En pleine nuit

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- J'ai mal... Kenta... Quand est-ce qu'on arrive ?

- Bientôt p'tit frère, on est presque arrivé, Namida vas s'occuper de ta main.

Ce gosse est vraiment pas foutu comme les autres. Quand je le vois, j'ai du mal à croire qu'on partage le même sang.

- Comment t'as fait pour te retrouver dans une situation pareille aussi ?

Il a des bleus partout, et je pense qu'un de ses bras est pété... Ce gosse n'a aucun instinct de survie...

- Y a Honoka qui allait tomber dans la rivière... Du coup, j'ai voulu l'aider... Et on est tombé à deux...

Heh, ce gosse est pas croyables, il sait à peine nagé, et il tente de sauver une gamine qui tombe dans une rivière...

- J'suis fier de toi p'tit frère. C'est aussi le rôle des hommes, de sauver les femmes. Souviens-toi de ça, on a tous un rôle dans la vie.

" J'ai tout vu, c'était la petite du vieux Kuromachi. Elle jouait avec les jumeaux d'Aoi et le petit Eikichi sur le Pont Uji quand elle a trébuché. C'est là qu'il a voulu la sauver et ils ont fait le plongeon à deux. Avec le courant de cette saison, ils ont dû traverser bien quatre à cinq cents mètres. Vous pouvez être fier de votre petit frère Monsieur Kudo, il a encaissé pour la petite, je lui pressens un grand avenir. "

- Monsieur Kudo ! Monsieur Kudo !

Hum ? J'vais l'buter...

- Quoi ?!

- Désolé de vous réveiller à cette heure de la nuit, mais on demande à vous voir !

À cette heure-ci ? Ce fumier, j'vois personne d'autre que lui.

- J'arrive.

Après quelques minutes à me préparer... Vous avez déjà essayé d'enfiler un kimono en étant seul ? C'est galère. Me voilà enfin, et cet enflure est en train de boire un café et de flirté avec les dames de services, qu'il à lui même réveiller... En jour, je le buterais.

- Le voilà enfin ! Et en kimono, qui plus est, quelle élégance Monsieur Kudo, je suis honoré.

Cette manière de parler... Il se fout de ma tronche le fumier.

- Qu'est-ce que tu veux à cette heure-ci ? J'étais en train de pioncer moi.

Ce sourire, il adore l'arborer, il lui attire les faveurs des femmes, et la confiance des hommes... Je te connais assez pour savoir que quand tu affiches ce sourire, c'est que tu as quelque chose qui m'intéresse.

- Je l'ai trouvé.

La voilà, l'information que je cherchais.

- Il est sur Shimane, avec les moines de Yamata.

Alors tu as enfin décidé de plonger dans le grand bassin p'tit frère. J'ai hâte de voir ce que tu donneras une fois que tu te seras arraché des ombres de Yamata, les huit têtes auront elles raison de toi ? J'en doute.

- Mais aujourd'hui, le plus intéressant n'est pas lui, mais son amie.

- Son amie ? La fille de flic ?

- Celle-là même. Vous seriez surpris de voir l'efficacité de la petite dame. Elle est... Impressionnante.

J'm'en fout pas mal de la gamine d'un flic, même si elle se tape mon p'tit frere, c'est pas ça que j'veux entendre.

- J'vois mal c'qu'elle pourrait nous apporter, en dehors du plaisir d'Eikichi.

Il rit, encore, en pleins milieu de la nuit, j'avoue que j'ai pas envie d'entendre ce rire.

- Avez-vous déjà vu une machine ? Froide, efficace, rapide. Je me suis bien entendu occupé de la " former ", mais aujourd'hui, déjà, elle est probablement plus efficace que n'importe lequel de nos hommes. Des trafiquants d'armes, à nos rivaux, en passant par le trafic de gamins, elle a déjà, en quelques mois, mis à mal ces chers AkuRyuu, et fait disparaitre les quelques emissaires de l'EF. Et malgré tout ça, je n'ai vu le sang couler qu'une seule fois.

Elle les défaits sans faire couler le sang ? Un joli minois, j'imagine bien comment elle a pu se débrouiller.

- Je ne vois pas ce qu'il y a de spectaculaire dans une femme qui se sert de ses charmes pour vaincre, ce n'est pas la seule à user de différentes stratégies, dont les poisons.

- Tu n'as pas compris Kentaro.

Hum ? Il me tutoie, m'appelle par mon prénom, c'est rare. Cette fille, qu'est-ce qu'elle nous a fait ?

- Elle se sert d'arme, d'acier, de revolvers, de simples armes, je sais de quoi je parle, je les ai fournis, elles n'avaient rien de surnaturel. Aucune blessure, pas le moindre impact, malgré tout, une fois l'autopsie opérée, à l'intérieur, rien n'allait. Ton frère possède une force brute incroyable, ça ne fait aucun doute. Chez cette fille, c'est sa technique, et la vitesse à laquelle elle l'emploie qui est terrifiante.

- Tué sans blessures externes ? J'ai du mal à y croire.

- Et pourtant, je l'ai vu de mes yeux. La vitesse de ses frappes, la perfection du mouvement, cette fille, est un yokai, ou ce qui s'en rapproche le plus. Un Kamaitachi ayant pris la forme d'une jeune dame aux traits fins. Quand son arme n'est pas à feu, elle se sert de kama, et jusqu'à aujourd'hui, seulement quatre de ses victimes ont goûté à son acier. Les autres, sont mort de peur.

Eikichi, petit frere, avec quoi tu t'es maqué ?

- Et donc ? Tu es venu pour me dire ça ?

- Non, je suis venu, pour te la présenter.

Pardon ?

- J'entre.

L'entrée ? Elle était simplement derrière la porte ? Je n'ai rien sentis...

- Vous m'excuserez pour ces hommes, ils refusaient de me laisser entrer, ne vous en faites pas, ils sont simplement dans les vapes.

Ces ho-...

- Quinze de nos hommes, sans le moindre bruit... Qui êtes-vous ?

Ce visage, elle est belle, bien trop belle, bordel Eikichi comme je te comprends petit frère !

- Mikoto Himiko, vous pouvez m'appeler moi Himiko, après tout, nous sommes membre d'une même famille, n'est-ce pas, beau-frère.

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