Aussitôt, la petite tête couronnée apparut

Dans un nuage d’étincelles et de tissus.

En voyant la cordelette au bout de leur doigt,

La Reine, épatée, les félicita.

— Braves et réfléchies,

Comme les héros de la mythologie !

N’ayez crainte, ni du labyrinthe, ni du noir,

Il vous suffit de regarder dans ce miroir.

À leur grand étonnement,

Les murs colorés de la chambre

Se parèrent d’un manteau blanc

Et sur elles, tomba une pluie de décembre.

Une caravelle aux voiles en dentelle

S’arrêta devant elles, en planant dans les airs.

ANIS et IVOIRE embarquèrent

Sans pour autant lâcher leur ficelle.

— Voici le Royaume d’Hiver,

Déclara la Souris en embrassant l’univers.

Les fillettes, subjuguées par tant de beauté

Regardaient la manière dont les Étoiles filaient.

« Au cœur du firmament,

Se tissent les songes les plus doux,

Et, charriés par le souffle du vent,

Ils se déposent comme un baiser sur le cou »

— Alors, c’est ainsi que se fabriquent les rêves ?

Demanda la belle IVOIRE.

— En effet ! Les Étoiles, remplies de souvenirs,

Tissent et filent au creux de la nuit noire.

— Mais, pourquoi tissent-elles aussi des cauchemars ?

— Ah ! Ça, c’est une autre histoire !

Les cauchemars se nourrissent de tes peurs

Alors, ton Étoile file pendant des heures…

— Et qui sont ces Étoiles ?

L’interrompit la douce ANIS.

— Des âmes qui te choisissent

Parce que pour elles, tu es spéciale !

La Reine des Souris, curieuse

D’en apprendre davantage

Sur ces deux jolis personnages,

Écouta leurs voix mélodieuses

Conter leurs folles passions

Autant que leurs frissons.