Prologue [Matéo]
...1 mois plus tard
J’ouvre les yeux et une nouvelle journée commence. La première chose que je fais, prendre mon portable et regarder si j’ai des nouvelles de ma Pâquerette. Pas de photos, pas de messages, donc elle n’a pas baisé, la journée va être bonne. Je finis par poser mes yeux sur la blonde qui dort dans mon pieu. Si elle n’a pas pris de plaisir, moi je ne me suis pas privé. Je découvre un peu le corps de ma partenaire et prends une photo que j’accompagne d’un smiley doigt d’honneur.
[Céani :
T’es qu’un connard.]
[Moi :
Tu viens quand ?]
[Céani :
Jamais.]
C’est le sourire aux lèvres que je file sous la douche. Petite photo de moi alors que l’eau perle sur mon corps. La 5ème prise est la bonne et je lui envoi.
[Céani :
Ouais... bof.]
[Moi :
Salope.]
[Céani :
T’as même pas idée.]
[Moi :
Non, parce que je m’en tape de ta gueule.]
Elle ne me répond pas, mais je sais qu’elle a apprécié. Entre elle et moi, c’est toujours comme ça, on ne peut pas s’empêcher de jouer avec nos nerfs, pourtant on n’a toujours pas baisé, je crois qu’on aime bien que cette douce tentation se foute entre nous, mais un jour on craquera et ce jour-là, sera le début d’une très longue histoire, je ferai d’elle ce que je veux, elle sera à moi et elle m’obéira, comme elles le font toutes car je ne leur laisse pas le choix. Une femme, c’est à mes pieds, les cuisses écartées, prête à être prise. J’enfile mon jean délavé et un tee-shirt noir qui laisse entrevoir mes tatouages, sauf celui du cartel, dans mon cou, qui reste toujours visible, comme ça lorsque je débarque, on sait direct qui je suis et ce qu’on risque. Je jette un coup d’œil à la beauté qui dort profondément dans mon lit . Je n’ai pas vraiment le choix, je dois la réveiller.
— Eh ! marmotte, faut te lever.
— Déjà ?
— Faut pas niquer toute la nuit si tu veux ton compte de sommeil.
Elle grogne et s’étire, me filant une vue imprenable sur son corps.
— Dans une demi-heure, on te raccompagnera chez toi alors traîne pas trop.
— Est-ce qu’un jour je pourrais prendre un petit déj’ avec toi ?
— Non.
Je lui pose un rapide baiser et me tire de ma chambre. Je file les ordres et vais retrouver mon frère qui prend déjà son café. On se tape dans la main et je m’attable avec lui.
— Tu l’as foutue où ta femme ? demandé-je.
— Elle lève les petits. Et toi, ta pétasse est encore là, je suppose.
— T’inquiète, vous ne la verrez pas.
Emilio et Alana n’approuvent pas que je vois Ivana régulièrement, pour eux, ce n’est pas moi. Ils n’ont pas tort, je ne suis pas du genre à me foutre en couple, mais là, ça me fait du bien de me sentir un peu moins en décalage avec l’ambiance de cette baraque qui pue l’amour bien qu’ils n’arrêtent pas de se prendre la tête car mon frère est de plus en plus con. Chose que je n’aurais jamais à découvrir car pour ça, il faut avoir un cœur.
— Et Céani, des nouvelles ? m’interroge-t-il, curieux.
— Demande à ta chère femme, elle lui parle plus qu’à moi.
Il soupire.
— Tu comptes être con encore combien de temps ?
Et voilà, mon grand frère joue son rôle de père protecteur.
— Autant de temps que nécessaire.
— Les petits grandissent Matéo et j’aurais aimé que ce soit près d’un cousin ou une cousine.
— C’est con d’avoir un frère comme moi, hein ?
— L’arrestation de notre mère a mis un sacré coup à notre réputation, si on veut être aussi important que quand elle tenait le cartel, il faut qu’on agrandisse la famille, qu’on montre notre stabilité.
— Bah, fous Alana enceinte, moi je ne suis pas né pour ça et puis faut être à deux pour avoir un gamin, me semble-t-il, me moqué-je.
— Pâquerette est la fille idéale pour toi.
— Laisse-là en dehors de ça. J’y peux rien si le succès te monte à la tête. On n’a pas besoin d’autant de mômes pour régner en maître. Ton comportement est borderline.
— Hey ! C’est moi l’aîné, c’est sur moi que les responsabilités pèsent, alors on se plie à mes règles. Et si je décide d’accroître le cartel et notre puissance, ça passe forcément par la descendance !
— Arrête de te prendre pour Dieu, il n’y en a qu’un et c’est moi, lui lancé-je avec un sourire à la con pour que la tension retombe entre nous.
Il grommelle, alors que sa brune arrive les bras chargés de deux petits monstres qu’elle pose dans leurs rehausseurs.
— C’est déjà en route, lâche-t-elle le sourire aux lèvres.
On se regarde avec Emilio, qui a l’air aussi surpris que moi.
— T’es…enceinte ? lui demande-t-il fièrement.
Elle s’assoit sur ses genoux et lui roule une pelle.
— Ouais.
— Vraiment ?
— Non, c’était pour la déconne, répond-t-elle avec ironie. Bah, oui, je suis enceinte.
— Je peux jouer les gynécos, si vous voulez, les provoqué-je, à mon tour.
— Toi... tu me touches, t’es mort, réplique ma chère belle-sœur.
Je me lève pour me tirer d’ici, un sourire aux lèvres. J’adore quand la famille s’agrandit, du moment où je ne suis pas concerné. Je ne me vois pas jouer les padre. Cependant, ça me renvoi dans la gueule que les années passent et que je n’ai pas de femme, prête à pondre, pour moi. Putain de dilemme quand même. Tout ça me mine le moral.
— Tu vois, pas besoin de moi pour agrandir ta famille, mi hermano, lâché-je sèchement.
— Matt’’, le prends pas comme ça.
— Un “félicitations” t’arracherait la langue ? me balance Alana qui coupe son mari.
— Ouais.
— T’es vraiment qu’un sale con, pas étonnant que tu sois toujours avec ta pouf, finalement, vous allez bien ensemble.
Là, elle me gonfle. Je lui adresse un regard noir alors que je sens mon corps trembler de rage.
— Y a les petits Matéo ! m’avertit mon frère qui sent ma colère monter.
Je me casse dans la salle de sport et j’expulse ma rage sur le sac de frappe. Je n’en peux plus de les voir heureux comme ça, tout leur réussit alors que moi, il y a un vide dans ma vie.
— Eh, tu veux qu’on en parle ? me propose mon frère qui est venu me rejoindre.
— Y a rien à dire. Je suis content pour vous. Sincèrement Emilio, c’est cool.
— Je sais.
J’adore mon neveu et ma nièce, ils sont tout pour moi et ce bébé, je le protégerai comme si c’était le mien. C’est juste, cette foutue douleur qui ne me lâche pas et qui s’accentue à chaque fois que je les observe. A bout, je chope mon portable.
[Moi :
Va vraiment falloir que tu te ramènes.]
[Céani :
Pourquoi ?]
[Moi :
Alana est enceinte.]
[Céani :
Tu crois me l’apprendre ? J’étais en visio avec elle en attendant les résultats.]
Forcément, tout ça, c’est une affaire de femme et nous, nous sommes les derniers au courant.
[Moi :
Ramène-toi, c’est tout ce qui importe.]
[Céani :
J’ai trop de travail, tu vas devoir te passer de moi.]
— Putain fait chier ! hurlé-je en balançant mon portable à travers la pièce qui explose par terre.
— Mon frère, calme-toi.
— Je n’y arrive plus. Il me la faut, Emilio !
Il me connaît et sait que j’ai besoin d’un temps pour me calmer et que je reviendrai qu’une fois que j’aurai frappé suffisamment fort pour que l’adrénaline et la douleur s’estompent. Une fois soulagé, je vais m’allonger sur le lit extérieur devant la piscine pour gratter quelques heures de sommeil.
— A caca.
J’ouvre un œil et je vois un mini truc en couche.
— A caca, répète-t-il
— Ouais, j’avoue, tu crains, là.
Je mate ses parents dans la piscine.
— Eh ! Este’ a besoin d’être changé Al’.
— Bah, fais-le, ça t’entraînera. T’as tout à côté de toi.
— Ce n’est pas moi qui l’ai couvé, je te rappelle.
— T’es vraiment chiant, Matéo ! grogne-t-elle.
— Si tu ne voulais pas avoir à mettre ta manucure dans la merde, fallait ne pas en avoir, expliqué-je en remettant mes lunettes de soleil.
Alors que l’odeur immonde se barre enfin, je peux retourner à ma sieste tranquille.
— Mamá où ? me secoue Esperanza.
Ah, c’est vrai, il y en a deux.
— Changer Esteban, Baby love.
Elle me sourit de ses quelques dents qui la rendent trop belle.
— C’est qui le meilleur ?
Elle pointe son doigt vers moi.
— C’est qui la meilleure ?
Elle se pointe avec sa main.
— On est fait l’un pour l’autre, mon cœur.
Je lui ouvre mes bras et elle vient se coller à mon torse, la protégeant de tout ce foutu monde extérieur.
— Tu ne me quitteras jamais, toi au moins.
Elle me sourit puis me pose un baiser raté qui finit en bave d’escargot.
— Et voilà, un petit garçon tout propre. Allez mon fils, va embêter tonton.
Al’ se prend un doigt d’honneur en pleine face et je fais une place à mon neveu.
— Va prendre le portable de maman, là-bas, Niño.
Ce petit cul débrouillard va chercher le téléphone de sa mère et me le ramène. J’ouvre l’application photo et je me prends avec les deux petits pour l’envoyer à Pâquerette.
[Moi :
Admire, tu rates pas mal de choses, dommage.]
[Céani :
Oh, ils sont trop beaux ! Al’ t’a laissé son tel ?]
[Moi :
Non, c’est son fils qui lui a pris et me l’a donné.]
[Céani :
Ça se fait pas Matéo, c’est privé un portable. Rends-lui, s’il te plaît.]
Oh mais, c’est qu’elle a l’air de redouter quelque chose pour que j’ai, en plus, le droit à un “s’il te plait”. Est-ce que ça ne se fait pas ? Ouais. Est-ce que j’en ai quelque chose à foutre ? Non.
— Voyons ce que maman cache.
Je vais déjà voir dans ses photos où il y a les petits mais pas que. On ne va pas se mentir, elle est grave bonne et si mon frère était prêteur, je la baiserai à mort. J’ouvre la messagerie et je vois le prénom de celle qui m’intéresse. Voyons ce que tu caches, bébé. Je lis les messages qu’elles ont échangés avec ma belle-sœur.
[Alana :
Matt’’ est malheureux sans toi, il ne veut pas le dire mais tu lui manques beaucoup.]
Malheureux carrément. Non, juste frustré de ne pas niquer sa pote. Les femmes doivent toujours exagérer sur les relations avec les hommes.
[Céani :
— Je sais, il m’a demandé quand je viendrais mais j’ai trop de boulot là, je ne peux vraiment pas.]
Bon bah, déjà c’est qu’elle n’a pas menti. Je remonte les conversations de la veille, ça parle de tenue, et j’ai des photos de la belle blonde en plein essayage qui hésite entre un maillot une pièce ou deux. Putain, qu’elle est belle.
[Moi :
Sans hésitation, prends le une pièce, il te fait un cul d’enfer.]
Comme elle voudra me contredire, elle prendra le deux pièces que je préfère. Je suis génial.
[Céani :
Tu lis ses messages ! Putain t’as pas le droit, Matéo !]
[Moi :
— J’ai tous les droits, bébé.]
Alors que je suis plongé dans le portable, on me l’arrache d’un coup et mon frère me fusille du regard.
— Ce n’est pas moi, c’est ton fils qui est venu me le donner, me défendis-je.
— T’es pitoyable Matéo, crie Alana hors d’elle.
— Refais ça et t’es mort, t’as compris ? me réprimande mon frère.
— Et bah, prépare ton flingue parce que tu vois, j’en ai rien à foutre de crever, je suis déjà mort depuis un moment.
Je le bouscule et me casse.
— Matéo !
Je ne me retourne pas, prends mes affaires que j’enfile rapidement puis j’enfourche ma bécane et me tire le plus vite possible de cette baraque. Quand j’arrive à l’hôtel, les filles que je croise baissent leurs yeux. Elles me connaissent et savent quand je suis dans mes bons jours ou quand je vais leur tomber dessus.
— Toi ! Viens avec moi.
La blonde plantureuse perd son sourire et on va se foutre dans une piaule. Elle n’a pas le temps de l’ouvrir, qu’elle prend le revers de ma main en pleine figure.
— Je ne veux pas qu’un seul mot sorte de ta superbe bouche, tu vas trinquer parce que j’ai grave besoin de me défouler, pas de bol, c’est tombé sur toi, vois le bon côté des choses, tu seras en repos quelques jours.
J’efface le sang qui coule déjà, et lui en recolle une. Putain, que ça fait du bien ! Y a bien que par la violence que je peux renaître de mes cendres. Alors, je la frappe, jusqu’à ce que sa tronche ne ressemble plus à rien. Désormais, je peux lui coller le visage de celle que je désire. Je me défroque, lui passe ma bite sur sa bouche enflée.
— Ouvre.
Elle obéit et je m’offre une putain de pipe. Une fois bien dur, je lui écarte ses cuisses tremblantes. Elle le sait, quand je suis en crise de manque, ce n’est pas brutal, c’est pire. Si l’enfer est sur terre, alors il est dans la pauvre chatte de cette pute.
— Je vais te détruire !
— Por favor, pleure-t-elle.
J’avais dit aucun mot…ah ! Elle en redemande. Tu vois bébé, t’as beau ne pas être là, je te baise quand même. Tu veux me résister, je te jure qu’un jour, tu seras mienne et que tu souffriras. Regarde le résultat. Reviens-moi ou je te jure que j’abattrai ma rage sur chacune d’elle.
— Oh Céani ! Tu me rends fou.
Quand je ressors de la chambre, je n’ai plus aucune émotion et je peux reprendre ma vie où je l’ai laissée.
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