Discipline vampirique
Ce soir, vers minuit, les Maîtres allaient se transformer pour la grande célébration de la nouvelle lune. Toute la semaine, les calèches avaient défilées, tirées par des créatures diverses. Des chevaux évidemment mais pas seulement. Oh bien-sûr, c’était une fête mensuelle, mais Maître Gulivan disait qu’elle permettait de rythmer correctement leurs vies et les vampires ne passaient jamais à côté d’une occasion de s’amuser.
Si Mihai, jeune calice en formation était aussi curieux, c’était seulement parce que c’était la seule célébration où ils n’étaient pas les bienvenues. Ni lui, ni les calices en fonction, ni même les compagnons calices. Mais ça n’interdisait pas de jeter un coup d’œil pour autant, n’est-ce pas ? A cette pensée insolente, Mihai pouvait presque entendre le Maître Gulivan répondre d’une voix on ne peut plus sinistre que ça l’interdisait totalement. Après tout, il n’était même pas censé sortir de ses quartiers. S’il se faisait prendre, il recevrait une nouvelle fessée, pensa-t-il en se mordillant les lèvres d’envies. Ce n’était pas censé le tenter et ses fesses étaient encore horriblement chaudes et même un peu gonflées par la correction de la veille, mais il adorait cette sensation. A chaque fois qu’il s’asseyait, il devait retenir ses gémissements de douleurs autant que de jouissances. Il ne devait pas être normal car les autres calices en formation faisaient tout pour éviter les fessées quant à eux.
Certaines punitions lui déplaisaient également… porter une cage de chasteté par exemple, être mis à l’isolement que ce soit en étant enfermé dans sa chambre ou simplement en étant ignoré des Maîtres. Une fois, Maître Gulivan avait été tellement en colère qu’il avait refusé de lui parler ou de lui faire cours pendant une semaine entière. Ce n’était rien pour un vampire, une semaine, mais Mihai avait eu l’impression de mourir. Il détestait vraiment ce genre de chose… Tout en se glissant hors de sa chambre pour avancer sur la pointe des pieds à travers le couloir, il se prit à évaluer les risques que la punition dérape vers quelque chose de vraiment désagréable et il en arriva à la conclusion que c’était très faible. Oh Maître Gulivan serait en colère ! Peut-être trop en colère pour le toucher de sa main. Peut-être tellement en colère qu’il utiliserait l’un des pires outils qu’il avait à sa disposition comme la canne. Mihai en frémit d’anticipation. Sur le coup, il était difficile de prendre du plaisir avec cet objet, mais les traces qu’elle laissait étaient magnifiques et le sourd bourdonnement qui resterait dans son fessier l’accompagnerait pour des jours et des jours.
Marchant tout doucement dans le grand couloir désertique, il fit néanmoins de son mieux pour être discret. Son plan était simple, il voulait atteindre la fenêtre la plus proche de sa chambre donnant sur la grande cour du château. Le danger c’était que ledit château était plein à craquer de Maîtres vampires qui pouvaient le surprendre, mais quelques minutes avant l’apogée de la célébration, ils devaient déjà tous être sur place.
La fenêtre fut rapidement à vue, Mihai accéléra le pas, le cœur battant la chamade au comble de l’excitation. A l’extérieur, la nuit noire n’était éclairée que par quelques lumières discrètes, des lanternes à lucioles. Les vampires n’en avaient pas réellement besoin, c’était plus décoratif qu’autre chose. Mihai se glissa contre la fenêtre aux verres froids, posa ses doigts dessus et chercha à décrypter ce qu’il pouvait voir. Ce n’était que des reflets, de temps à autres. Les Maîtres vampires avaient pris leurs apparences animales. La majorité se changeait en chauve-souris, Mihai le savait parfaitement, mais il savait aussi que d’autres formes étaient possibles et que derrière le mot « chauve-souris » se trouvait en réalité une multitude d’espèces ayant des formes tout à fait variées. Tout pris à sa contemplation, il ne fit pas immédiatement attention aux bruits qui approchaient, mais soudain, ce fut net. C’étaient des voix. Des Maîtres vampires donc car si un autre futur calice ou calice déjà employé d’ailleurs s’était risqué hors de ses quartiers, il l’aurait fait en silence ! Mihai jeta un petit coup d’œil autour de lui, paniqué, et se glissa derrière l’un des rideaux épais. Les voix approchaient et très vite, il reconnut celle de Maître Gulivan.
« Zut ! » pensa-t-il, « c’est bien ma veine ! ».
Il tenta de se faire un peu plus petit encore. Il ne craignait certes pas la punition, bien au contraire, mais s’il pouvait y échapper pour cette nuit, il pourrait faire une nouvelle escapade demain. Le château resterait pleins quelques jours de quoi lui donner un bon nombre d’opportunité ! Les voix s’approchèrent assez pour devenir parfaitement distinctes.
- … sincèrement désolé pour cet incident, Seigneur.
Les pas lourds ne transpiraient pas la grâce vampirique habituelle, laissant Mihai un peu surpris. Les mots de Maître Gulivan et le stress qu’il percevait dans sa voix achevèrent de lui faire comprendre qu’il était vraiment au mauvais endroit, au mauvais moment. Mihai retint son souffle pour se faire plus discret encore, sans savoir si cela suffirait.
- Ce sont de très jeunes vampires, ils ne se sont pas rendu compte de l’offense… plaida encore Maître Gulivan.
- Je le sais parfaitement, répondit une voix qui semblait aussi fatiguée que sombre.
Il y eut un instant de silence puis l’inconnu ajouta :
- Tout comme je savais que ce n’était pas ma place. Je n’aurais simplement pas dû me laisser convaincre. J’en prend la pleine responsabilité.
Le ton se voulait apaisant. Ça devait être un très, très vieux vampire, songea Mihai et tout prit à sa curiosité, il osa jeter un léger coup d’œil en direction des voix. Maître Gulivan lui tournait le dos, mais ce n’était pas le cas de l’autre. Mihai ne put retenir un hoquet de stupeur devant ce vampire qui n’avait rien de commun. Tous les vampires qu’il avait pu croiser jusque-là étaient beaux, d’une forme de beauté presque irréelle. Leurs traits sublimaient par des pâleurs qui rendaient chaque teinte de peau particulièrement différentes de celles des vivants, presque luminescentes. Tout en eux transpiraient d’une douceur qui n’avait rien de réelle. Ce n’était pas son cas. De profondes brulures marquaient ses traits, ridant des surfaces entières de sa peau et formant un pli étrange sur le côté droit de sa mâchoire. Son œil n’avait pas été épargné et s’il s’ouvrait toujours, son iris trop claire semblait morte et sa pupille qui aurait dû être parfaitement noire paraissait opaque. Mais les différences ne s’arrêtaient pas là, ce vampire était également particulièrement grand. Ça arrivait parfois bien-sûr, mais chacun de ceux qu’il avait rencontré étaient également tout en finesse ce qui n'était absolument pas son cas. C’était un mastodonte. Et malheureusement, l’œil valide du dit monstre se tourna vers lui et l’observa froidement. Il l’avait entendu.
Maître Gulivan avait dû en faire autant ou peut-être avait-il seulement vu le regard de son invité contemplait un point dans son dos, car il se retourna et le vit à son tour. La fureur anima ses traits et il bougea, plus vite que jamais pour le saisir par la nuque. Mihai poussa un gémissement plaintif alors qu’un coup sec venait vriller son genou, le forçant à s’accroupir et que la main en le poussant vers le sol l’obligeait à s’incliner dans une profonde révérence. C’était la première fois que Maître Gulivan lui paraissait réellement dangereux mais rien n’aurait pu le préparer à cette forme de violence. Toutes les punitions qu’il avait reçues étaient restées bien plus douce que ces deux seuls chocs qui lui laisseraient sans aucun doute plusieurs bleus profonds.
- Pardonnez ma négligence, Seigneur Eduard. Ça n’aurait pas dû se produire.
La voix du Maître tremblait légèrement nota Mihai et la peur qui en suintait acheva de le terroriser.
- Je le punirai. Je le punirai lourdement. Il ne parlera pas.
- Si vous n’êtes pas capables de vous assurer qu’un jeune reste dans sa chambre… comment voulez-vous me promettre son silence ?
Le vampire ne semblait même pas en colère mais Mihai frémit d’autant plus. Il ne comprenait rien à ce qu’il s’était passé mais visiblement, il avait vu quelque chose qu’il n’aurait pas dû voir. La main de son Maître se crispa un peu plus sur sa nuque, mais à présent, elle avait quelque chose de rassurant. Maître Gulivan était en train d’essayer de plaider sa cause. Le peu de sérénité qu’il avait pu trouver disparu totalement lorsque le vampire déclara :
- Je lui ferais trancher les cordes vocales.
- Et les doigts pour qu’il évite d’écrire ? Voyons, Gulivan, vous n’avez jamais été cruel envers vos humains, ne commençons pas aujourd’hui… Comment l’auriez-vous puni s’il ne m’avait pas vu ?
- Mihai apprécie un peu trop les punitions physiques… peut-être à la canne malgré tout… ou alors je l’aurais mis à l’isolement.
- Hum… c’est pour ça que tu te permets de faire des bêtises, mon petit ? Parce que tu aimes sentir tes fesses chauffer ?
Maître Gulivan lui intima de répondre d’une pression un peu plus appuyée. Mihai se sentait complètement perdu. Il y avait quelque chose dans le ton de ce vampire, quelque chose qui disait qu’il aurait bien aimé jouer lui aussi.
- Ou-oui… oui, Seigneur.
- Seigneur ? Est-ce que tu sais qui je suis ?
- No-non. J’ai entendu Maître Gulivan vous appeler ainsi…
- Tu es vraiment trop curieux pour ton propre bien.
Un soupçon de joie se glissait dans la voix du vampire. Maître Gulivan restait néanmoins tendu, sachant pertinemment qu’il pourrait lui réclamer la tête de Mihai dans la seconde suivante et qu’il serait légitime pour le faire. Cette nuit tout allait de catastrophe en catastrophe. Recevoir correctement le Seigneur Eduard était un défi, il le savait, mais c’était bien pire que tout ce qu’il avait pu prévoir !
- Amusant. Vraiment très amusant. Maître Gulivan, puis-je abuser de votre hospitalité ? Voir les fesses de ce petit effronté rougir comme il le désire d’après vous… serait distrayant pour la fin de ma nuit.
- Tout ce que vous désirez, Seigneur.
Mihai fut soulevé trop vite et trop brutalement pour ressentir un quelconque soulagement. A une vitesse que ses jambes eurent du mal à suivre, il fut propulsé dans la chambre du Seigneur et abandonné dans un coin le temps que Maître Gulivan récupère un assortiment d’outils de punition. Mihai resta là, sans trop savoir quoi faire alors que le Seigneur s’approchait, rodant autour de lui comme s’il comptait le dévorer et en faites, ce n’était pas totalement exclu. Ce qui aurait dû être une petite bêtise était devenu une très grosse bêtise avant même qu’il ne comprenne ce qui avait pu se passer.
- Tu as joué ce soir… n’est-ce pas ?
- … oui Seigneur.
- Et tu as perdu. Est-ce que tu aimes jouer ?
Mihai hoqueta sous l’angoisse mais mentir à un vampire n’était jamais, jamais, jamais une bonne idée alors il répondit la vérité.
- … oui Seigneur.
- Tu accepterais de t’amuser avec moi ?
Ce ton, il le connaissait parfaitement. C’était une invitation, c’était une taquinerie. Mihai avait bien assez d’expériences pour savoir comment réagir face à un vampire joueur, alors sans même vraiment y réfléchir, un léger sourire aux lèvres il répondit :
- En auriez-vous envie, Seigneur ?
Un rire échappa à Eduard.
- On arriverai presque à croire que tu n’as pas peur.
- J’ai peur, Seigneur… vraiment très peur. Comme n’importe qui à l’idée de … se faire couper les doigts.
Mihai avait contracté ses mains pour cacher ses doigts dans des plis du tissu de ses vêtements. Ça ne serait pas suffisant au bout du compte, pas suffisant pour les sauver. Peut-être que s’il amadouait le Seigneur ? C’était un pari qui pourrait lui couter la vie, mais sa vie était déjà menacée et il le sut en voyant Maître Gulivan revenir, les bras chargés des pires outils qu’il avait pu voir. Habituellement, l’étalage de ces objets ne faisaient que l’exciter, même la terrible canne en bois souple qui cinglait l’air avant de faire vibrer la chair parvenait à lui procurer une érection. Cette fois-ci pourtant, il ne ressentit rien d’autres que l’horreur en voyant la canne car elle n’était pas en bois. C’était une pièce de métal qui lui briserait sans aucun doute les os si on l’employait sur lui.
Le Seigneur vampire alla observer chaque possibilité qui avait été posée sur la table la plus proche, un sourire aux lèvres. Le petit calice était terrorisé, l’inverse aurait été la preuve d’une sottise sans nom. Mais il faisait de son mieux pour le dissimuler derrière une politesse et un air qui se voulait taquin, comme s’ils pouvaient réellement jouer ensemble. Pour Eduard, cela paraissait impossible et pourtant, en choisissant l’objet avec lequel il allait punir le petit curieux, il était déjà en train de jouer avec lui. De jouer à lui faire peur. De jouer de ses réactions. De jouer à ses dépens certes, mais pas uniquement.
Maître Gulivan frémit en observant le très lourd ceinturon qu’il avait choisi. La pièce était ouvragée de façon à briser la peau, à la découper et à faire voler le sang. Elle laisserait des marques irrémédiables sur le corps de l’humain, mais son poids pouvait causer des blessures bien plus importantes encore. C’était un choix cruel, pas le pire de la panoplie, mais certainement pas le plus délicat non plus. Le Maître vampire fit de son mieux pour se ressaisir, le garçon n’aurait plus aucune forme de valeur après avoir été marqué de cette manière, mais au moins, il serait vivant ! Néanmoins, c’était difficile de rester sans réagir alors que sur le visage du calice se peignait une horreur qui n’avait rien de feinte. Pour la première fois depuis le début de sa formation, il avait sincèrement peur.
- Toujours prêt à jouer avec moi, petit ?
- Comment me voulez-vous, Seigneur ?
- Cambré… et sans pudeur…
Mihai était blême, le sang avait déserté son visage, mais il fit de son mieux pour continuer sur ce ton qui appelait au jeu.
- Je devrais retirer quelques couches de tissus alors ?
- Oh oui, on ne voudrait pas qu’elles te protègent n’est-ce pas ?
- Non, Seigneur…
Mihai se mordilla les lèvres, glissa ses hanches d’un côté à l’autre tout en se retournant. Il ne fit pas semblant d’être hésitant, il l’était, d’autant plus qu’une partie de lui était certaine que dans les minutes qui allait suivre, la douleur serait telle qu’il ne pourrait plus conserver ce masque de façade.
- Contre le bureau, Seigneur ?
- Où tu veux, petit…
Le calice acquiesça, tenta de lui rendre son sourire et se pencha sur le bureau comme pour s’assurer que ce serait un appuie suffisant. Le bois massif était tiède sous ses doigts et étrangement rassurant. Il dut se redresser pour faire glisser les vêtements sur son corps, dévoilant son dos fin où quelques traces de coups de cannes se faisaient encore voir et surtout son fessier rebondi, bouillonnant et encore un peu gonflé. La palette avait fait son œuvre pendant de très longue minutes et Maître Gulivan ne s’était arrêté qu’après qu’il ait joui deux fois sous les coups, en marmonnant qu’il était irrécupérable. Ça l’avait fait sourire alors…
- Oh, je vois que tu as déjà été très vilain…
- Oui, Seigneur.
La main glacée du vampire vint caresser sa chair si chaude, le faisant frissonner. Le contact était des plus légers, mais il était surtout apaisant. Les doigts le massèrent un moment, jusqu’à ce qu’il se détende vraiment. Le Seigneur flatta le creux de son dos puis laissa ses mains dérivées à l’intérieur de ses cuisses, évitant de justesse ses parties les plus intimes. Lorsque l’épais ceinturon fut gentiment glissé sur son dos, Mihai se trémoussa, étrangement détendu.
- Fais attention, où je pourrais croire que tu es vraiment prêt à jouer avec moi…
Mihai fit une petite moue des plus impatientes et, les yeux déjà un peu dans le vague, il répondit sur son ton le plus malicieux :
- Jouer ? Oh non Seigneur, je n’oserai pas…
Gulivan sembla outré par sa réponse, mais d’un simple regard, le Seigneur Eduard le dissuada d’intervenir. Son affreux visage paniquait tout le monde, vampire comme calice et cela faisait une éternité qu’il n’avait pas eu le droit à autre chose qu’un contact plein de déférences suintant d’hypocrisie, la plupart du temps. Ce qui se passait avec ce jeune humain était donc le contact le plus charmant depuis bien des années et il était décidé à en profiter jusqu’au bout.
Pliant la ceinture en deux, il soupesa son poids. Le cuir était épais, rigide, il ferait un bruit des plus charmants en allant cueillir les fesses du garçon jugea-t-il. Mais avant de passer à ce type de réjouissance, il le glissa sur l’humain, le caressant de la plus douce des façons. Les frissons qui couvrirent sa peau lui donnèrent envie de passer la langue dessus pour le mordre, là, juste au creux de la cuisse, mais il se retint. Mordre un calice, c’était lui retirer toute sa valeur. Il pourrait toujours être prêté, passant de bouches en bouches, mais il n’aurait plus jamais accès à un seul et unique vampire. Il ne connaîtrait jamais la joie d’être choyé comme le joyau précieux qu’il était. Et ce serait bien dommage, se dit-il, juste avant d’appliquer le premier coup. Il claqua à peine, mais le calice lâcha un petit gémissement et se cambra davantage, s’offrant littéralement.
Dire que Mihai était surpris était un euphémisme. Il s’attendait à une douleur déchirante, à des chocs impossibles à gérer qui lui arracherait des cris et des larmes tout en le marquant irrémédiablement. A la place, la main glacée venait le caresser avec tendresse entre chaque coup. Très vite, son érection s’amplifia et ses gémissements n’avaient rien à voir avec la souffrance.
- Nous sommes à cinq coups, petit… mais je pense que ton crime en mérite davantage. Qu’en dis-tu ?
- Oui, Seigneur… J’ai été vraiment très vilain.
La fin de sa phrase se perdit dans un petit cri, alors que le choc se faisait un peu plus fort, assez pour rougir sa peau si elle avait été blanche. Le Seigneur vampire continua à la même fréquence et avec la même force. Il était d’une régularité impressionnante. Lorsqu’ils arrivèrent au bout des cinq coups suivants, le Seigneur marqua une nouvelle pause. Il admira ses fesses rougies. Le calice était vraiment très mignon à se dandiner sous la chaleur des coups. Il était magnifique. Vraiment sublime. Maître Gulivan n’avait pas su le discipliner comme il était attendu qu’un calice soit discipliné, certes, mais il avait su conserver quelque chose de plus authentique chez lui. Ce morceau de malice, de joie et ce qui pourrait assez facilement devenir un genre d’adoration pour son vampire. Ce n’était pas rien !
- As-tu été suffisamment puni à ton avis ?
- Non, Seigneur… Je mérite… plus, souffla-t-il en haletant légèrement.
Entre ses cuisses, son sexe battait la mesure. La peur première avait totalement disparue car tous les signes étaient là. Le Seigneur voulait seulement s’amuser un peu avec lui et lui, il était toujours prêt pour ce genre de jeux. A nouveau, la ceinture s’abattit un peu plus fort. A présent, chaque coup produisait un bruit de claquement et sa peau picotait un instant avant que la brulure soit évidente. Chaque coup lui prenait un petit cri, pas réellement de stupeur ni même de douleur. C’était juste qu’il ne se maîtrisait plus vraiment. Plus du tout même comprit-il lorsqu’il sentit le bout de sa verge frapper son bas-ventre un instant avant qu’il ne jouisse. Un gloussement échappa au vampire, juste avant qu’il n’abatte le dernier des cinq coups.
- Visiblement tu n’as pas fini d’être très vilain…
- Pardon Seigneur…
- Ne t’inquiètes pas. Je n’ai pas fini de te punir…
- Oh oui… oui, s’il-vous-plait Seigneur.
Et Eduard obéit, s’offrant cinq derniers coups, un peu plus fort encore. Pas assez pour laisser de véritables marques, mais assez pour qu’à chaque choc, le corps du calice sursaute et se jette vers l’avant sans qu’il n’y puisse rien. Lorsqu’il s’arrêta, c’était avec une pointe de regret. Il aurait aimé poursuivre, encore et encore, toute la nuit. Voilà une célébration qui en aurait valu la peine ! Mais le calice n’aurait pas supporté un jeu aussi long, il n’était pas formé pour, en témoignait sa jouissance si rapide. Pour s’offrir quelques minutes de plus, le Seigneur vampire laissa sa main caresser la chaire si chaude de l’humain. C’était bon sous ses doigts. Parfaitement bon ! La peau était un peu gonflée mais son geste avait été bien suffisamment maîtrisé. S’il devait juger sa propre performance, il dirait que c’était plutôt du bon travail. Il était satisfait de lui-même comme il ne l’avait pas été depuis un très long moment.
Il tira le calice vers lui, le forçant à se redresser pour le prendre dans ses bras. Très naturellement, sans la crainte qu’il aurait pourtant dû ressentir, l’humain se blottit contre lui. Il enfouit son visage tout contre son cou dans une position idéale pour boire, mais ce n’était qu’un humain, il n’allait pas le mordre. Entre eux, le sperme de l’humain tâcha les vêtements noirs du vampire, mais c’était sans importance. Eduard le remonta contre lui, amenant les jambes du jeune à se croiser dans son dos pour le porter plus facilement. Sa main gauche resta sur son fessier chaud alors que son bras droit s’enroulait dans son dos pour le maintenir dans cette position.
Le Seigneur hésita un instant. Le bon comportement à tenir était de le ramener dans son lit et de fermer sa porte à double-tour. Maître Gulivan aurait tout intérêt à le laisser à l’isolement dans les prochains jours pour s’assurer qu’il ne reparte pas en expédition. Suivant sur qui il tombait, la soirée serait bien moins réjouissante après tout. Seulement, il n’avait pas du tout envie de le conduire là-bas. Tous les calices qu’on lui avait présentés avait eu peur de lui, d’une de ces peurs sincères contre lesquelles on ne peut rien. C’était normal, après tout, il était défiguré. Ce jeune en formation était le tout premier à se lancer dans un jeu avec lui, le premier depuis ses blessures en tout cas. Le Seigneur le garda un moment dans ses bras, le berçant doucement. Le garçon n’avait pas pleuré mais il semblait avoir besoin de ce moment de pur réconfort et lui-même savait en profiter. Lorsqu’il fut évident que le petit s’était endormi ainsi, blotti contre sa chair glacée, Maître Gulivan osa prendre la parole.
- Merci pour votre mansuétude, Seigneur.
- Gâcher des années de travail aurait été bien dommage… Est-il destiné à quelqu’un en particulier ?
Maître Gulivan fut surpris d’entendre dans sa voix ce qui ressemblait à un soupçon d’intérêt.
- Pas encore, Seigneur. Auriez-vous une suggestion ?
- Non. Une question par contre. Quel est le profil que vous avez retenu pour lui ?
- Un vampire qui appréciera de jouer avec son caractère effronté. Il pourrait satisfaire un partenaire de jeu mais il ne pourra jamais offrir la déférence nécessaire à une pure soumission.
- Hum… Et si jamais je désirais que ça ne s’ébruite pas ?
- Il sera fait selon vos désirs, Seigneur.
Le plus vieux acquiesça et se mit finalement en mouvement pour coucher l’humain avant qu’il ne se refroidisse trop. Au lieu de le ramener dans sa chambre, il le déposa à quelques mètres à peine, sur son propre lit et l’enfouit sous d’épaisses couvertures.
- Voilà qui est réglé alors ?
- Oui, Seigneur.
En repartant, avant le lot d’objet de tortures dans les bras, Maître Gulivan ne pouvait pas être plus rassuré. Il n’aurait jamais pensé qu’une entente était possible entre eux et pourtant, ils s’étaient amusés ensemble dès leur première séance. Il secoua la tête, osant à peine croire en la chance crasse dont le garçon avait bénéficié ce soir-là. Il était passé tout près d’une condamnation à mort ou d’une menace de mutilation grave qui l’aurait renvoyé vers les bas-fonds de l’humanité… et à la place, il devenait le calice d’un des plus grands vampires de leur société. C’était un honneur, bien-sûr, mais pas seulement. L’honneur, Mihai n’en aurait rien à faire après tout. Par contre, la complicité qu’ils allaient développer… Ça, ça n’aurait pas de prix.
Note : aujourd’hui les mots étaient « chauve-souris » et « 20 coups de ceintures sur les fesses » !
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