Retour à la maison

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- Papa... Sérieux, je t'ai dit d'arrêter de t'inquiéter en permanence pour moi, je suis une grande fille, tu sais ? Je peux me débrouiller maintenant.

J'ai dix-neuf ans, ça fait deux ans qu'Eikichi et les autres ont disparu des radars, et Papa continue de me traiter comme une gamine... C'est vexant, franchement ! Surtout que s'il savait ce que je fais pour ces cons que sont Kudo et Vincent, il se dirait que peut-être, sa fille est plus balaise qu'il le pense... Ou alors il me péterait encore plus les organes que je n'ai pas. Le vieux et sa paranoïa...

- Tu ne comprends rien Himiko, je te l'ai déjà dit, notre pays est en train de changer, tout ne se passera pas comme prévu. Le crime grandit de plus en plus, les morts s'accumulent de manière de plus en plus bizarre, et un collègue me parlait la dernière fois de possibles arrivées d'implants cybernétiques dans les autres pays, si ça commence là-bas, combien de temps avant que ça n'arrive ici ? Et si ça arrive ici, qu'est-ce que tu penses que ça fera ? Je doute que ça ne se passe bi-

Hum ? Ça sonne à la porte ? Si tôt le matin ? C'est quoi ce bordel ?

- Masahi, va ouvrir la porte.

Je balance à ce merdeux, il se plaint, mais le fait finalement, de toute façons, il n'y avait pas de point d'interrogation dans ma phrase.

- J'y vais... J'ai hâte de me casser d'-

Sa phrase coupe en plein milieu... Qu'est-ce qu'il lui arrive ?

- Masashi ?! Qu'est-ce que tu fous ? !

Le voilà, figé devant la porte, il a l'air incapable d'ouvrir la bouche et... Plic, ploc... Qu'est-ce que c'est que ça ? De la sueur ? Je me lève et le rejoins, qu'est-ce qui t'arrive p'tit frère ?

Il tremble de tous ses membres, il a l'air effrayé. Semblable en tout point à un chevreuil face à un tigre. Il me faut quelques secondes pour le comprendre, mais je la sens enfin, cette présence qui cause cette terreur dans le regard de mon petit frère. Une présence infernale, une chaleur étouffante s'échappe de quoi qui se trouve derrière cette porte.

Respire Himiko, respire... Et ouvre cette fichue porte !

La poignée de la porte émet son habituel clic alors que je me fait violence pour l'ouvrir... Et sous mes yeux, alors que se dessine enfin la ville derrière. Il est là.

- Sa !

Vlan ! La porte se referme brutalement sur lui ! Qu'est-ce qu'il fout la putain ? ! Et c'était quoi ce numéro qu'il vient de nous pondre ? ! La chaleur a disparu, comme si tout cela n'était que dans nos têtes... Mais quand même ! Tu m'as fait poireauter tout ce temps pour revenir comme ça ? ! Je vais te tuer un jour !

- Qu'est-ce que tu fous grande-soeur ? Il est enfin de retour ! Depuis le temps que tu l'attends, tu lui fermes la porte au nez comme ça ? ! Ouvre ! C'est aniki putain !

- La ferme Masashi.

Je fais quoi moi maintenant ? Cet enfoiré à disparu pendant deux ans, et avec ce que j'ai appris l'autre jour, s'il y a bien une chose que je n'ai pas envie de faire, c'est l'accueillir les bras ouverts !

Qu'on vienne m'aider... Depuis quand c'est aussi difficile de réfléchir ? J'ai envie de lui ouvrir et lui sauter au cou... Mais ma raison me dit de ne pas l'faire, ce débile m'a fait poireauter tout ce temps, pendant qu'il s'amusait ailleurs ! Hors de question que je rentre dans son jeu !

Allez Himiko, tu peux le faire ! Rappelle-toi c'que t'as dit à papa y a cinq minutes ! T'es une grande fille ! À nouveau, lentement, la porte s'ouvre, et le revoilà, la main toujours levée pour nous saluer.

- Lut ! Je peux parler ?

À peine a-t-il fini sa phrase que ma main vient s'écraser sur son visage... Bien jouer ça...

Et il ne bouge même pas en plus... Il n'a même pas l'air de l'avoir se...nti ? Il a l'air surpris, comme s'il ne comprenait pas.

- Euh... Oui ? J'ai raté un épisode ?

Il ne comprend vraiment pas ! Ou alors il est bon acteur... Mais le connaissant, ça me surprendrait.

- Tu ne piges pas pourquoi tu prends une tarte ? ! Deux ans, un mois et deux jours que je t'attends ! Deux putain d'année ! Pendant que Monsieur s'amuse à Okinawa ! Pendant que tu batifolais, moi, j'étais là ! À t'attendre ! Et tu oses faire comme si tu ne pigeais pas !

C'est quoi ce regard ? Il a l'air encore plus perdu maintenant ! J'vais le tuer putain !

- Tu m'expliques ?

Que je lui explique ? !

- Akio m'a tout dit ! Une putain d'année à vous entraîner, et une autre à vous branler et jouer avec les filles à Okinawa ! Je sais tout ! Il m'a dit que lui, cette ambiance lui déplaisait et qu'il avait décidé de se casser pour revenir a Tokyo, pendant que vous, vous continuiez de jouer !

Une, deux minutes passe, il ne répond pas... Pourquoi il ne répond pas ? ! Et c'est quoi ce regard ? ! Pourquoi tu me regardes comme si c'était moi qui avait merdé hein ? ! Arrête tes conneries !

- Je vois, je te laisse alors, désolé, Himiko, profite bien, à un jour peut-être.

Il me sourit, et se casse... C'est quoi se sourire ? C'est quoi ce regard putain ? Il se passe quoi ? Pourquoi t'as l'air triste ? Qu'est-ce que tu me fais ?

- Himiko ? Je crois qu't'as merdé sur ce coup-là.

Ce serait de ma faute en plus ? Bordel, il ne s'est même pas battu, il a juste abandonné, sans répondre, demi-tour et... Va savoir où il est allé. Sûrement chez lui. Je suppose. Qu'il y aille... Avec son regard de chien battu, je déteste ça ! Même pas un " écoute moi " ! Juste, l'air triste, blessé, et un départ... Sale con.

- J'vais voir c'qu'il fait.

Et maintenant Masahi qui prend son parti... C'est Akio qui avait raison. J'vais appeler Vincent, j'abandonne leurs conneries, j'ai fait tout ces tafs de merde pour lui, et voilà comment il me remercie.

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