Hein ? Hum... Himiko, je vais te tuer... T'aurais pu mettre ton tel en vibreur...

- Hum... Allo ? PAPA ?! Euh... Je suis encore chez Eikichi. Quoi ? Comment ça, tu veux qu'on mange à la maison à midi ?

Euh... À midi ? On parle du fait qu'il soit déjà 10 h 30 ? Ça va faire juste quand même... Et honnêtement, manger avec la famille d'Himiko ? Après cette soirée ? Je suis pas sûr que ce soit l'idée du siècle. J'ai même pas pu faire mon sport, je suis clairement pas prêt !

- Attends papa, il est déjà 10 h 30, faut qu'on se lave, qu'on s'habille, fasse un coup de ménage, comment tu veux qu'on soit là pour midi ? 12 h 30 ? Oui, je sais, ça fait deux semaines qu'on n'a pas mangé ensemble, et t'aimerais bien le rencontrer pour de bons et pas juste quand il est dans les vapes... Ça va, j'ai pigé, on arrive...

Et elle raccroche... Ça sent la merde cette histoire...

- C'EST LA MERDE ! On doit être chez moi à 12 h 30 sinon mon père m'interdit de sortie ! Il dit qu'il est peut être temps qu'il te rencontre et que c'était aujourd'hui ou jamais. C'est la méga merde ! Faut se bouger, MAINTENANT !

Comment je m'habille moi ? ! Je rencontre les parents de ma.... De mon... Amie ? Copine ? On est quoi d'ailleurs ? Bonne question.

- Arrête de flâner ! Si t'es pas prêt dans 5 minutes, on y sera jamais à temps, et si on y est pas à temps, je ne peux plus sortir, et si je ne peux plus sortir, plus de cul, donc BOUGE !

Plus... Plus de cul ? Par tous les dieux, faut vraiment se bouger ! Chope une chemise, un froc... Propre ? Sale ? Sniff sniff... Propre, un froc, mes shoes et on est bon. On fonce à la douche, on se lave rapidement, pour la première fois, j'ai même pas le temps de penser à lui sauter dessus, ça fait bizarre. Il est combien ? Déjà 11 h !

- Je vais prévenir Haru qu'on doit partir, qu'il gère la maison ! Dis-je à Himiko alors que je me débattais avec mon jean.

Une chute dans l'escalier, une bosse et un jean enfilé plus tard, me voilà à réveiller Haru.

- Frérot, c'est la merde, je te laisse la maison, on doit courir avec Himiko, je te fais confiance, a plus tard !

Et enfin, nous voilà dehors.

Je suis Himiko à la trace, et quelle trace... Ce fessier ! Que les dieux m'en soient témoins, je tuerais pour lui ! Plus sérieusement, je dois l'admettre, j'ai l'trac, j'en ai pas forcément l'air comme ça parce que bon, je suis beau garçon, gentil, drôle, intelligent, sportif et une bête sous les draps, mais même moi, ce genre de situations me font stressé. Et le fait que le chemin soit si long n'aide pas du tout, plus on avance dans la ville, plus le décor change. Je me doutais que la ville était grande, mais à ce point, j'admets que ça me scie les pattes.

Nous avons quitté Ueno depuis plus d'une vingtaine de minutes, avons traversé la ville, et nous voilà enfin à Mitaka. C'est... Différent... Je n'ai jamais vraiment exploré le coin, et Ueno fait plutôt partie des coins sympa de Tokyo. C'est un véritable choc, pas de beaux restaurants, pas de néons, j'ai presque l'impression d'être rentré chez moi, à Ise, c'est... Modeste... C'est ici quelle vie ?

- On y est, donc, on va répéter rapidement : pas de vulgarité, pas de grossièreté, tu agis comme un garçon bien sûr toi, pas comme un sauvage, et surtout, surtout, pas d'allusion sexuelle... Et s'il te demande, tu es mon petit copain, pas... Ce que tu es. Pigé ? Tu es un petit ami aimant, tendre, protecteur et bien éduqué, répète après moi.

Wow, elle est ultra sérieuse, ça fait presque bizarre.

- Je suis un petit ami aimant, tendre, protecteur et bien éduqué.

- Bien ! Aller, on y va.

Et évidemment, comme tout homme qui se respecte, c'est à moi de toqué, et d'ouvrir la porte pour la laissée passer... Ca fait bizarre, en général, c'est elle qui garde mes clés de la maison, donc c'est elle qui ouvre la porte...

- Papa, on est là ! À l'heure ! Ne m'interdis pas de sortir !

Et voilà le monsieur... Il est... Moins impressionnant que prévus, sans être une crevette, j'imaginais un type de deux mètres de haut avec des tatous etc., il est plutôt... Normal ? Ou pas ! C'EST QUOI CE PUTAIN DE FN SCAR SUR SON MUR ?! Les armes sont pas censées être illégale ici ? ! Et c'est la pas la seule ! Une HK-416, un SIG SG 550, un AWM ET UN PUTAIN DE BARRET M82 ?! Qui c'est ce type ? ! Comment il fait pour tirer avec des machins comme ça ? Rien que l'AWM doit lui arracher le bras, mais alors le Barret, tout le corps par avec ! Ce machin tir des balles de calibre 50, tu peux buter un éléphant à travers un tank à travers un mur avec ce truc ! Où est-ce que j'ai atterri ?

- Ma chérie, te revoilà enfin, et voilà le fameux Eikichi, bonjour jeune homme, et bien, vous êtes un sacré bonhomme pour votre âge, enchanté de vous rencontrer.

Je ne réponds pas de suite, obnubilé par les flingues sur les murs, comment il a fait pour avoir tout ça ? Qui c'est ce type ? C'est Himiko qui me ramène à la réalité à l'aide d'un coup de coude dans les côtes, suivis d'un de ses regards meurtriers dont elle seule connaît le secret.

- Euh... Oue, enchanté, désolé, j'étais absorbé par vos armes, c'est une sacré collection que vous avez !

- Haha, tu sais mon grand, je dis toujours qu'il ne manque qu'une seule chose à ce magnifique pays qu'est le notre !

Hum ? De quoi il va me parler ? D'égalité ? D'inclusivité ? Les trucs habituels qu'on entend de partout à la télé et qui font bien quand on les sort en société ? Le genre " Oue, il faudrait permettre aux hommes de tombée enceinte, pourquoi, ce serait toujours aux femmes de faire le boulot ? " Ou ce genre de bêtises ?

- Et qu'est-ce donc si je puis me permettre la question ?

- Des flingues ! Ce pays manque de flingues, tu as déjà tiré à l'arme à feu ? C'est une sensation folle ! Je suis rentré dans la police juste pour ça à la base !

Hum ? Finalement, il est peut-être pas aussi ridicule que je le pensais... Ce repas s'annonce pas trop mal au final.