Aniki

3 minutes de lecture

Samedi, hier, j'avais enfin réussi à vaincre Himiko, et aujourd'hui me voilà dans le parc avec son petit frère. C'est un bon gars, il est encore jeune, il vient de rentrer au collège, mais il est plein de bonne volonté et veut s'améliorer... Il me fait marrer, il n'arrête pas de m'appeler Aniki, il doit se prendre pour un Yakuza ou un truc du genre, c'est drôle. Pour ceux qui l'ignorent, Aniki, c'est un mot qu'on utilise peux dans la vie de tous les jours, en général, c'est plus les membres de gang ou autres qui l'utilisent, en dehors de ça, à part les personnages de manga, pas beaucoup de gens se servent du mot Aniki.

- Ok Aniki, j'suis prêt ! Montre-moi des trucs !

Ce qui m'embête, c'est que les gosses comme ça sont souvent les premiers à se faire buter.

- Masashi, avant de commencer, je veux que tu me dises un truc : pourquoi tu veux apprendre à te battre ?

Il me regarde, curieux, il doit se dire ", c'est quoi cette question ? ".

- Pour être meilleur, et pour ressembler à Aniki, quand je serais grand, je serais comme toi !

Sale gosse, il va me faire chialer putain !

- Tu veux me ressembler ?! Alors va falloir bosser deux fois plus, à ton âge, j'avais déjà 6 ans d'expérience en boxe ! Mets-toi en garde et cogne de toutes tes forces !

Commence l'entraînement du petit. Il est maigrichon, mais ça peut le faire, et même s'il ne devient jamais un grand boxeur, au final, s'il peut protéger ne serait-ce qu'une seule personne, c'est déjà pas mal. Je souhaite juste qu'il ne saute pas dans un truc trop grand pour lui, c'est toujours ceux qui veulent bien faire qui meurent, jamais l'inverse. Et en même temps, je ne peux pas non plus lui demander de baisser les yeux et regardé son portable s'il voit une fille se faire agressée. Aniki, sérieux, tu me mets une de ces pressions sur les épaules, petit. C'est ça d'être un grand-frère, Kenta ? Bordel, si j'avais su, j'aurais été plus cool avec toi par le passé. Sacrée responsabilité.

Il est essoufflé, ça fait un moment qu'il cogne, mais ça commence à prendre forme, ses crochets ont un peu plus de force, et ses jab sont un peu plus rapide. Pour un débutant, il s'en sort bien, mais il va falloir bosser son cardio par contre, ce gosse n'a aucune endurance. M'enfin, c'est pas dramatique, il ne veut pas particulièrement monter sur le ring, juste apprendre à se battre pour être plus fort.

- Aller, petite pause, je vais choper des trucs au distributeur, suis-moi.

Hum ? Il ne bouge pas, il n'a pas entendu ?

- Je peux encore continuer !

Il arrive à peine à tenir sa garde, et il tremble de tous ses membres, ça doit faire bien deux ou trois heures qu'on bosse. Et pourtant, il reste là, debout, à attendre la suite. Tu m'impressionnes gamin, tu dois souffrir le martyr, et tu restes debout, c'est pas mal pour un gosse.

- Tu veux continuer ? Ok, qu'est que tu dis de ça, à chaque fois que tu rates, tu prendras une tape derrière la tête, plus tu rates, plus elle sera forte, ça te va ?

Je fais ça pour qu'il abandonne, évidemment, c'est un bon petit gars, mais il n'a pas l'air de connaître ses propres limites, il faut que je les lui montre. Et pour ça, y a pas mille solutions. Il faut qu'il tombe de fatigue... J'admets, c'est un peu rude comme manière d'éduquer un gosse, mais bon, mon entraîneur m'a pété le nez pendant mon premier jour... J'avais 5 ans... Il ne mourra pas pour si peu.

- Ok ! C'est parti !

Et il frappe... Raté, il a à peine la force de bouger ses bras, une, deux, trois, quatre, cinq, il tient le coup quand même le merdeux... Enfin, il tombe à la sixième quand même... Et il ronfle... Fabuleux, hier soir, j'm'en était pas rendu compte parce que de toutes façons, j'étais trop concentré sur le fait de m'endormir dans un lit qui me rappelait atrocement celui du sanctuaire... Qui n'était pas le plus confortable des lits ? D'autant que celui-ci était un lit une place, et je dormais avec Himiko, sur moi, parce que bah, y a pas de place, donc forcément, si c'est moi sur elle, le matin elle est toute bleue, pas terrible...

On ramène le gosse à la maison, épuisé, et ronflant à en faire craquer les murs.

Bordel, être un grand-frère, c'est une galère sans nom...

Annotations

Versions

Ce chapitre compte 3 versions.

Vous aimez lire Le Professeur ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0