La nuit, je suis ce petit garçon allongé sur la lune et observant avec émerveillement les étoiles. Mon seul lien avec le réel, c’est la chaleur de mes draps, mais je n’y fais pas vraiment attention, perdue dans le monde lumineux des songent. Les nuages noirs se sont éloignés et je baigne dans la douce lueur des étoiles. Chacune est un joli rêve et mes yeux passent de l’une à l’autre avec le sentiment que tout est possible et que ce monde n’est que merveilles. Mes envies les plus folles se réalisent, mes problèmes les plus encombrants sont résolus, éclipsés en quelques secondes par un scénario inventé. Les barrières dressées autour de moi tombent d’une simple pression de mon doigt et plus rien ne m’entrave.

Lorsque le jour se lève et que la lune et les étoiles disparaissent peu à peu, mes yeux se portent sur le brouillard du dehors. L’éclat des astres de la nuit est encore gravé dans mes iris, comme pour me narguer tandis que je retourne à la vie réelle avec son lot de noirceur. Mes rêves de la nuit se moquent d’une vie si délicate où rien n’est facile et où la lumière n’est pas acquise mais plutôt le fruit de longues recherches.

La nuit, je suis comme ce petit garçon qui nage dans le bonheur d’une vie idéale. Le jour, je suis une jeune fille qui cherche à rendre son existence nocturne tangible pour ne plus devoir se réfugier dans l’imaginaire pour être heureuse.