Chapitre 40 : Le pendentif (Tom Ripley)
— Tu es sûr de vouloir savoir ce qui s'est passé, Mike ? dis-je avec un sourire moqueur.
Nous attendons tous les trois sa réponse.
— Ne me regardez pas comme ça ! C'est pire que quand je prends une grosse cuite. Désolé de vous décevoir, mais se réveiller à poil le matin dans le même lit qu'un mec, c’est pas du tout mon dada. Alors oui je veux comprendre ce qui m’est arrivé, si c’est pas trop demander !
Tous les regards se portent désormais sur moi. Tel un grand orateur, je laisse un grand silence s'installer, avant de prendre la parole.
— Tout d'abord, n'allez pas imaginer que j'avais envie de Sofia…
— Hé, Mike, ton pendentif se met à briller tout seul ! lance Jérémie.
L’intéressé, toujours torse nu, a le réflexe de le retirer de son cou afin que nous puissions tous l’admirer.
— Qu'est ce que c'est encore ce bordel !
— Ça recommence ! dis-je, pas aussi surpris que mes amis.
Une lumière dorée nous illumine vivement sans pour autant nous aveugler. Nous sommes hypnotisés par ses rayons doux et chaleureux.
— C'est trop kawaii, on dirait un petit soleil ! échappe Jérémie.
— Heu...Tom, tu nous expliques ? demande Alexis, fronçant les sourcils.
Mike grimace légèrement et se retourne. Son tatouage se met lui aussi à briller.
— Wouah, trop puissant ! Ça fait mal ? demande Jérémie, intrigué.
— Tu plaisantes, Jérémini, je suis pas une gonzesse ! Tu peux toucher si tu veux.
Tout content, Jérémie pose délicatement un doigt sur sa peau et semble apprécier la sensation.
— C’est rigolo, ça fait comme des fourmis dans les doigts !
Je m’empresse de retirer mon t-shirt.
— Le tiens brille aussi ! Je dois reconnaître que sur ton dos, ce dragon est splendide, lâche Alexis, admiratif.
— Je kiffe trop vos tatouages les garçons ! continue notre petit renard, à la limite de sautiller sur place. J'ai réfléchi de mon côté, et finalement, j'ai bien envie de m’en faire faire un. Alors pour le motif, j’avais pensé à un truc plus mainstream…
Soudain, le pendentif de Céline capte toute la lumière de nos deux tatouages et l’absorber complètement..
— Putain, je fais quoi, là ? Ça va nous péter à la gueule, vous pensez ?
— Non, je ne crois pas, Mike. Regardez plutôt ! dis-je.
La boule de lumière emmagasinée dans le camé se projette directement au plafond. Nos deux tatouages superposés apparaissent alors. Le résultat est de toute beauté.
— Je comprends mieux pourquoi Céline a laissé son pendentif sous le saule. Regardez, il y a comme un message, là, au niveau de la queue de dragon ! dit Alexis, imperturbable.
Nous essayons de déchiffrer la phrase, mais plusieurs mots manquent. Les seuls que nous arrivons à bien identifier sont les suivants :
—.... amis… pardon… sauvez… Karl…
— Mais qu'est-ce que ça veut dire ? demande Jérémie, déjà en pleine réflexion.
— Toujours à se sentir fautive ou à s'excuser, Céline ne peut pas s'en empêcher, regrette Mike.
— J’ai trouvé ! C'est comme s’il nous manquait deux autres tatouages pour lire la phrase en entier ! ajoute Jérémie, fier de lui.
— Tu sais ce que j'en pense, c'est pas du tout mon truc, mais je dois bien admettre que tu as probablement raison. Car avec ce que nous avons pour l’instant, nous risquons de mal interpréter les choses.
— Ce qui est certain, c'est que nous ne sommes pas là pour sauver Karl.
Il est temps de leur raconter notre improbable nuit au château du Duc. Jérémie semble terrorisé mais pas autant que Mike qui j’espère, apprécie le fait de l’avoir endormi. Alexis garde son calme olympien, malgré le léger trouble que je discerne dans ses yeux. Lorsque j'évoque le prénom de Louis, Mike rougit et Jérémie est à la limite d'exploser de rire. Mais qu’est-ce qu’ils ont tous les deux ? Alexis leur jette un regard suspect. Est-il encore agacé ou bien déjà concentré à imaginer un plan pour la suite ?
La projection de nos tatouages s'arrête d’un seul coup. Le pendentif redevient comme avant, la lumière ayant totalement disparu.
— Une fois de plus, nous voilà bien avancé, déplore Mike.
— Je ne verrais pas les choses comme ça, réplique Jérémie qui a retrouvé son sérieux. Voici un moyen pour Céline de communiquer avec nous. Je suis trop content, au moins, nous savons qu'elle est en vie, non ?
— Nous l’espérons tous ! dit Alexis, pensif.
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