Nous voilà enfin à Miyazu, nous sommes arrivés hier, et la première chose que nous avons fait, fut de prendre une chambre dans un hotel du coin, et boire une biere ! Pourquoi je parle comme un gars qui se la pète ? Aucune idée ! Mais c'est comme ça.

Depuis hier, nous tournons dans le coin... Vous pensez qu'on cherche mon frère ? À la base, c'est le but, mais Himiko à la capacité de concentration d'un enfant de huit an... Voilà comment s'est passé la journée d'hier. Et je vais vous le raconté comme un de ces gars qui s'la pètent, avec des jolis mots et tout, Junichirô Tanizaki n'a qu'à bien se tenir !

Nous venions d'arriver à Miyazu, le soleil était haut dans le ciel, après six longues heures de route, nous étions censés nous mettre à la recherche de Kentaro. Mais il semblerait qu'Himiko en eût décidé autrement.

- On est à Miyazu ! Il faut absolument qu'on aille voir Ama No Hashinadate !

Ama No Hashinadate... Le pont vers les cieux. Une dune couverte de pain qui traverse la baie, c'est vrai que c'est un spectacle unique. Il faut dire les choses comme elles sont, cette vue est sublime. Nous avions fait le chemin jusqu'ici, et après un tel trajet, un peu de repos ne pourrait pas nous faire de mal. Nous nous rendions au Temple de Niarai, la, on pouvait l'apercevoir dans son intégralité, la baie et les collines qui l'entouraient, oui, ce lieu est sublime. Himiko rayonnait de joie, je me demandais à ce moment ce qui était le plus jolie, entre elle, et le paysage.

Ça fait du bien, un peu de repos. Himiko et moi sommes passés en l'espace de quelques jours de : deux adolescents occupés à faire les cons, du sport et la fête, à deux adolescents à la poursuite d'un grand frère possiblement engagé avec des Yakuza et qui se font poursuivre par les flics. Ça fait gros en si peu de temps. Himiko a le droit de se reposer, et moi aussi, je pense qu'on l'a mériter.

Cela fait quelques jours que je me torture. Qu'importe ce que je fais, toutes mes pensées sont dirigées sur l'idée de retrouver mon grand-frère, j'ai besoin de réponse... À tel point que je l'ai négligée, je dois l'admettre, bien que nous soyions maintenant officiellement ensemble, mon obsession a pris le dessus. Elle est forte pour supporter ça, je peux bien lui offrir un moment de repis... Il faut l'admettre, je n'ai pas été le meilleur des petits amis jusqu'à aujourd'hui.

- On va se bouffer un truc ?

Elle saute sur la rambarde et pointe une échoppe en contre bas, cette fille a vraiment une vue surhumaine... De quoi est-ce que t'es faite Himiko ?

Pour aujourd'hui, disons qu'on est juste en vacances. Kenta survivra bien un jour de plus.

- La bas ! Je veux des Sushi ! Tu sais combien ça fait de temps que j'en ai pas mangé ?!

Et ainsi, nous revoilà au pied de la colline, sur le bord de l'eau, assis au comptoir de la fameuse petite échoppe. Pas de sushi ici, mais le chef nous assura que ses ramens valaient bien les sushi de Sushiyiori, et curieux que nous sommes, nous voilà assis en face d'un bol de ramen.

- Bon appetit !

Force est de constater qu'en effet, ces ramens valaient bien un plat de sushi. Ils ne sont pas que bon, ils sont absolument excellents ! J'ai jamais bouffé de ramen comme ça ! C'est fou ! J'ai l'impression de bouffée chez Tonio Trussardi ! À l'unisson, Himiko et moi tendons nos bols au chef.

- UN AUTRE !

- Haha ! Je vous l'avais bien dit ! Et deux autres ramens qui roulent !

- Hey, Eikichi, tu veux que je te montre une technique géniale que m'a montrée mon père pour profiter de toutes les saveurs en une bouchée ?

Hum ? Une technique géniale ? Qu'est-ce qu'elle me prépare.

- Regarde bien et apprends !

Et à peine le bol était il arrivé, qu'Himiko me fit demonstration de sa technique. Je dois bien admettre que c'est... Par tout ce qui est saint, c'est du génie, révolutionnaire ! UN MINI RAMEN ! Dans l'espace restreint de sa cuiellere elle s'est débrouillée pour faire rentré un morceau de chaque ingredient et a recréer un mini ramen... Cette fille, ou plutôt son père, est un génie, jamais je n'avais vu une telle chose... Tout y est, même l'odeur est identique... Je dois essayer... Un morceau de nouille, un peu d'œuf, poulet, oignon, champignon, et évidemment, le bouillon et... Les dieux ont béni cette invention... Ebisu, est-ce toi que je vois au loin ? Où est-ce juste mon imagination ? Allez savoir...

- Hey, ça a l'air pas mal comme idée ça, Tim, faut essayer !

À nos côtés de nouveaux clients se pointent, ils ont l'air sympas, ils discutent d'un peu tout et rien, l'un d'entre eux semble particulièrement excentrique, mais pas mauvais, sûrement des étrangers. Le bizarre semble se présenter sous le simple nom de Professeur, drôle d'énergumène, mais il est gentil. Ensemble, on passe une heure à discuter, il est super callé sur le sujet de l'espace, sûrement un physicien ou quelque chose du genre, son acolyte est aussi gentil que lui, bien que plus calme et posé... Ce qui ne semble pas bien compliqué d'ailleurs étant donné que le Professeur ne semble pas tenir en place. Au cours d'une conversation, Tim nous fait part d'une rumeur qu'il a entendu l'autre jour sur des combats clandestins, proche des quais. Apparemment, sur les docks, des personnes peu recommandables se feraient de l'argent sur des combats où tout est permis, il semblerait que des Yak y soient présents en masse. Ça pourrait être une piste, parce que pour le moment, même si on le voulait, on ne pourrait rien faire, on ne sait pas pour ou commencer... Apparemment, les prochains combats commenceraient après-demain, ça nous laisse au moins une journée pour balader et nous reposer, c'est pas si mal.

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Il est tard déjà, et Eikichi semble complètement pris dans sa conversation, c'est agréable de le voir se détendre un peu, depuis quelques jours, il se retourne le cerveau sur comment trouver son frère... Ça fait mal au cœur. Mais ce soir, j'ai l'impression de retrouver mon Eikichi habituel, rieur, souriant et près à faire le con... Et voilà qu'il s'apprête à le faire. Il n'a manifestement pas compris qu'il n'avait pas besoin de m'impressionner... Mais c'est flatteur, je dois l'admettre.
- Une bière s'il vous plaît !
Eikichi déteste la bière. Il n'a rien contre l'alcool, mais la bière n'est pas son truc, il n'arrête pas de répéter que c'est amer et dégueulasse, et pourtant, le voilà qui commande une bière sans me quitté du regard... Comme cette fois avec le sac de frappe... Il n'a rien compris, mais est ce que c'est vraiment grave ? Au pire, l'hôtel n'est pas loin et il dormira mieux... Si je le laisse faire.
Après de longues discussions et deux bières, nous repartons pour l'hôtel, Eikichi tire une tête de six pieds de long, il doit encore avoir le gout sur la langue... Nous récupérons les clés de notre chambre et montons, c'est un bel hôtel il faut l'admettre, ils ont mis le paquet. Tout est impeccable, on pourrait manger par terre, et la déco très années 80 est rigolote, les miroirs ont des formes bizarres et les pots de fleurs sont tout en courbe, j'aime bien cet endroit. Mais ce n'était rien comparé à notre chambre, même si elle s'apprêtait à être un véritable foutoir, elle était propre de chez propre. Les poubelles étaient vides, pas un cheveu, on la croirait neuve, et le plus important... UN BALCON AVEC VU SUR LA BAIE ! Quel plaisir !
- Eikichi...
Je m'approche de lui lentement, féline, comme il l'aime, je sais comment le tenter...
- Ça te dirait de s'amuser un peu sur le balcon ? Face à la baie ?
Il ne peut rien me refuser, ou en tout cas, pas ça. Mais le reste, ça n'appartient qu'à nous... Tout ce que je peux vous dire, c'est qu'il n'y a pas que sur le ring qu'il est divin. Aller, à demain.