Chapitre 11 Quand tout s'efface

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Je me tourne vers lui et le temps s'arrête. Comme si sa présence venait d'ouvrir une brèche dans l'espace-temps, tout s'efface à la lueur de ses prunelles noisette, et le brouhaha s'atténue progressivement pour céder la place à un silence profond.

Mon souffle ralentit tandis que mon angoisse se dissipe lentement au contact de son aura. Comme si sa bulle émotionnelle m’enveloppait entièrement, chaque muscle de mon corps se relâche peu à peu ; mes épaules, raidies par de longues minutes de panique, s’abaissent enfin.

Ma respiration devient le seul son perceptible à mes oreilles, et mes yeux ne distinguent plus que son sourire. Un soupir de soulagement m’échappe quand ses bras m’enlacent par la taille et m’attirent contre lui.

À voix basse, il murmure des paroles indistinctes, que mon esprit, encore embrumé, est incapable de saisir. Seuls le timbre et les vibrations de sa voix comptent, comme si elles résonnaient à l’intérieur de moi.

Mes paupières se ferment, lourdes, tandis que des larmes silencieuses coulent le long de mes joues, s’échouant sur sa veste. Perles chaudes et humides, elles emportent avec elles les dernières traces de l’anxiété qui m’habitait.

— Ça va ? souffle-t-il avec douceur.

Un simple hochement de tête le rassure. Le sentiment de stabilité et de sérénité qui m’envahit, remplaçant tout le reste, est trop fort pour être traduit par des mots.

Mon esprit, habituellement saturé de pensées, de mots et de bruits, est étrangement calme. Incroyablement, merveilleusement silencieux.

Il me repousse délicatement pour mieux croiser mon regard. Mes yeux, sans doute gonflés et rougis, brillent encore des larmes purificatrices.

Un sourire naît sur ses lèvres tandis qu’il effleure ma joue du pouce pour en chasser une goutte salée.

— Faut-il pleurer aussi, ou fondre devant tant de mignonnerie, mon ange ?

Un éclat de rire, mêlé à un sanglot, m’échappe, et ma main vient taper légèrement son bras.

— Arrête de te moquer.

— Loin de moi l’idée, ricane-t-il, tentant d’alléger l’ambiance et de ramener un sourire sur mon visage.

Une moue enfantine, accompagnée de bras croisés sur ma poitrine, vient remplacer l’expression radieuse qui m’illuminait. Il fronce les sourcils et s’approche davantage.

— Qu’est-ce qu’il y a ?

Son regard cherche en vain le mien. En dernier recours, il encadre doucement mon visage de ses mains et dépose ses lèvres sur les miennes.

La surprise passée, mes bras trouvent naturellement sa nuque, et les siens se referment autour de mes hanches.

Il approfondit notre baiser, et pendant quelques instants suspendus, nous savourons la chaleur de notre étreinte, le réconfort d’un contact sincère.

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