Je suis couchée dans son lit, dos à lui. Je sens sa main se poser sur ma hanche, et me caresser lentement en remontant qu’à mon coup. Il enlève les cheveux qui s’y logeaient pour y déposer un doux et long baiser. Son corps se rapproche dangereusement du mien, et je sens la tension monter. Il me retourne délicatement, de manière à ce que je sois en face de lui, et plonge son regard dans le mien. Ses yeux sont d’un marron profond, ce qui a le don de me mettre dans tous mes états. Mon coeur bat la chamade quand il prend mon visage avec sa main, le rapprochant un peu plus du sien, en caressant ma joue de son pouce. Puis il pose ses lèvres sur ma bouche, qui n’attendait que lui. Ça a toujours été lui. Il m’embrasse langoureusement, mais tendrement à la fois, quand quelque chose -ou devrai-je dire des INTRUS-, me tirent de mon charmant songe.

Carla: « Tu crois qu’elle va se réveiller un jour? Peut-être qu’elle fait un coma éthylique?? Faut qu’on l’emmène à l’hôpital ! ».

Samy: « T’abuse, pas besoin de l’emmener à l’hosto. Elle tape une grosse sieste parce qu’elle a fumé un oinj pour la première fois et que ça l’a mise K.O. T’as vu la taille de son corps ou quoi? Autant d’alcool et de shit, c’est suffisant pour la terminer ». Dit-il d’un air moqueur.

Carla: « Et c’est censé me rassurer? T’étais plus sympa hier, quand j’avais encore un peu de vodka dans le sang ».

J’ouvre les yeux et les vois tous les deux, Samy et Carla, assis de part et d’autre du lit.

Oh merde.

Mon rêve.

C’était un rêve.

Attendez, mais…

Putain Angela!!!

Imagine si t’as fait des bruits bizarres pendant que ton imagination travaillait????

Ou pire…. Imagine si tu bougeais ou que disais des trucs en dormant ????

LA HONTE.

Comment tu vas faire pour lui parler maintenant… ça va être tellement gênant…

Et pourquoi je me cause à la deuxième personne du singulier?

Angela: « AIE. MA. TÊTE. », dis-je en hurlant et en mettant le coussin sur mon visage.

Samy: « Bon ben je crois qu’elle est réveillée, et qu’elle a une bonne gueule bois! ».

Carla: « Non tu crois? », dit-elle ironiquement en lui jetant un coussin à la face.

Samy: « Ça y est, je crois que ma mission est terminée », dit-il en se levant pour sortir de la pièce.

Angela: « Attends Samy! », lui lançai-je sur le vif, un peu inquiète.

Samy: « Oui? », me répondit-t-il en se retournant.

Angela: « Ça fait longtemps que vous êtes là à me regarder dormir ? ».

Il n’a pas le temps de répondre que Carla prend la parole.

Carla: « Exactement 14 minutes », me lance-t-elle en regardant sa montre.

Angela: « Vous vous foutez de moi? Mais c’est flippant! ».

Samy: « C’est fou ce que t’es reconnaissante vomito », dit-il blasé avant de se retourner pour tenter de partir encore une fois.

Angela: « Attend!! ».

Samy: « Quoi encore? », souffle-t-il.

Angela: « Merci! ».

Samy: « Y a pas de quoi », dit-il en tournant le dos.

Angela: « Et arrête de m’appeler vomito…. ».

Samy: « Pour ta gueule de bois, l’aspirine est dans l’étagère au dessus de l’évier de la cuisine, essaye de tenir le coup jusqu’à ce soir vomito », crache-t-il en fermant la porte derrière lui.

Bon.

Vois le bon côté des choses Angela. Il ne sait apparemment pas que tu as rêvé de lui.

Ton Karma n’est peut-être pas si noir finalement.

Enfin je suppose.

La dernière chose dont je ma rappelle de la nuit dernière, c’est Samy en train d’embrasser une fille sur le canapé du salon, et Kamil et moi sur le balcon en train de.… Se défoncer?????

Mais qu’est-ce que j’ai fais???

Je regrette…

Je retire ce que j’ai dit, mon Karma est à chier.

Angela: « Non mais t’y crois toi???? J’ai à peine l’oeil ouvert qu’il se fou déjà de moi. Vomito??? Il a pas trouvé mieux comme surnom? », dis-je à ma meilleure amie toujours assise sur le bord du lit.

Je la regarde en attendant une réponse, mais rien ne sort. Je la fixe, et remarque qu’elle est sur le point d’exploser. Je lui fais signe de m’expliquer.

Carla: « Me dis pas merci surtout! Tu remercie l’autre, et moi rien? Nada? Nothing? À ton avis, qui est-ce qui sent encore la gerbe parce qu’elle t’a tenu les cheveux pendant tu rendais tes tripes hier? Un petit indice: C’EST BIBI », cri-t-elle en se levant et en croisant les bras sur sa poitrine.

Elle a clairement l’air d’une dingue.

Ce qui bizarrement, ne m’étonne même plus.

Angela: « C’est vrai que tu sens pas très bon… », dis-je en reniflant, l’air un peu dégoutée. « Ou peut-être que c’est moi? », continuais-je en sentant mon haut.

Ok.

Détendre l’atmosphère, ou du moins essayer, n’était peut-être pas une bonne idée.

Elle a l’air encore plus furieuse.

Bordel. Elle a raison en fait, il m’énerve tellement que je l’oublie elle… Même si j’ai aucun souvenir de la soirée et de ce qu’elle a bien pu faire pour moi. Poverina (« ma pauvre » = expression en italien »).

Angela: « Pardon ma Carla, t’as raison, merci pour hier! Je sais pas ce que je ferais si t’étais pas toujours là pour moi…», lui dis-je en la prenant dans mes bras pour arranger le coup, avant qu’elle ne se lève pour partir à son tour.

Carla: « Oh, et pour le « vomito », c’est parce qu’après lui avoir fait ton petit speech hier soir, t’es tombée par terre et tu lui as dégueulé en plein sur les chaussures. Mais t’inquiète, il t’en veut pas! Il m’a même aidé à te changer parce que t’en avais de partout, et il t’a enfilé un de ses t-shirt. Sur ce, bonne journée », lance-t-elle, avant de elle aussi, claquer la porte.

Je soulève les draps, et je vois effectivement que je suis dans un de ses t-shirts.

Et dans son lit?

Et j’espère qu’il m’a pas vu à poil ?

Et je lui ai fait un « speech » ?

Et je lui ai vomis dessus ??

Et merde.