Chapitre III.
Le samedi matin, mon réveil sonne à 6h30 : c’est que j’avais sûrement quelque chose de prévu ! Je descends à la cuisine et trouve ma mère. J’en profite pour lui demander si j’avais prévu quelque chose, pour que je me réveille si tôt. Elle éclate de rire et dit :
— Ah, Julien ! Je crois que pire tête en l’air que toi, ça n’existe pas !
— Donc, j’ai quelque chose de prévu aujourd’hui. Je vais aller voir dans ma chambre, si je peux m’en souvenir !
— Ne va pas te torturer le cerveau pendant une heure, je te connais. Je vais te le dire.
— Oh, merci, maman ! Dis-moi tout.
— Tu vas dormir chez Nicolas, je crois, et tu pars dans 3h20. Et te connaissant, tu n’as pas fait ta valise et tu ne sais pas quoi mettre dedans !
— Eh, eh, oui…
— C’est pour ça que je t’ai fait une liste : elle est sur la table du salon.
— Ah, merci.
Effectivement, je n’avais rien fait, mais elle a eu tort sur le fait que je ne savais pas quoi mettre dedans ! Je sais qu’il faut mettre des vêtements et des affaires de toilette et peut-être autre chose… Bon, je vais regarder sa liste.
Je fais ma valise et descends pour prendre quelque chose à manger. Car oui, faire une valise creuse l’appétit ! Ma mère était partie depuis quelques minutes et m’a laissé une assiette avec 2 tartines de confiture. Confiture d’orange que je déteste…. Bon, c’est l’intention qui compte. Je me suis fait deux tartines rapidement et je suis parti. Après 3 minutes de marche, je me dis que mon sac est vachement léger. Je pense que je suis capable d’avoir pris le mauvais sac, je regarde et vois que j’avais juste oublié mon sac ! Je me mets donc à courir vers chez moi pour récupérer mon sac et repars. Finalement, j’arrive avec 10 minutes d’avance. Je sonne chez Nicolas. Au passage, je remarque le magnifique parterre de fleurs. Un homme vient m’ouvrir.
— Ah, je suppose que tu es Julien.
— Oui, Monsieur.
— Tu peux m’appeler Patrick.
— D’accord, Mons…Patrick.
— Nicolas dort encore. Pose tes affaires là et va t’installer sur le canapé. Tu verras peut-être ma femme.
Je m’exécute pendant que le père de Nicolas va dans le couloir pour le réveiller. Lors de mon arrivée au salon, je me fais intercepter par une voix :
— Julien ?
— Euh, oui, c’est moi.
— Super ! Moi, c’est Jeanne, la mère de Nicolas. Tu veux quelque chose à boire ?
— Un verre d’eau s’il vous plaît.
— D’accord, je t’amène ça.
Le père de Nicolas revient dans le salon et me questionne sur mes études, ma famille et pleins d’autres choses, quand Nicolas entre en caleçon dans le salon en bâillant. Lorsqu’il m’aperçoit, il devient rouge et part en courant dans sa chambre. Son père et moi avons éclaté de rire. Au retour de Nicolas, totalement habillé, il vient se joindre à la conversation. On parle de tout et n’importe quoi, quand nous sommes interrompus par une voix :
— Fini de papoter ! A table, maintenant ! »
On venait de passer 2 h à parler. Après un très bon repas, Nicolas m’invite à venir avec lui dans sa chambre. Il me fait entrer et ferme la porte. Je découvre un style totalement différent du reste de la maison. Des posters de sport, des photos, des coupes et des médailles, tout en passant par une montagne de jeux. Soudain, je le vois courir et enlever quelques photos qu’il avait mises au mur. Je m’interroge, et lui demande pourquoi. Il me dit que c’étaient des photos « dossier » sur lui. Je regrette finalement de pas avoir fait le tour de la chambre avant de tout scruter du regard. Il me propose donc de m’installer au bureau et me dit :
— T’a pris, tes cahiers ?
— Ah, désolé, non.
— Putain, t’es chiant ! Je te l’ai rappelé toute la semaine !
— Oui, je sais, désolé.
— T’inquiète pas, je te fais marcher. C’est trop facile avec toi !
— Nan, mais t’es con, toi ! J’y croyais !
On a éclaté de rire et, au final, nous avons joué sur son PC. Au bout d’une heure de jeu, il me demande si j’ai pris mon maillot de bain.
— Tu me fais encore marcher, c’est ça ?
— Là, non ! Et je te l’ai vraiment rappelé toute la semaine ! Pas grave… j’en ai deux.
— Ah, d’accord.
Il va vers son armoire et me jette au visage le maillot de bain.
— Oh, désolé.
— Pas grave. Déjà que tu m’en prêtes un, on va dire que c’est ma punition.
— Oh, tu peux avoir autre chose comme punition !
— ah, bon, comment ça ?
— Rien, rien, je n’ai rien dit. Bon, on y va.
— Bah, on n’est même pas en maillot !
— Ah oui c’est vrai
Suite à ces mots, il enlève son pantalon, son T-shirt, puis me regarde et fait voler son caleçon. J’ai immédiatement tourné le regard.
— C’est bon, tu peux arrêter de cacher tes yeux ! Dit-il en riant
— Je sors chercher des serviettes, mets ton maillot pendant ce temps.
Il sort et ferme la porte. Je me lève et me déshabille. Je m’apprêtais à mettre mon maillot de bain quand quelqu’un ouvre la porte. J’attrape en vitesse mes vêtements et cache mon sexe avec. C’est Nicolas qui revient avec les serviettes.
— Oh, t’a pas fini. S’exprime-t ’il, en se retournant.
— C’est bon, tu peux finir. Rajoute-t ’il, sur un ton légèrement gêné. Je retire donc mes mains et mets mon maillot de bain et dis à Nicolas que c’est bon. Lorsqu’il se retourne, il éclate de rire et dit :
— C’est moi qui te fais cet effet ?
Je regarde mon maillot et vois que mon sexe est en érection. Je mets vite mes mains dessus et deviens rouge.
— Rho, c’est bon, on a tous la même et ça arrive à tout le monde. Les toilettes sont à gauche si tu veux t’en débarrasser. Dit-il avec un clin d’œil
— Ah, euh, d’accord.
Il était hors de question que je m’en débarrasse de cette façon, encore plus s’il le savait. J’ai donc pensé à tout et n’importe quoi, et, en 2 minutes, l’affaire était réglée.
Nous sommes donc allés dehors. Dès que nous étions à environs 1 mètre de la piscine, Nicolas s’est tourné vers moi avec un grand sourire et me dit :
— J’espère que tu sais nager !
— Hein quo..quoi ?
Je n’ai même pas eu le temps d’en dire plus qu’il m’avait déjà pris et jeté dans l’eau. Au moment de ressortir, je lui ai tendu la main pour qu’il m’aide à sortir, mais au lieu de ça, je l’ai tiré avec moi dedans. Après avoir chahuté pendant une bonne heure dans la piscine, nous sommes sortis et allés à la douche successivement.
Quand nous allions rentrer dans sa chambre, sa mère nous a interceptés pour savoir si on voulait faire un jeu de société. Nous avons accepté. Nous avons joué au Monopoly pendant tout le reste de l’après-midi et mes connaissances en économie m’ont enfin servi ! J’ai gagné cinq parties sur sept.
Après avoir rangé le jeu, nous avons mangé puis nous avons regardé la 7ème compagnie et sommes allés dans la chambre de Nicolas. On a encore un peu parlé, puis nous sommes couchés :
— Euh, Julien, généralement, je dors en caleçon, mais, si ça te dérange, je dors en pyjama.
— Non, non, pas de souci, je fais la même.
— Bah, c’est cool ça.
Avant d’aller se coucher, Nicolas est allé boire un verre d’eau. J’en ai profité pour aller regarder les photos « dossier » qu’il avait cachées ce matin. Heureusement pour moi, j’ai vu qu’il les avait mises dans le tiroir gauche de son bureau. Je les ai donc prises, et j’ai éclaté de rire en les voyant, des photos de lui bébé, déguisé ou pendu par les pieds alors qu’il faisait de la tyrolienne. Quand je l’ai entendu arriver, je les ai vite remises à leur place, et me suis jeté sous la couette comme si de rien n’était.
Au moment où il s’est couché, je n’ai pas pu retenir mon rire en le voyant. Il m’a demandé ce que j’avais, je lui ai donc dit que j’avais regardé ses photos. Il s’est jeté sur moi et a commencé à me chatouiller et me tenir pour éviter que je bouge.
Je pense qu’on faisait pas mal de bruit, vu que ses parents sont venus et ont ouvert la porte pour voir ce qui se passait. C’est à ce moment qu’une vision m’est passée dans la tête : deux mecs en caleçon, l’un sur l’autre, sous la couette, tard le soir. J’espère que les parents de Nicolas n’ont pas pensé à la même chose que moi.
Sa mère prit la parole :
— Vous ne pensez pas que vous avez passé l’âge de faire ça ? Allez, hop ! Au lit, maintenant.
Puis ils ressortirent en fermant la porte. Nous étions tous les deux allongés sur le dos et essoufflés. Il y avait une ambiance dans la chambre… ou plutôt… je ne sais pas, en fait, c’était quelque chose d’indescriptible. J’ai regardé Nicolas, je voyais dans ses yeux la même chose. Et je ne sais pourquoi, nous nous somme approchés lentement l’un de l’autre. Nos visages étaient écartés de quelques centimètres seulement. Je pouvais sentir son souffle chaud. J’avais l’impression de tout ressentir au maximum : mon cœur qui battait, mes poils se hérissaient, ainsi que mes longues respirations. Au bout de quelques minutes comme ça, à se regarder, nos lèvres se sont approchées les unes des autres pour enfin se rencontrer. Après ce petit baiser, il me dit :
— Julien, je crois que je t’aime.
— Je crois que moi aussi.
Sur ces mots, nous nous sommes endormis presque collés l’un à l’autre.
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