Coucou, aujourd'hui, c'est Himiko qui raconte cette petite histoire, une petite touche féminine de temps en temps ça fait du bien.

Comme très souvent le soir, Eikichi et moi étions assis dans son salon, sur le canapé... J'aime être chez mes parents, je suis à l'aise, j'ai mon petit frère, et ma famille autour de moi... Mais ici, c'est différent, c'est marrant, mais, chez mes parents, c'est chez mes parents, ici, j'ai le sentiment d'être chez moi, d'avoir ma petite maison, avec un mari aimant, je suis bien ici... Il ne manque qu'une chose à tout ça, à ce cadre, et à notre relation, enfin, deux, Eikichi et moi, ce n'est pas officiel, et je n'ai jamais rencontré sa famille. Je n'ai jamais rencontré ses parents ou son grand-frère, pourtant ça fait bien deux mois maintenant qu'on sort plus ou moins ensemble, j'aurais bien aimé les rencontrer. Et ça parait logique, je sais que techniquement, on ne sort pas ensemble, mais sérieusement, on est toujours l'un avec l'autre, quand on s'aime, c'est intense, on va au ciné, au resto, je l'aime et je suis sûre qu'il m'aime... Mais, quand il s'agit de sa famille, il est vachement secret, d'après ce qu'il m'a dit, son frère bouge beaucoup, et il ne parle pas de ses parents, seulement d'un certain Namida. Ce n'est pas juste, lui, il connaît mes parents et mon petit-frère ! C'en est vexant, vraiment ! L'autre jour, mon père l'a invité a tiré au SCAR pendant que maman et moi, on s'occupait de Masashi ! Il ne m'a jamais invité à tirer ! Je suis heureuse que mon père l'aime bien, mais j'aimerais bien voir au moins une fois ses parents. Ça me rassurerait au moins un peu. Ça m'aiderait à me dire " Il ne m'a pas encore ouvertement avoué ses sentiments, mais je fais partie de sa famille, c'est un peu pareil ".

C'est frustrant, ce genre de choses me tourne dans la tête même quand on est en train de rien faire... Mais ça ne sert à rien de se retourner le cerveau pas vrai ? De toute façons, je ne peux pas lui forcer la main, et réfléchir comme ça, ça me creuse l'appétit... Il est 20h, le livreur ne devrait pas tarder à arr-

Ding dong ! Quand on parle du loup. Le voilà enfin, on n'a pas mangé aujourd'hui parce que trop occupé à faire n'importe quoi... J'ai faim.

- Himiko, tu peux récupérer les sous dans mon porte-monnaie s'il te plaît ?

Son porte-monnaie ? Ou il l'a mis déjà... Il a plein de qualité, mais l'organisation, ce n'est pas tout à fait ça, vous verriez sa chambre, ou même la maison, c'est à moi de faire le ménage parce que sinon on retrouverait des alter, des mangas et ses affaires de sport partout par terre... Un jour, il faudrait que je vous raconte la première fois où je suis venu chez lui, c'était hilarant. Bref, ce porte-monnaie. Ah, le voilà, l'argent...l'arg- Hum ? Qu'est-ce que c'est que cette photo ? Deux enfants, un nouveau-né et un qui doit avec 4 à 5 ans, et une dame... Elle est jolie... Sa mère peut-être ? Avec son grand-frère ? C'est bizarre, il n'y a qu'eux, ou est le père ? Après, c'est peut-être aussi juste leur grande-soeur ? Une photo de famille avec la mère, mais pas le père... Peut-être qu'ils ont divorcé ? Ou alors son père était un espion engagé par la CIA et il se serait enfui après avoir mis enceinte la mère d'Eikichi ? Pourquoi il ne me dit rien ?! Ça m'énerve !

- Himiko ? Tu t'en sors ?

- J'arrive ! Quel impatient celui-la...

Sans plus attendre, je lui passe l'argent, il paye, et nous revoilà assis sur le canapé, j'ai toujours son porte-monnaie en main, le serrant comme je peux, par peur qu'il se rende compte que j'ai vus la photo, et qu'il m'en veuille... S'il la garde là, c'est sûrement qu'il ne veut pas que les autres la voient, mais en même temps, s'il voulait la garder secrète, il serait venu prendre lui-même son porte-monnaie. Il passe son bras autour de mes épaules, caressant doucement mes cheveux et ma nuque en se faisant. C'est tellement différent quand il n'y a que nous deux. Quand il est avec ses amis, c'est une véritable puce, tout le temps en train de sauter dans tous les sens et faire l'idiot. Quand on est seul, il est calme, apaisé, mais aujourd'hui. Pourquoi faut-il que ce soit moi qui stress aujourd'hui ?

- Hey Ekichi ?

- Hum ? Que kya ? Me dit-il la bouche pleine... Un enfant...

- Dit... Tu ne m'as jamais présenté à ta famille ? Je sais que ton frère vit ici, et qu'il bosse beaucoup, mais et tes parents ? Ils sont toujours à Ise ? À part le fameux Namida et ton frère, tu ne m'as même jamais parlé de ta famille... T'as peur que ça se passe mal ? Ou t'es pas encore prêt peut-être ? Je ne t'en veux pas hein... Mais... Toi, tu connais mes parents, et moi... Non... Je sais que toi et moi, ce n'est rien d'officiel, mais j'aurais bien aimé les rencontrer...

Il ne me regarde pas dans les yeux... Il cherche ses mots ? Eikichi... Pourquoi faut-il que ce soit si compliqué ? Pourquoi tout ne peut pas être aussi simple que juste " Je t'aime, moi aussi, marions nous, oh oui " ?

" Himiko, ce n'est pas que je n'ai pas envie de t'en parler ou que tu les rencontres... Mais disons que c'est un peu compliqué. Comme tu sais, je vis avec mon frère, et il est souvent en déplacement, et pour mes parents... Je ne t'ai pas forcément tout dit, j'ai tendance à en parler que quand je considère que c'est nécessaire" dit il en pointant le porte-monnaie toujours entre mes mains, puis en sort la photo.

" Ma mère est décédée un peu après ça. Mon frère m'a raconté que notre père avait de gros problèmes avec les mauvaises personnes, apparemment, il devait beaucoup d'argent, et se serait enfui. C'est pour ça que notre mère s'est faite butée, j'étais un bébé, mon frère avait que 5 ans, elle se serait assurée qu'on arrive à s'enfuir et mon frère est parti en direction du Sanctuaire. Cette photo, c'est tout ce qu'il me reste d'elle. J'ai tendance à être assez secret sur ça pour la simple et bonne raison que je n'ai pas envie qu'on pense que je me plains, ou que je me trouve des excuses, le passé est passé, pleuré ne ramènera pas ma mère... Et puis Namida a était un super père adoptif ! Je n'ai pas de quoi me plaindre. Et encore moins aujourd'hui que j'ai fondé ma nouvelle, avec mes frères, et toi."

Hein ? C'est une déclaration ça ! En-tout-cas ça y ressemble ! Lui qui n'arrête pas de dire " Je ne suis pas prêt pour m'engager ! " Il vient de me faire une déclaration détournée ! Je suis censé penser quoi moi ? D'autant qu'il me sort ça après m'avoir dit que sa mère était morte par la faute de son père, il n'aurait pas pu choisir un moins bon timing ! Il me sourit, pourquoi il me sourit ? Pourquoi je pleure à sa place ? Ça ne veut pas s'arrêter... Pourquoi tu ne peux pas fondre en larmes ? Ce serait la réaction logique...
- Hey, pleure pas, t'inquiète, tout vas bien, il n'y a pas d'quoi pleurer, tu sais, je suis heureux comme ça.
Pourquoi il me réconforte ? Je devrais le réconforter, pas l'inverse, je m'accroche à lui comme un enfant s'accroche à son parent, souille son t-shirt de mes larmes et tremble de tous mes membres... Je me sens si inutile, si faible, j'ai beau me confondre en excuse, lui demander pardon pour ma bêtise, il continue de me sourire... Pourquoi je ne peux pas être aussi forte que toi ? Est-ce parce que je n'ai pas assez souffert ? Où est-ce autre chose ? Pourquoi dois-je pleurer à ta place ? Je peux lire dans ton regard que tu es triste, alors pourquoi tu ne pleures pas ?
- Tu n'as pas à t'excuser Himiko, c'est aussi et surtout grâce à toi que tout va bien et que je suis si heureux.
Ses yeux, j'ai beau chercher, il n'y en a pas d'autres dans tout le Japon qui s'apparentent à ceux-ci. Des yeux d'un bleu clair et profond à la fois, ils sont si doux, ils me font penser à ces lacs que j'ai vus une fois sur Internet. Les lacs jumeaux de Manengouba, ils sont calmes et imperturbables, il n'existe pas plus grand mystère que ses yeux. Parfois semblable à la surface d'un étang, et d'autres aussi puissant et implacables que les vagues en haute mer, Eikichi, qu'es tu ? D'où viens-tu ? Et qu'est-ce que je peux faire pour toi ? Je dois être plus forte pour te suivre, tu en as vu de toutes les couleurs, je le sais, et je ne saurais dire pourquoi, mais je doute que cela se termine bientôt. Je serais forte, assez pour te suivre jusqu'en Yami s'il le faut. " Serre les dents Himiko, et respire, ton cœur est remplis d'amour, c'est pour ça que tu pleures ", c'est ce que me disais mon père, mon cœur ne s'endurcira pas, je dois rester tendre, et aimante, mais je dois être plus résiliente, encaissé la douleur... Sèche tes larmes Himiko, tu ne peux pas te montrer ainsi devant Eikichi. Serre le dans tes bras de toutes tes forces, empêche le de s'enfuir.
- Tu te trompes... Il n'y a pas que cette photo que tu gardes de ta mère, je les ai vus, ses yeux, sur cette photo, tu as les mêmes qu'elle. Je suis convaincu qu'ils sont son dernier cadeau, un moyen pour elle de continuer de t'observer.
Je m'étais trompé, en réalité, il n'y a que son frère que je n'ai pas rencontré, sa mère était là du début jusqu'à la fin. En y repensant, peut-être même était-ce elle qui a fait en sorte que son regard se porte sur moi dans cette ruelle, peut être est-ce grâce à elle que nous nous sommes rencontré... On dit souvent que la petite amie et la mère se font la guerre, mais cette fois, je pense que c'est elle qui m'a choisie pour son fils. Madame, j'ignore votre nom, mais je ne vous serais jamais assez reconnaissante pour ce que vous avez fait, je vous jure d'être une bonne femme pour votre fils. Je vous jure que je me tiendrais à ses côtés jusqu'au bout, et qu'un jour, je vous donnerais, à vous qui êtes au-dessus de nos têtes, les plus belles, petits enfants qui soient. J'ai l'air d'une idiote quand je dis ça, pas vrai ? Mais qu'est-ce que j'y peux ? Il y a encore des filles qui croient au grand amour. Et je crois l'avoir trouvé.