Enfer blanc
Il faisait si froid. Il ne pouvait plus bouger ses doigts aussi vite désormais. Il avait arrêté de sentir ses pieds environ une heure et demie plus tôt. Ses cheveux avaient blanchi avec le gel, ses mains prenaient une teinte violette de plus en plus pâle là où ses ongles étaient déjà blêmes. Ça ne faisait plus si mal maintenant. C’était plus comme brûler lentement. S’il n’avait pas connu les effets prolongés du froid, il se serait sûrement déchiré la peau en essayant de retirer ses vêtements tant la chaleur était insupportable. Si l’enfer existait bel et bien, il se serait passé de l’avant-goût.
Tout autour de lui, des flammes blanches dansaient devant ses yeux, faisant trembler ses membres, abîmant ses lèvres, gelant le bout de ses doigts. Dans son esprit, l’alarme de son instinct de survie avait arrêté de hurler, ne laissant que de vagues flashs rouges d’angoisse.
Après la peur était venu l’engourdissement.
Après le froid était venue la chaleur.
Après le vacarme, le silence.
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