L'oeil
Journée enfin finie... Je commençais à en avoir pleins le derrière de les regarder. Bon, les choses avancent pas mal, en continuant comme ça, on pourra bientôt les envoyer en Europe ceux-là. Mais leurs yeux complètement vidés de toute émotion, je trouve ça un peu flippant. Alors, c'est pas compliqué de les brisées, ils sont vachement jeunes, mais leurs yeux, ils me degoutent. Quand je pense que dans quelques années, ces gosses seront sur le devant de la scène, les futures idoles des adolescents modernes, j'admets avoir du mal à y croire. Les occidentaux seraient apparemment fou des Asiatiques depuis quelques années. Ça nous arrange, pondre des petites star n'est pas très compliqués, et faire ce qu'on veut de ces petites stars est encore plus simple. Et ainsi, on s'assure une place confortable dans les survivants. Cinq-cents millions de places, ça fait peux, mais tant que j'y suis, ça me va...
C'est quand je pose le pieds dehors que je le sens... L'air frais est on ne peut plus agréable... Ca détends un peux, quand on a passé la journée avec des gosses qui vous observent avec leurs grands yeux morts... Ca fait du bien de ne pas les avoir en face... Ils me filent des frissons... Ajoutez à ça la clim, même si c'est sympa, mais ça ne vaut pas l'air d'un début de soirée après une longue journée de travail. Il est l'heure de... Hum ? Qu'est-ce que c'est que ce bruit ? Un enfant qui chouine ? Pas possible, ce serait plus strident... On dirait plutôt un sifflement... Un Yurei ?
- Y'a quelqu'un ? !
Le bruit ne s'arrête pas, c'est quoi ce bordel ?! Un yokai ? Un biwa-bokuboku ? Un Yonaki Ishi ? C'est quoi ce bruit ?!
- Montrez-vous ! Vous ne savez pas à qui vous vous frottez !
Ma respiration s'accélère... L'air semble lourd d'un coup... Des sueurs froides... C'est quoi ce bordel ? ! Courir... Oui, c'est ça qu'il me faut... Cours ! Il faut fuir ! LÂCHE-MOI !
Les lumières de la ville filent sous mes yeux, les gens avec elles, et pourtant, je n'ai jamais été aussi seul... DÉGAGEZ DE MON CHEMIN !
La maison ! La voilà ! Où sont mes clés ? ! Putain ! Ma main a beau chercher partout, mes poches ne sont pas si grandes pourtant !
Cling.
Les voilà ! Vite ! Ouvre la porte ! Depuis quand cette foutue serrure est aussi petite ? !
Clac.
Enfin... En sécurité... Le bruit s'est arrêté... Haha ! Saloperie de fantôme ! Tu ne peux rien face à moi ! Retourne dans ta tombe le mort ! Tu ne peux rien faire contre quelqu'un de plus intelligent que toi ! Tu devais sûrement être un minable dans la vie ! Un esclave ! Tu aurais fini éradiqué ! Tu ne serais jamais rentré dans les cinq-cents millions ! Minable !
- Tetsuya Fumiko.
Quoi ? !
- Qui est là ?!
Pas de réponses... Le stress qui redescend doit me faire halluciner...
- Tetsuya Fumiko, né dans la préfecture de Tokyo, enfants de parents modestes, de bons résultats à l'école, vous avez étudié la psychologie et la psychiatrie en Europe, en particulier en Allemagne. La, vous avez commencé à vous intéresser aux différentes méthodes de manipulations de la psyché humaine, particulièrement celle des enfants, grâce à des connaissances versées dans ce genre " d'arts ". Vos études finies, vous êtes revenu au Japon, chez vous, pour exercer vos nouveaux talents sur les nouvelles générations dans le but de créer de nouveaux moyens de propagande pour vos employeurs. Je suis La Dame, je viens pour respectueusement prendre votre vie, ainsi, si vous acceptiez de me laisser faire mon travail, je vous en serais reconnaissante.
Faire son travail ? Buter des honnêtes gens, elle appelle ça faire son travail ? !
- Viens ! Sors de ta planque sal-
Hein ? La voilà... Elle s'arrache des ombres à la manière d'un yokai... Pardon ? C'est une gamine ? Une gamine armée d'un kusarigama... Le bruit venait de la...
- Le chant de cette arme est votre requiem. Maintenant, si vous vouliez bien arrêter de gémir et vous rendez sans faire d'histoires, je ferais en sorte de vous finir sans causer de souffrance.
Non, hors de question que je crève ici ! Cours ! Dans la table de chevet ! Bordel, ma maison a t'elle toujours était aussi grande ? J'ai beau courir, j'ai l'impression de ne jamais en voir le bout ! Il me faut de quoi me déf-
- Arrêtez de courir. C'est inutile.
La voilà ! La table de chevet ! Il est la dedans ! Un mossberg MC1SC, un calibre neuf, avec ça ma grande, je vais te faire un trou dans plus !
- Tu as perdu ! Tu as beau faire tourner ton arme, maintenant, on est deux à jouer ! Qu'est-ce qu'une faucille fera contre un calibre ? !
Pas de réponse ? Elle s'est barrée ? Non, ça m'étonnerait, ça n'avait pas l'air d'être le genre à paniquer.
- T'es plutôt jolie, si tu poses ton arme et écartes les cuisses, je veux bien t'épargner. Qu'est-ce que t'en dis ?
- Sale porc.
Hein ?! Sale porc ? ! Tu vas voir !
Les balles fusent dans sa direction, en quelques secondes, mon chargeur est vide, et un corps tombe au sol. HAHA ! J'ai gagné ! Pendant que son corps est encore chaud, je peux toujours en profiter, et aucune crainte de la foutre en cloque !
Je m'approche, sans plus de crainte, jetant le pistolet à terre, je me penche sur elle. Hum ? Pourquoi ses cheveux ont cette text... Une plante ?!
- Avez-vous déjà essayé de tirer sur une ombre Monsieur Fumiko ? Vous ne me tuerez pas ainsi.
Elle m'a trompé ! C'était une plante ! Comment ? !
- Il est temps de mourir. Je vous souhaite un bon voyage jusqu'aux côtés de Dame Izanami.
****
Une raclure de moins... Même si avec mon flingue, le problème aurait été régler bien plus tôt.
- Vincent ! C'est quoi cette idée de me filer une arme du moyen-age ?!
Je sais qu'il est là, quelque part en train de boire un café ou je ne sais quoi... D'ailleurs d'où il sort toujours ses cafés ce con ?
- Enfin, enfin, ce n'est pas une manière de s'exprimer pour une si jolie demoiselle... Si Eikichi vous entendez, que penserait-il ?
Eikichi ?!
- Ne prononce pas ce nom, c'est à cause de toi qu'il s'est barré sur cette montagne de merde.
Il se marre, il se marre ?! Sans même réfléchir, mon poing vient s'abattre sur son visage.
- Pardonnez-moi Dame, parfois, j'oublie l'importance que le jeune Kudo revêt pour vous.
Kudo ? Il connaît son nom ? Il sait pour son frère ?
- Qui es-tu, Vincent ? Que fais-tu ici ?
Cette fois, son regard semble plus triste, mélancolique.
- Un homme dont le pays à céder à chuter. Je suis venu pour tenter de sauver le pays de mon ami.
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