Assez !

6 minutes de lecture

Angela: « Mais lâche moi j’en ai marre!! ».

Samy: « Non ».

Angela: « je te hais putain! ».

Samy: « Roooooh t’es pas drôle Specter », me répond-t-il en lâchant l’emprise qu’il avait sur mes joues, qu’il serrait dans ses mains.

Cette dernière semaine, nous l’avons passé tous les deux. Et à force de lui rabâcher que plus tard, je deviendrai une avocate d’affaire de renom, il a commencé à m’appeler Specter, Harvey Specter.

Les rayons du soleil frappent sur mon visage, et mes yeux clairs irradiés de cette intense lumière blanche ne voient que lui, un petit peu, entre le plis de mes paupières. Je le regarde, du peu que j’en aperçois, et je le trouve sincèrement beau, purement beau.

Ces sept derniers jours, j’ai eu le temps d’en apprendre plus sur ce qu’il est devenu. Après la mort de sa mère, Samy a emménagé avec son grand frère et sa femme. Mais il est très vite parti pour prendre racine dans un 4 pièces avec Yacine et Amor. Un ans après, il est devenu tonton d’un petit garçon, Aaron. Je me rappelle qu’il avait quitté le lycée, mais quand je lui demande ce qu’il fait aujourd’hui, il reste vague. Il m’a raconté que depuis, il va, il vient, mais qu’il n’a pas encore trouvé ce qu’il a vraiment envie de faire le restant de sa vie. De ce que je me souviens, il n’a jamais vraiment été bon élève, et l’école c’était pas fait pour lui. Mon opposé.

Samy: « À quoi tu penses ? », m’arrache t’il de mes songes.

Angela: « Hein? Heu.. à rien », lui dis-je souriante, pour noyer le poisson.

Samy: « J’adore quand tu souris ».

OH.MON.DIEU.

Avis de décès: 15h34.

Il m’impressionne tellement, et je me sens si gênée que je ne lui réponds que par un deuxième petit sourire, laissant apparaître mes fossettes qui lui crient: « moi aussi je meurs pour ton sourire ».

Après lui avoir avoué en quelques sorte mes sentiments l’autre soir, je me sens en position de faiblesse. Certes, lui aussi m’a fait comprendre que je ne le laisse pas indifférent, mais justement c’est différent.

Lui, il semble toujours détaché et très indépendant. Alors que moi, j’ai peur. Peur parce que cette semaine a été super intense, et que j’ai peur que ça s’arrête.

Samy: « Dis…? ».

Angela: « Oui? ».

Samy: « T’aurais envie de sortir un de ces soirs? ».

Angela: « Bah oui, on se voit bien tous les jours, pourquoi je voudrais pas? », me moquais-je de lui, en lui tapant l’épaule.

Samy: « T’es bête ou tu le fais exprès? », prend-t-il son air sérieux et blasé.

Ouch.

Ça tire à balle réelles par ici.

Angela: « T’es sérieux? Qu’est-ce que j’ai dis de mal?? ».

Samy: « Laisse tomber », me dit-il dégoûté, en se retournant de sorte à n’être plus face à moi, mais de profil.

Angela: « Non dis moi !».

Il ne me réponds pas, et s’appuie sur ses genoux, à l’aide de ses coudes.

Angela: « Aller, dis moi ! ».

Toujours rien. Il tourne carrément la tête de l’autre côté!

Je vais devoir employer la manière forte.

Angela: « Dis moi, dis moi, dis moi, dis moi, dis moi, dis moi, dis moi, dis moi, dis moi…….. ».

Samy: « C’est bon, ta gueule! », se retourne-t-il brusquement.

Je sursaute suite à son comportement vraiment brusque. D’ailleurs, il l’a remarqué.

Samy: « Excuse moi, je voulais pas crier comme ça… », dit-il en sortant une cigarette de son paquet.

Angela: « Merci », lui dis-je en lui volant la clope qu’il avait placé entre ses deux lèvres, afin d’esquiver toute explications rocambolesque.

Samy: « Tu fumes toi maintenant? », m’interroge-t-il.

J’allume ma Marlboro, et tire une taff dessus avant de lui rendre son briquet et de lui répondre.

Angela: « Bah ouais, y a pleins de choses que tu ne sais pas encore sur moi » , lui répondis-je en soufflant la fumée vers lui, histoire de le faire pester.

Mon geste ne semble pas le déranger plus que ça. Au contraire, il paraît soucieux.

Samy: « Raison de plus pour qu’on se voit un de ces soir? On pourrait aller au resto? » , propose -il timidement.

Jurez.

J’ai besoin d’aide là… Je ne me souviens plus de mes cours de secourisme. Quelqu’un pourrait m’expliquer comment faire un massage cardiaque?

Je prie tous les dieux pour avoir belle et bien entendu cette question sortir de sa bouche.

Angela: « Tu peux répéter s’il te plait? ».

Samy: « tu te fou de moi là ? » , sort-il presque offusqué

Angela: « Non non c’est bon ! », lui-dis-je en rigolant.

Pour tout vous dire, c’est un rire nerveux, parce que je ne m’attendais pas à ce qu’il me fasse ce genre de proposition. Mais j’en suis heureuse. Tellement heureuse que je souris de toutes mes dents, et qu’il me le rend en riant comme un enfant.

Je craque.

On se prend spontanément dans les bras, ne me demandez pas pourquoi? C’est à la fois étrange, inexplicable mais satisfaisant. Comme si on en avait besoin tous les deux, et que l’on n’avait pas été capable de résister.

Le meilleur câlin qu’on ait pu m’offrir depuis un long moment

Après que l’on se délace, ce moment fougueux et improviste passé, la gêne s’installe à nouveau. Je crois d’ailleurs que c’est l’une des première fois, ou je le vois si doux, si docile, si approchable.

On se regarde dans les yeux, et croyez moi, à cet instant, plus aucun bruit, plus aucune autre image que nos deux visages ne pourraient se mettre entre nous. Et aussi cucu que cela puisse paraître, les clichés des films romantiques ne sont finalement pas si cliché.

Je vois un sourire quelque peu réservé sur ses lèvres charnues, avant qu’il ne baisse les yeux.

Les rôle s’inverseraient-t-ils ???? Est-ce que maintenant c’est lui l’intimidé? Et moi l’intimidante???

Non Angela…

Ai les pieds sur terre.

On est touts les deux des tapettes.

Nos regard se croisent à nouveau, et nos tête se rapprochent timidement, mais de plus en plus. Jusqu’à-ce-que nos bouches soient à un millième de seconde de s’entrechoquer.

Mais vous vous doutez bien que la vie n’est pas un conte de fée, et que les belles histoires n’ont jamais un début facile.

Inconnue: « Samy?? », crie-t-elle de loin, nous surprenant tous les deux.

Nous reculons respectivement, et voyons derrière nous, une jeune fille de notre âge arriver en furie. Plus elle se rapproche, et plus je distingue son visage. Plus je distingue son visage et plus je la reconnais. La brunette de la soirée…

Vous vous en rappelez? Juste avant je ne me saoul assez pour oublier leurs léchouilles. Bruuuuh.

Brunette: « Bah alors, tu m’as oublié? », demande-t-elle a Samy, comme si moi, je n’existais pas.

Il me regarde, inquiet, comprenant qu’il est mal barré.

Samy: « Heu… Ouais… Désolé… J’ai oublié de te prévenir… ».

Il a oublié?

C’est tout ce qu’il arrive à sortir?

Donc il veut m’inviter à sortir, mais il voit d’autres filles?

Enfoiré.

Samy ne me quitte pas du regard, comme s’il chercher à voir ma réaction.

Brunette: « C’est pas grave, t’es là finalement », sourit-elle bêtement en lui caressant le bras.

Angela: « Heu…. Oui! Avec moi! » , rétorquais-je, décidée à ne pas me laisser faire, ni par l’un, ni par l’autre.

Je fixe la main de la fille qui se trouve sur son bras à lui, avant de lui jeter un regard plus noir que les couloirs de l’enfer.

Je pense qu’il a compris.

Brunette: « C’est qui elle? », jette-t-elle.

Ah bah non il a pas compris.

Je vais les cogner.

Angela: « Oui Samy, c’est qui elle? », lançais-je avec un beau sourire sarcastique.

Aucun son ne sort de sa pauvre bouche.

Voilà comment revenir très très vite à la réalité.

Je reste debout à le regarder, en espérant qu’il me sorte une excuse susceptible d'être cru. Mais à quoi bon ?

Ce silence, ces regards, cette situation m’insupportent. Alors je décide d’y mettre un terme.

Angela: « Puisque tu n’as rien à dire, écoute bien ceci » , commençais-je , « Tu adores mon sourie, pas vrai? C’est ce que tu as dit. Alors regarde bien celui-là, parce que c’est bien le dernier que tu verras ».

Samy: « Attends Lina… », me dit-il en retenant mon bras.

Angela: « Lâche moi ! » , lui criais-je en me dégageant d’entre ses mains.

Samy: « S’il-te-plaît… Pars pas comme ça… ».

Angela: « Tu sais quoi Samy, j’abandonne », dis-je la gorge serrée, retenant mes larmes pour ne pas perde face devant eux deux, « il est tout à toi », dis-je à la brunette qui me scrute, avant que je ne tourne les talons.

Je marche aussi loin et vite que possible, laissant les larmes dévaler mon visage. Je me retourne une ultime fois, espérant ironiquement qu’il me rattrape. Mais il reste planté là, les bras ballants, à côté de cette fille trop belle pour être réel, en tout cas bien plus que moi, en me regardant partir, le coeur gros.

Annotations

Vous aimez lire Anaëlle Lb ?

Commentez et annotez ses textes en vous inscrivant à l'Atelier des auteurs !
Sur l'Atelier des auteurs, un auteur n'est jamais seul : vous pouvez suivre ses avancées, soutenir ses efforts et l'aider à progresser.

Inscription

En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.

Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion

Inscrivez-vous pour profiter pleinement de l'Atelier des auteurs !
0