Chapitre 65
Ruben enfonça la clé dans la serrure puis la tourna. Un petit clic se fit entendre. Il appuya ensuite sur la poignée et poussa la porte…
L’entrée donnait sur un salon très sympa, avec du carrelage, au centre duquel se tenait une grande table en verre. Il y avait du carrelage blanc au sol, avec une grande télé, posée sur une longue commode en bois. Ça sentait le frais à l’intérieur, la pièce semblait grande avec un style épuré, des pots de fleurs sur les étagères et une grande baie vitrée sur le côté, qui donnait sur le jardin de derrière.
— Elle est vachement belle, sa maison ! s’exclama Alec.
— Ouais ! J’veux la même plus tard !
En entendant ça, Alec ne put s’empêcher de s’imaginer sa vie future avec Ruben. Il savait que c’était stupide de penser à ça, mais il se voyait déjà dans cette même maison, occupé à faire la cuisine pendant que Ruben passerait la serpillière…
— Tu viens ?
Ruben l’interrompit dans ses rêveries. Il lui prit la main et le tira vers la cuisine.
— Y a Valérie qui nous a laissé plein de pâtes dans l’armoire, tu préfères lesquelles ?
— Des nouilles, surtout la tienne !
Ruben se retourna vers lui et le regard. Ses traits se déformèrent et il essaya de se retenir de rire, avant d’exploser complètement, lui jetant quelques postillons à la gueule.
— T’es trop con, vraiment !
Le rire de Ruben était contagieux, et Alec ne put s’empêcher de le suivre quelques secondes plus tard. Il se permettait de faire ce genre de blagues avec Ruben, parce qu’il avait bien vu qu’il réagissait bien, et qu’il était bon public. Avec un autre, il n’aurait probablement pas osé avant longtemps, il aurait eu trop peur de passer pour un gros lourd.
Mais là, il avait trouvé le courage de tenter. Alors il était assez fier de lui.
— Bon, sérieusement, tu veux quoi ?
— Des tagliatelle, c’est bien.
Le Portugais tendit le bras pour aller saisir la boîte de pâtes dans l’armoire, tandis qu’Alec était en train de chercher une casseroles dans les tiroirs de la cuisine.
Puis, après l’avoir trouvée, il la remplie d’eau et la posa sur la plaque chauffante.
— Je mets les pâtes maintenant ? lança Ruben.
Alec se retourna vers lui et le dévisagea, complètement choqué.
— Bah nan, il faut chauffer l’eau avant. T’as jamais cuit de pâtes ?
— Euh... parfois, mais ma mère a peur que j’fasse exploser la maison quand je fais la cuisine. Une fois, j’ai même mis le feu à la friteuse sans faire exprès.
Les yeux d’Alec devinrent ronds comme des billes et manquèrent de sortir de leurs orbites.
— Ok je vois ! Donc c’est moi qui contrôle la cuisson aujourd’hui. Toi, tu peux aller… allumer la télé et trouver un film à regarder !
Ruben parut satisfait de la tâche qui venait de lui être confiée, il se mit à sourire et déposa un petit bisou sur les lèvres d’Alec.
— Je t’aime.
Un frisson parcourut son corps.
— Je t’aime aussi, souffla-t-il.
Ruben s’éloigna dans le salon, tandis qu’Alec restait en cuisine pour s’occuper des pâtes.
— Tu veux regarder quel film ? lança le Portugais.
— Comme tu veux !
— Un film gay ?
Les lèvres d’Alec s’étirèrent légèrement en un sourire. Il savait très bien où Ruben voulait en venir, et son désir se mit à grandir. Il versa les pâtes dans l’eau bouillante.
Et seulement quelques secondes plus tard, Ruben retourna dans la cuisine et se plaça juste derrière lui, posant ses mains sur ses hanches. Alec pouvait sentir la chaleur de son corps dans son dos, et sa respiration devenait un peu plus rapide.
— T’as quasiment rien mis !
— J’ai pas trop faim… La plupart des pâtes sont pour toi.
Ruben le regarda en fronçant les sourcils, l’air inquiet.
— T’es sûr que ça va aller ?
— Oui, t’inquiète pas.
C’était faux. Il avait horriblement faim, et l’odeur des pâtes ne faisait qu’empirer la situation. Mais il ne voulait surtout pas qu’il y ait le moindre « accident », il s’était procuré une poire la veille et avait suivi un tutoriel sur Youtube pour faire le nécessaire. Ça allait faire bientôt 24 heures qu’il n’avait pas mangé, à part quelques légumes riches en fibres.
Et lorsque les pâtes furent cuites, il alla chercher une grande louche dans un des tiroirs.
— C’est pas mieux de tout verser dans une passoire ? demanda Ruben.
— Non, il faut retirer les pâtes comme ça, pour que l’amidon reste dans l’eau de cuisson et que ça ne colle pas après.
— Ah ouais, t’es un pro, toi !
Alec haussa les épaules.
— Ben… mes deux parents bossent dans un resto.
— Mais c’est trop cool ça, tu vas pouvoir me faire plein de super trucs à manger ! Tu sais faire les grecs aussi ?
Alec leva les yeux au ciel, l’ai désespéré.
— Non, je cuisine que de la vraie bouffe, moi.
— Pourtant, tu te plaignais pas quand on était au Mcdo, hein !
Alec se mit à sourire légèrement : Ruben l’avait battu, sur ce coup-là. Il sentait que son nouveau mec allait avoir une influence terrible sur sa façon de manger, et qu’il allait devoir multiplier les séances de sport s’il ne voulait pas prendre dix kilos en quelques semaines.
— Mais d’ailleurs, comment tu fais pour rester mince en bouffant aussi mal ?
— Bah… je sais pas, c’est mon corps qui est comme ça. Je stocke tout dans le cul et dans les cuisses ! Et puis ça brûle des calories d’insulter tous ces connards de merde !
Alec pouffa de rire. Les conneries que disait son mec le faisaient marrer, et ça le rendait paradoxalement mignon, peut-être parce qu’il y avait cette insouciance dans sa façon de parler, et qu’il ne réfléchissait jamais avant de dire un truc, qu’il disait tout simplement ce qui lui passait par la tête.
— Allez ! On va voir le film ? lança le Portugais.
— Euh… Tu mets pas de sauce, dans les pâtes ?
Ruben trépignait d’impatience et ne tenait même pas en place.
— Nan, t’inquiète pas. Juste un peu de beurre, ça ira !
Il comprit que son mec était pressé de faire avancer les choses, alors il se contenta de pâtes au beurre. Et puis ce n’était pas plus mal, vu qu’il avait prévu de ne pas beaucoup manger.
Alors il répartit les pâtes dans deux assiettes, en s’en mettant juste un peu au centre de la sienne, histoire de ne pas mourir de faim.
Ruben était déjà assis sur le canapé, devant le film qu’il venait de lancer à la télé. Il se mit en tailleur pour manger, et Alec l’imita. Il fit attention à ne rien renverser, et mangea assez lentement, tandis que son mec prenait des gros tas de pâtes et les engloutissait bruyamment.
Les premières scènes chaudes du film arrivèrent rapidement, et Alec sentit à nouveau son désir naître dans son bas ventre. Il déposa son assiette vide sur la table du salon, en même temps que Ruben, et vint déposer ses lèvres sur celles de son copain.
— Attends, j’arrête le film…
Ruben prit la télécommande et mit le film en pause. C’était bon, ils pouvaient enfin commencer… Il n’y avait qu’eux, le silence de la maison et l’ardeur de leurs regards. Ils attendaient ça depuis déjà trop longtemps, et Ruben dévora les lèvres d’Alec. Il le faisait sauvagement, les mordillait du bout des dents, et Alec en ressentait une sorte de douleur agréable.
— J’ai chaud… souffla-t-il alors.
Un léger sourire se dessina sur les lèvres de son copain, qui ne se fit pas prier. Ses mains se baladèrent sous le t-shirt d’Alec, glissant rapidement sur sa peau, puis il lui retira ce premier morceau de tissu d’un grand geste.
Il leva ensuite les bras pour qu’Alec se charge de le mettre torse nu à son tour, et son t-shirt finit par terre en un éclair.
Il était beau, ce torse…
Rien qu’en le regardant, Alec ne pouvait se retenir de venir y déposer ses doigts, pour effleurer cette peau brûlante, sentir tout le corps de son copain frémir sous ses caresses… Il fit le contour de ses pectoraux, du bout des doigts, puis remonta jusqu’à ses épaules, et…
— Aïe ! Pas là !
Tout le corps de Ruben se tendit d’un seul coup. Il fit un mouvement de recul en grimaçant. Et c’est là qu’Alec aperçut une trace rouge juste au-dessus de son omoplate, de la taille de la paume de sa main.
— C’est quoi, ça ? lança-t-il.
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