors que ceux-ci atteignirent une magnitude à en faire même tressaillir les flancs massifs du mont Nassia, de la grotte à son pied jaillit un vif faisceau de lumière qui submergea les montagnes dans une clarté plus forte que celle du jour !
Le phénomène dura quelques secondes à peine… puis s’interrompit net. Plus d’éclat, plus de tremblements. Le calme nocturne avait repris ses quartiers sous la houlette d’une éléri’a continuant tranquillement sa course insouciante dans le ciel piqueté. Au sol, seuls quelques rochers ayant dévalé les flancs qui leur avaient été attribués témoignaient toujours de l’agitation passée.
Il fallut encore attendre quelques heures et les premiers rayons du petit matin pour que, enfin, ils pussent pour la première fois admirer les feux de l’alicar, eux qui émergeaient des profondeurs qui les avaient vus naître. Six nouvelles manifestations d’Ao, toutes débordantes de la vitalité de leurs caractéristiques fraîchement créées.
Le Troisième Miracle allait pouvoir se poursuivre.
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