Cette douce lueur de la fin du jour, cet instant magnifique que l'on nomme le crépuscule, je le passe au creux de tes bras délicats. Alors que tes yeux se baignaient dans le chant du cygne de l'azur je me baignais dans les tiens.

 Perchés, face à la mer, sur la falaise, tu étais reine et j'étais le roi. D'autres penseraient sûrement que nous étions feignants, que nous nous ennuyions. Je dirais plutôt que nous étions amoureux. Qu'y a-t-il de plus beau que de s'ennuyer à deux ?

 La chaleur estivale, pesante par nature, nous assommait continuellement au fil des minutes. Seul le vent marin nous apportait quelques réconforts de par sa caresse salée.

 Nous étions là, immobile tout deux rapprochés par cette sorte de magnétisme inexplicable qui lie les êtres de façon irréversible.

Nous étions comme deux morceaux du même corail perchés sur notre rocher, enfin rassemblés sous le même ciel, le même rêve insensé en tête, que cet instant à jamais dure, peu importe que l'on devienne arbre je mêlerais mes racines aux tiennes.

 Peu importe que nous devenions rochers, nous serions de ce fait à jamais fusionnés et nulle âme taquine ne pourrait imaginer de nous séparer. Le Soleil qui laissait à présent place à son amante de toujours, semblait pleurer d'émotion devant un couple si harmonieux.

 Nous étions le centre du monde et mon cœur comme les astres, à la manière des éléments, tels les gens, gravitait amoureusement autour de toi brûlant, jetant au feu, carbonisant les doutes subsistants qui le bridaient et l’enfermaient dans cette prison d'os et de chair qu'est ma poitrine.

 C'est alors que sortant de tes rêveries, tu baissa doucement la tête pour me voir t'admirer, souriant pour faire éclore en moi cette douce euphorie qui ne prend l'humain que lorsque sa moitié sourit.