Chapitre 5 : Je suis uniquement branché nana (Pichu)
Le 25 janvier 2022 7h15, appartement de Mike
Putain ! Elle fait chier Céline ! Elle croit que je suis à sa disposition, j'ai un boulot moi, autre que celui de défendre la veuve et l'orphelin. Et que va penser le proviseur d'un mail, à deux heures du matin, pour lui dire que je ne pourrai pas assurer mes cours, ni aujourd'hui ni demain, à cause d'une diarrhée persistante. Oui, je sais c'est nul comme excuse, mais la littérature ça n'a jamais été mon fort. En plus, quelques jours avant les vacances, il ne va vraiment pas apprécier. Sans parler de mon rencard avec la prof de philo, à midi ! Un mois que je la travaille au corps, j'en ai bavé pour obtenir un repas en tête à tête à la cantine. En principe, nous les profs de sport on n'a pas accès aux intellos ! Mon seul exploit dans cette catégorie, c'est la petite Claire. Faut dire qu'elle n'est pas farouche et puis il faut accepter qu'elle décline du Paul De Muguet (ou un truc comme ça) pendant qu'on la baise. Il y en a beaucoup que ça rebute. Moi, j'ai résolu le problème : une pipe dans les toilettes du lycée. Je peux vous garantir qu'avec ma bite dans la bouche, elle ne risquait pas de déclamer des vers !
Enfin, je ne peux pas lui en vouloir à Céline, elle, elle abandonnerait tout pour me venir en aide. Elle m'a même abandonné moi, après huit mois de vie commune. Pour mon bien, qu'elle ma dit. Je vous avoue que sur le coup j'ai eu du mal à l'avaler, mais évidemment elle avait raison, et je crois qu'elle a mis plus de temps que moi pour s'en remettre.
Le 25 janvier 2022 ,près du Saule.
Encore une ou deux minutes et je serai enfin arrivé à ses cascades. Je ne sais pas trop ce qu'elle leurs trouve, il parait qu'elles ont un pouvoir extraordinaire et qu'elles sont magnifiques ! Ouais, de l'eau qui coule quoi ! Et même pas suffisamment fraîche pour mettre dans mon pastis.
J'aperçois enfin le lieu du rendez-vous, et les trois autres gugus qui ont l'air en grande discussion. De ce que m'en a dit Céline lorsqu'on sortait ensemble, je ne suis pas certain qu'on s'entende bien. Par contre, si une bonne occasion se présente, ils ne devraient pas me faire concurrence. Bon, ce n’est peut-être pas le moment de penser à ça ! Ils me regardent tous les trois d'un air méfiant, il faut dire que je suis en short avec un marcel qui met d'ailleurs plutôt bien en valeur ma musculature. Je pense qu'ils me prennent pour un marcheur lambda, qui vient les déranger dans leur petite réunion.
— Bavez pas les tarlouzes, je suis uniquement branché nana !
Haha, leurs têtes d'ahuris ! Mort de rire !
— Me regardez pas comme ça ! Céline m'a déjà parlé de vous. Je sais tout, aussi bien vos pouvoirs que le reste. En même temps, même sans le savoir... Le petit tout chétif, il pleurerait dans un vestiaire de filles et le croque-mort on ne peut pas faire plus PD ! Il y a que le troisième larron qui fasse un peu plus viril. Céline n'est pas là ?
— Bravo Sherlock Holmes, très observateur ! me dit celui qui doit-être Alexis.
— Ah ben non ! Finalement, quand il parle on comprend vite que lui aussi en est !
— Je ne comprends vraiment pas pourquoi Céline l'a fait venir celui-là ?
C'est le petit rouquin qui s'est adressé aux deux autres, faisant comme si je n'étais pas là. Lui, il ne doit pas sortir souvent ou avoir de sacrés pouvoirs, en tout cas dans le quartier où j'habite, il ne survivrait pas longtemps.
— Je suis bien d'accord avec toi, il va nous être d'aucune utilité !
— Et les mecs, je suis là ! Quant à toi le men in black du Marais, je pense qu'avec une seule main je pourrais te montrer mon utilité.
Il se passe alors un truc bizarre : des images de Céline semblent comme projetées directement dans mon cerveau, sans que je ne contrôle rien. Et je vois à la tête que font les deux autres abrutis, qu'ils doivent subir le même sort. Alexis, qui semble avoir pris le contrôle de nos cerveaux, prend alors la parole :
— Calmez-vous ! N'oubliez pas que nous sommes là pour Céline et qu'il y a urgence. Vous réglerez vos problèmes d'égo plus tard. Le plus important c'est d'essayer de trouver des indices qui nous permettraient de la retrouver, avant qu'il ne soit trop tard !
Les images dans mon crâne se sont arrêtées en même temps qu'il terminait sa phrase. Il a raison, Céline compte sur nous. Je choisis d'apaiser la tension naissante.
— Je m'excuse les gars pour cette entrée en matière un peu maladroite. Je suis sans doute un peu de mauvaise humeur ce matin, et comme vous, je me fais du souci pour Céline. Et puis franchement, je n’en ai rien à faire de ce que vous faites avec votre bite tant que vous ne la mettez dans mon cul !
Les deux autres me regardent en soupirant, mais n'ajoutent rien. Bon, je les sens encore un peu crispés, mais ça devrait faire l'affaire.
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