Attends... Ne pars pas Eikichi ! J'suis désolée...

- Debout ! Debout ! Debout ! Debout !

Ugh... Tuez-moi... Putain de téléphone...

- Allô ?

- Allô ? ! Himiko !!! Réveille-toi ! J'suis devant ta porte et y a personne qui réponds quand je toque !

Ugh... Yokko, j'vais te tuer.

- J'arrive...

Je me lève... Doucement, mais sûrement... Il est quelle heure pour commencer ? Ugh... Onze heures... J'ai dû m'assoupir après son départ.

Après bien cinq minutes de réfections, j'ouvre à Yokko, encore en sous-vêtement, elle m'a de toute manière déjà vue nue, donc rien à foutre.

- Oue ?

La voilà, toute souriante, comme toujours, ou presque. Elle semble avoir un problème.

- C'est quoi cette tenue ? ! Depuis quand tu ouvres la porte aux gens en culotte ? !

Et voilà la morale qui arrive...

- Himiko ma chérie ! Si c'était pas moi qui était derrière la porte ? ! Tu aurais fait quoi ? Pas croyable...

- Si tu viens pour me faire la morale, je suis sûre que tu peux la faire à Haru et qu'il sera moins saoulé par cette idée.

Elle soupire, comme si elle parlait à un enfant. Elle a bien choisi son jour.

- Haru est occupé à chercher Eikichi. Apparemment, il est introuvable, et comme il m'a dit ", c'est un grand garçon, il peut se gérer tout seul... Mais c'est aussi un sacré con, donc dans le doute, je vais voir ce qu'il fait ". Il a essayé de faire sonner son téléphone, rien à faire. Donc il est parti, c'est aussi plus ou moins pour ça que je suis là, dans le doute, je me suis dit qu'il serait sûrement avec toi.

Et voilà... On n'est pas marié putain !

- Aucune idée d'où il est, pas revu depuis ce matin.

Lui dis-je sèchement, honnêtement, la notion de son nom m'irrite un peu. Même mon petit frère est parti à sa poursuite quand il s'est barré. Ma famille s'intéresse plus à lui qu'à moi. Si Yokko s'y met, je vais péter un câble et buter des gens... Encore.

- Il est passé puis s'est barré ? Super ambiance dit moi. Après deux ans surtout !

Je soupire, elle me fatigue déjà.

- Tu ne veux pas qu'on parle d'autre chose ? J'ai pas des masses la tête à ce genre de trucs Yokko.

Elle me regarde avec de grands yeux, inquiète j'ai l'impression, elle ne doit rien piger... J'vais devoir lui faire le topo.

- Akio m'a raconté qu'il m'a trompé, d'ailleurs Haru aussi t'as tro-

Aïe ! Elle est complètement conne ! C'était pourquoi cette tarte ? !

- J'me casse.

Hein ?

- Qu'est-ce tu fous ? Tu sais, j'y suis pour rien moi si ces types sont des salops !

Elle se retourne, les larmes aux yeux... Elle a vraiment les boules. C'est rare de voir Yokko dans cet état.

- Tu me déçois Himiko. Que tu n'aies pas confiance en Eikichi, ça te regarde, c'est ton couple, ton problème, rien à foutre, mais que tu penses que moi, je laisserais Haru me planter comme ça, tu m'as pris pour une idiote à ce point ? J'ai tous les défauts du monde si tu veux, je m'en moque, je vie énormément à travers ma relation avec Haru, je ne suis pas assez forte, je me laisse aller, tout ce que tu veux, mais je ne suis pas une idiote ! Penser que toi, tu me sortirais ça... J'me casse, je te laisse réfléchir tranquille.

C'est de ma faute maintenant ? !

- T'as rien pigé ma parole ! J'invente rien, tu sais. Ça ne me fait pas particulièrement plaisir de me dire que le garçon dont je suis amoureuse m'a fait ça.

Elle soupire, encore, comme découragée.

- T'es une débile. J'arrive pas à croire que Masashi soit ton petit frère. Vraiment, ça me tue. Toi, tu prends les informations d'Akio comme argent comptant ? Tout le monde sait très bien que ce gars est un con manipulateur qui ments comme il respire ! Que tu traites ton " copain " de salop infidèle, ok, j'm'en fiche, Eikichi, c'est pas plus mon pote que ça, ça vous regarde. Mais que tu traites Haru de salop infidèle, ça, c'est mort. Je t'aime Himiko, vraiment, tu es et seras toujours ma meilleure amie, mais je t'interdis d'insulter mon copain. Haru a passé deux ans à en chier avec Eikichi, et le jolie corps tout lisse et tout doux de mon amoureux m'est revenu couvert de cicatrices ! Certaines d'entre elle encore fraiches, il a plus un seul ongle sur les doigts, et de manière générale, il est dans un état lamentable, sois sûre que quand il aura retrouver Eikichi, ce con vas se prendre une raclée ! Me ramener mon petit Haru dans cet état, c'est impardonnable ! Malgré tout, je suis sidérée par le peu de crédit que tu lui accordes. Toi qui me faisais des leçons sur " comment être une bonne petite amie ". Peut-être que toi aussi, tu aurais besoin d'aide à ce niveau-là.

Et elle se barre... Elle me réveille pour ça... Elle comprend que dalle, Akio ne m'aurait pas menti, je n'y crois pas une seule seconde... On se connaît depuis le jardin d'enfant, ce n'est pas le genre à me raconter des bobards... Pas vrai Akio ? T'es pas le genre de mecs à faire ça, tu ne me planterais pas comme ça ? Pas depuis tout ce temps.

Faut que j'le vois, que j'tire les choses au clair.

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