Chapitre 29

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Si Lisa avait toujours rêvé de pouvoir témoigner ouvertement sa reconnaissance envers M. Bates pour tout ce qu’il avait fait pour elle, la semaine qui suivit son anniversaire lui fournit l’occasion idéale de se lancer. Du lundi 7 au vendredi 11 mai, le lycée Lincoln célébrait en effet la semaine nationale de remerciement des enseignants. Pendant cinq jours, les élèves étaient invités à remercier leurs professeurs en leur offrant des chocolats, des fleurs, des gâteaux, des cartes de vœux ou même des fournitures scolaires. Pour Lisa, c’était le moment ou jamais d’exprimer sa gratitude à l’égard de M. Bates, sans craindre d’éveiller ses soupçons ni ceux de ses camarades de classe sur la vraie nature de ses sentiments. Finis les cadeaux anonymes déposés subrepticement dans la boîte aux lettres de son prof ou dans son casier ! Elle avait maintenant carte blanche pour lui remettre en mains propres et à la vue de tous le présent de son choix. Restait à savoir ce qu’elle allait bien pouvoir lui offrir…

- Alors ? Qu’est-ce que vous avez offert de beau à vos profs, aujourd’hui ? s’enquit Astrid lors du repas du midi qu’elle et ses amis prenaient ce lundi dans la cour, sur leur table de pique-nique habituelle, à l’ombre du vieux châtaignier.

- Rien pour l’instant, mais je crois que je vais finir par offrir un paquet de chewing-gums à la menthe à mon prof d’informatique, répondit Joey. Si ça pouvait lui rafraîchir un peu l’haleine, ça m’éviterait de faire une apnée à chaque fois qu’il passe à côté de ma table...

- Tu ne crois pas qu’il risque de se vexer ? s’inquiéta Kevin.

- Bah, je parie qu’il n’y verra que du feu et qu’il prendra ça comme un vrai cadeau de remerciement ! lança Joey en rigolant. Et toi, Astrid ? Je suis sûr que tu as déjà refourgué une tonne de bonnets et d’écharpes en laine, ce matin !

- Pas du tout, répliqua la blonde sur un air de défi. Ce matin, j’ai apporté des cupcakes maison à ma prof de littérature. Elle les a a-do-rés ! Surtout ceux à la framboise.

- Miam ! J’espère que tu nous en as gardé quelques-uns ! s’exclama Joey, qui avait pourtant déjà englouti un double cheeseburger, un bol entier de nuggets et un cookie géant aux trois chocolats.

- Ne me dis pas que tu as encore faim !

- Je n’ai pas eu le temps de prendre mon petit déjeuner, ce matin, se justifia Joey. J’ai bien le droit de me rattraper !

- Tu t’es encore levé à la bourre ? questionna Kevin.

- Oui, j’ai joué à Overwatch avec mon frère jusqu’à deux heures du mat’ et j’ai oublié de mettre mon réveil pour sept heures avant d’aller me coucher... Du coup, je suis arrivé au lycée avec une bonne heure de retard, ce qui m’a fait rater mon cours de bio…

- Quel dommage ! ironisa Kevin.

- Non, pour une fois, j’aurais vraiment voulu y assister : il paraît qu’un gars de ma classe a offert une grenouille vivante à la prof, en mémoire de toutes celles qu’elle nous a fait disséquer. J’aurais bien aimé être là pour voir sa réaction !

- Une grenouille vivante ? répéta Lisa avec un sourire amusé. Ça c’est un cadeau original !

- Et toi, alors ? s’enquit Astrid en s’adressant à son amie. Tu as des idées de cadeaux que tu pourrais offrir à tes profs ?

- Euh… N… Non… J’avoue que je n’y ai pas encore trop réfléchi…, mentit Lisa avant de boire une gorgée de son Coca Cola Cherry pour essayer de cacher son embarras.

- Tu sais déjà quel prof tu voudrais remercier en premier ?

- Pas… Pas vraiment, non…

- Moi, je sais quel prof tu devrais absolument remercier ! s’exclama Joey.

- Ah oui ? fit Lisa en observant son camarade d’un œil inquiet. Lequel ?

- Ton prof de maths, pardi ! Avec tous les A+++ qu’il t’a mis depuis que tu suis ses cours, il mérite bien un petit quelque chose !

- Ah, euh… Oui… Si tu le dis… J’y réfléchirai…, répondit Lisa en se massant la nuque d’un air gêné. 

Elle avait justement passé toute la matinée à se demander ce qui ferait le plus plaisir à M. Bates et ce qui lui paraîtrait le moins suspect. Elle avait déjà essayé la rose rouge et la boîte de chocolats en forme de cœur. Il s’agissait maintenant de trouver quelque chose d’un peu moins explicite...

- Et si tu lui offrais un nœud papillon ? suggéra Joey, plein de bonne volonté. 

- Oui, pourquoi pas…, acquiesça Lisa. C’est une bonne idée…

Cela lui faisait tout drôle d’entendre son ami lui proposer des idées de cadeau pour M. Bates, alors qu’elle se souvenait encore du jour où il avait menacé de « péter la gueule » à celui qu’elle aimait, après s’être pris un râteau auprès d’elle.

- Le plus dur, ce sera sûrement de trouver un nœud papillon qu’il n’a pas déjà…, fit remarquer Lisa. 

- C’est vrai qu’il en a une sacrée collection ! reconnut Joey. Je me demande même s’il n’en a pas un différent pour chaque jour de l’année…

- Sinon, tu peux toujours lui faire un origami ! lança Astrid. Il sera content de voir que tu as appris des choses durant la conférence qu’il a organisée le mois dernier, et ce sera l’occasion pour toi de mettre tes connaissances en pratique.

- Je sais ! s’écria alors Joey. Tu n’as qu’à lui offrir un nœud papillon en origami !

- J’avoue que c’est une bonne idée ! s’exclama Lisa d’une voix enthousiaste. Je doute qu’il le porte, mais je peux toujours essayer.

- Ça ne doit pas être très compliqué à fabriquer, ajouta Astrid.

- Et surtout, reprit Joey, ça te coûtera nettement moins cher qu’un vrai nœud papillon !


Sans surprise, Lisa passa la plus grande partie de son cours d’anglais à réfléchir à la couleur du papier avec lequel elle allait confectionner le nœud papillon destiné à son prof de maths. Tandis que Mme Preston – l’actuelle remplaçante de M. Carver – s’évertuait à illustrer l’importance de la femme dans l’œuvre de Shakespeare, Lisa, elle, se demandait si le choix du rouge ne risquait pas de rappeler à M. Bates la rose et la boîte de chocolats qu’il avait mystérieusement reçues lors des deux dernières Saint Valentin… D’un autre côté, même s’il venait à faire le rapprochement entre ces trois cadeaux de la même couleur, n’avait-elle pas prévu de lui déclarer ses sentiments dans moins de trois semaines ? Tant pis s’il commençait à se douter de quelque chose, puisqu’elle allait finir par tout lui avouer.

« Va pour le rouge ! » se dit-elle au moment où retentit la sonnerie marquant la fin de son cours d’anglais et l’imminence de son cours de maths.

Hasard ou coïncidence, ce fut justement la couleur du nœud papillon que M. Bates portait à son cou ce jour-là. Contrastant avec la blancheur immaculée de sa chemise, il donnait une touche de peps à son costume gris perle, et ne cessait d’attirer le regard distrait de Lisa. Fière d’avoir enfin trouvé une idée de cadeau pour M. Bates – ou plutôt de l’avoir empruntée à Joey –, elle se rendit bientôt compte que ses camarades de classe n’avaient pas manqué d’inspiration pour remercier leur prof de maths. Ned Curtis remit à l’enseignant un mug personnalisé sur lequel il avait fait imprimer les mots « Meilleur prof de maths du monde ». Nolan Clarke, un garçon aux longs cheveux blonds qui prenait le même bus que Lisa, apporta quant à lui une affiche représentant une étoile du Hollywood Walk of Fame, au milieu de laquelle était gravé le nom d’Harold Bates en lettres dorées. Sous cette inscription figurait l’emblème en laiton de la catégorie dans laquelle M. Bates s’était distingué, à savoir une petite calculatrice symbolisant les mathématiques. Ce cadeau pour le moins amusant vint s’ajouter aux autres posters de remerciements déjà collés sur les murs de la salle. 

Si Lisa était heureuse de constater à quel point son prof de maths était apprécié de ses élèves, elle commençait néanmoins à se sentir coupable de ne pas avoir décidé plus tôt du cadeau qu’elle allait lui offrir. Cette gêne à l’idée qu’elle était peut-être la seule de la classe à n’avoir rien apporté à M. Bates augmenta lorsqu’elle vit Arthur Macmillan entrer dans la salle avec un énorme gâteau recouvert de glaçage, qu’il posa cérémonieusement sur le bureau de l’enseignant.

- Waouh ! s’écria celui-ci. Mais c’est un véritable chef-d’œuvre !

Lisa, qui était aux premières loges pour admirer cette œuvre d’art, s’aperçut que le gâteau avait la forme du nombre pi.

- C’est un layer cake chocolat-framboise, précisa fièrement Arthur. Je l’ai nappé avec de la crème au beurre pour mieux faire ressortir la forme du pi.

- Tu as dû y passer un temps fou ! s’exclama M. Bates d’un air à la fois impressionné et ravi.

- Oh, j’ai fait ça ce matin, entre six et sept, avant de venir au lycée. Je voulais que le gâteau reste suffisamment frais jusqu’à cet après-midi.

- Et en plus tu t’es levé aux aurores pour faire de la pâtisserie ? s’étonna l’enseignant.

- Disons plutôt que je suis tombé du lit…

- Mince alors ! Rien de cassé ? lança M. Bates avec un sourire espiègle.

Lisa ne put s’empêcher de pousser un gloussement, et l’enseignant se tourna vers elle pour l’observer d’un regard amusé, sans doute content de voir que sa blague avait eu de l’effet.

- Merci de t’être donné autant de mal, en tout cas, reprit-il à l’adresse d’Arthur. Ce gâteau m’a l’air très appétissant.

- J’espère que vous l’apprécierez autant que j’apprécie vos cours, répondit le rouquin d’une voix mielleuse, avant de regagner sa place au premier rang. 

Lisa lui jeta un regard noir. Elle supportait toujours aussi mal d’entendre ce petit intello cirer les pompes de M. Bates, d’autant plus que le succès que son gâteau avait eu auprès de l’enseignant la rendait verte de jalousie. Et dire que les cadeaux qu’elle avait offerts à son prof pour la Saint Valentin l’avaient laissé totalement indifférent… 

Hélas, Lisa n’était pas au bout de ses peines, car Vicky Simons s’approcha à son tour du bureau de M. Bates, tenant à la main une corbeille en osier remplie de cerises.

- Elles viennent de mon jardin, expliqua-t-elle en posant son panier à côté du gâteau d’Arthur. Tout comme les clémentines que vous nous aviez offertes pour Noël.

- Merci beaucoup, dit l’enseignant en adressant à Vicky un sourire si charmant que Lisa creva d’envie de se trouver à la place de sa camarade.

Voir une fille aussi jolie offrir un cadeau à l’homme qu’elle aimait et récolter ses remerciements en retour ne faisait que renforcer sa jalousie. Dévisageant Vicky comme s’il s’agissait d’une rivale particulièrement dangereuse, Lisa se dit qu’il n’y avait plus de temps à perdre si elle voulait elle aussi prouver à M. Bates toute l’étendue de sa gratitude : elle devait fabriquer son nœud papillon en origami le plus tôt possible, et se dépêcher de l’offrir à son prof avant qu’un autre élève n’ait la même idée qu’elle.


Contrairement à ce que Lisa avait pu imaginer, le plus dur pour elle ne fut pas de préparer son cadeau, mais de réussir à le remettre en mains propres à M. Bates. Même si elle passa une soirée entière à plier plus d’une dizaine de feuilles de papier rouges avant de parvenir au résultat souhaité, elle éprouva bien plus de difficultés le lendemain, lorsqu’il lui fallut trouver le moment le plus opportun pour offrir le fruit de son labeur à son prof de maths. Sa timidité naturelle refit surface dès l’instant où elle franchit la porte de la salle de M. Bates, et ce fut à peine si elle eut le courage de croiser son regard pour lui dire bonjour. Que lui arrivait-il ? Pourquoi se dégonflait-elle aussi subitement ? Etait-ce la présence des autres élèves qui l’intimidait ? Oui, c’était sans doute à cause d’eux qu’elle se sentait aussi gênée… Si elle avait pu se trouver en tête-à-tête avec M. Bates, elle n’aurait pas hésité une seconde avant de lui offrir son cadeau. Mais savoir qu’une vingtaine de paires d’yeux seraient braquées sur elle au moment où elle sortirait son origami de son sac pour le donner à l’enseignant avait de quoi lui faire perdre tous ses moyens. Non, elle ne pouvait se résoudre à remercier M. Bates devant toute la classe. Elle craignait trop de rougir et de trahir ainsi la véritable nature des sentiments qu’elle avait pour son prof. Elle préférait de loin attendre la fin de la leçon, faire exprès de traîner dans la salle pour se retrouver seule avec M. Bates, et profiter de cette occasion pour lui remettre son cadeau à l’abri des regards indiscrets.

Ce fut malheureusement sans compter la volonté d’Arthur de rester lui aussi après la sonnerie pour faire la causette avec M. Bates et recueillir son avis sur le gâteau qu’il lui avait offert la veille.

- Pas trop sucré ? demanda-t-il d’un air faussement préoccupé. J’ai essayé de réduire la dose de cassonade indiquée dans la recette, car elle me paraissait vraiment exagérée…

- Non, il était absolument parfait, assura l’enseignant. J’en ai fait profiter les collègues lors de la pause café, et en moins d’un quart d’heure il n’en restait déjà plus une miette. Pas même une décimale de pi !

Arthur s’esclaffa de bon cœur et Lisa elle-même ne put se retenir de sourire en rangeant ses affaires dans son sac. La vue de l’origami qu’elle avait glissé dans l’une des poches intérieures lui rappela alors la mission qu’elle s’était juré d’accomplir et qui était hélas sur le point d’échouer... Si seulement Arthur pouvait abréger sa discussion et la laisser tranquille avec M. Bates ! Mais non, c’était un véritable moulin à paroles, et il semblait à peine remarquer la présence de sa camarade derrière lui. Perdant patience, Lisa finit par enfiler son sac à bandoulière sur l’épaule et se dirigea à contre-cœur vers la porte de sortie.

- Au revoir, dit-elle en se tournant une dernière fois vers M. Bates et en s’efforçant de cacher sa frustration.

- Au revoir Lisa, répondit l’enseignant, avant de reprendre sa conversation avec Arthur.

La jeune fille disparut dans le couloir déjà désert et marcha d’un pas traînant en direction des casiers. Quelle poisse ! Et dire qu’elle s’était promis de remettre son cadeau ce jour même… Comment avait-elle pu laisser passer sa chance ? Certes, ce n’était que partie remise, puisqu’il lui restait encore trois jours avant la fin de la semaine de remerciement des professeurs. Mais tout de même… Elle ne pouvait s’empêcher de maudire Arthur pour lui avoir fait rater son coup. A cause de lui, elle allait devoir patienter jusqu’au lendemain, en priant à nouveau pour que personne n’ait l’idée d’offrir un nœud papillon en origami à M. Bates… 

Non, ça ne pouvait pas se passer comme ça ! Elle n’allait quand même pas laisser Arthur saboter son plan aussi facilement ! Lisa s’arrêta net au milieu du couloir, pivota sur ses talons et regarda droit devant elle en serrant les poings de rage. Il fallait qu’elle revienne sur ses pas ! Il fallait qu’elle retourne voir M. Bates pour lui remettre son cadeau, quitte à attendre une demi-heure à côté de sa classe qu’il ait fini de bavarder avec Arthur. D’un pas décidé, Lisa retraversa le couloir principal dans le sens inverse et fit son retour dans le corridor qui menait à la salle de M. Bates. Sa porte était toujours ouverte et laissait entendre les voix de l’enseignant et de son élève encore en train de discuter.

- J’ai vu que le campus de Berkeley comptait plus de mille associations d’étudiants, disait Arthur d’un air enjoué. Il y en a déjà tellement auxquelles j’aimerais m’inscrire que je commence à me demander si j’aurai assez de temps pour me consacrer à la fois aux études et à la vie associative…

- Tu ne pourras pas tout faire, ça c’est sûr, mais tu auras toujours moyen de t’investir à fond dans au moins un ou deux groupes.

- Vous aviez choisi quels clubs, lorsque vous étiez à Harvard ?

- Oh, j’ai dû m’inscrire dans une bonne dizaine de clubs, mais celui dans lequel je m’impliquais le plus était sans aucun doute le club d’échecs.

- Il y en a un aussi à Berkeley. Je pensais justement le rejoindre pour parfaire mon niveau. En espérant que j’arriverai enfin à trouver un adversaire à ma taille...

Lisa leva les yeux au ciel avant de répondre en pensée à Arthur :

« Attends un peu de te mesurer à M. Bates. Je suis sûre qu’il te mettra la misère en moins de deux ! »

Adossée contre le mur qui séparait le couloir de la salle de maths, elle continuait d’épier la conversation qui avait lieu de l’autre côté, en croisant les doigts pour qu’elle se termine bientôt. Sa patience fut finalement récompensée au bout de cinq minutes, lorsqu’elle entendit Arthur prendre congé de M. Bates en disant : 

- Sur ce, je ne vais pas vous retenir plus longtemps. Bon après-midi et à demain !

- A demain, Arthur.

Paniquée, Lisa se dépêcha de filer à l’autre bout du couloir pour se réfugier dans celui d’à côté. Par chance, Arthur sortit de la classe en tournant dans la direction opposée, et la jeune fille écouta avec soulagement ses pas s’éloigner.

Maintenant que la voie était libre, le moment était venu pour elle de rassembler son courage et d’aller frapper à la porte de M. Bates pour lui remettre son cadeau. Elle sortit celui-ci de son sac, vérifia une dernière fois qu’il était en bon état, puis quitta sa cachette et posa à nouveau les pieds dans le couloir conduisant à la salle de mathématiques.

Hélas, quel ne fut pas son désarroi lorsqu’elle aperçut M. Bates à quelques mètres devant elle, déjà en train de refermer la porte de la classe à double tour ! Elle tenta d’accélérer l’allure, mais elle vit bientôt son prof ranger sa clé dans la poche intérieure de sa veste, lui tourner le dos sans même la remarquer, et s’apprêter à partir.

- M. Bates ! s’écria-t-elle pour le retenir.

- Lisa ? s’exclama l’enseignant en se retournant avec surprise. Tu as oublié quelque chose ?

- N… Non…, répondit la jeune fille en accourant vers son prof. Je voulais juste vous donner ceci.

Sur ce, elle sortit son nœud papillon en origami de son sac et le tendit à M. Bates avec un sourire un peu confus.

- Oh ! C’est toi qui l’as fait ? s’enquit l’enseignant en admirant le cadeau de Lisa sous tous les angles.

- Oui, je me suis dit que vous n’aviez peut-être pas de nœud papillon en papier dans votre garde-robe... Du coup, je vous en ai fabriqué un !

- Merci beaucoup. Il est très réussi !

- Je vous en prie, c’est moi qui vous remercie, dit Lisa en sentant ses joues devenir aussi rouges que son origami. Merci pour… pour tout !

C’était sans conteste la façon la plus simple pour elle de résumer toutes les choses pour lesquelles elle souhaitait remercier M. Bates. Il y en avait tellement qu’elle n’aurait d’ailleurs su par où commencer ! Merci de m’avoir mis autant de bonnes notes ? Merci de m’avoir encouragée à me présenter au MIT ? Merci de m’avoir raccompagnée en voiture l’été dernier ? Non, la liste était bien trop longue pour qu’elle puisse se permettre de l’énumérer. Elle craignait trop d’ennuyer son prof ou de le retarder, d’autant plus qu’Arthur l’avait déjà suffisamment accaparé à la fin de son cours... Et puis, ce n’était pas comme s’il s’agissait de sa dernière chance de témoigner sa reconnaissance à M. Bates. Elle aurait bien assez de temps pour entrer dans les détails, le jour où elle lui ferait sa déclaration d’amour.

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