Chapitre X.
Le lendemain, je me suis réveillé vers 10 heures : c’est étonnant, personne ne m’a réveillé, sûrement qu’ils pensent que j’ai besoin de repos avec les événements récent.
Quand je suis arrivé dans la salle commune, les regards se sont tournés vers moi, mais je m’en fiche, j’essaie de penser positif. Je ne veux pas oublier ce que j’ai vu et ressenti, je ne veux juste plus y penser. Je me dis que demain je ferai la surprise de mon retour à Justine, que je vais voir mes amis… Bref, reprendre une vie « normale ». Je me suis donc assis à une table et n’ai rien dit, rien fait, j’étais juste assis là à attendre.
A un moment, deux filles sont venues me voir :
—Euh... salut
— Oui
— C’est vrai ce qu’on dit ?
— Ça dépend ce qu’on dit
— Bah qu…
A ce moment, une voix interrompit cette conversation, c’était André.
— Qu’est-ce que j’ai dit ?
— De ne pas embêter Julien avec ce qui s’est passé…
— Exactement ! Et là, vous ?
— On embête Julien avec ce qui s’est passé…
— Donc du balai.
Elles partirent d’un pas rapide, la tête baissée, et André m’adressa la parole :
— Bon, Rocky, ta mère est là.
— Rocky ?
— Bah, j’ai repensé à ton petit combat de la semaine dernière, et je me suis dit que le surnom Rocky allait mieux que Roméo !
Puis nous nous sommes dirigés vers l’entrée du complexe. Quand nous y sommes arrivés, ma mère m’a pris dans ses bras et s’exclama :
— Oh, mon bichon ! ça va ? Je suis là.
— Alors déjà, bonjour, merci, tu ne trouves pas que t’en fais un peu trop ? Et arrête de m’appeler Bichon !
— Ah bah, je vois que tu n’as pas changé, toujours aussi aimable ! dit-elle en riant
Ce qui provoqua un rire général auquel André rajouta :
— C’est vrai que Bichon te convient mieux !
Je suis monté en voiture après avoir salué André, c’était parti pour presque 12 heures de trajet. Sur ces 12 heures de trajet, j’en ai dormi dix, je crois que j’avais besoin de repos. Les deux restantes, j’ai raconté ce que j’ai fait les deux dernières semaines jusqu’à hier… Quand nous sommes enfin arrivés, je suis monté dans ma chambre pour retrouver mon lit, puis ma mère est venue à la porte :
— Tu vas au lit, ou tu viens manger ?
— Honnêtement, je n’ai pas trop faim.
— D’accord, bonne nuit alors.
— OK bonne nuit.
— Ah oui, j’allais oublier, je suis fière de toi.
— Merci, maman.
Puis elle ferma la porte. Le lendemain je me suis réveillé vers 7h, je me suis vite habillé et me suis rendu chez Justine. J’ai sonné et c’est sa mère qui est venue m’ouvrir. Elle parut troublée de me voir ici.
— Oh Julien ! Qu’est-ce que tu fais ici ?
— Oui, je sais, je devais rentrer la semaine prochaine, mais il y a eu quelques soucis à la colo donc j’ai dû revenir…
— Oui, d’accord. Mais, toi et Justine, vous n’êtes plus ensemble, non ?
— Hien !? quoi !? La dernière fois que je l’ai vue, c’était y’a deux semaines quand je partais ! Mais pourquoi vous dîtes ça ?
— Bah, parce qu’elle est en haut avec un autre garçon, je pense que vous allez devoir parler un peu…
— Effectivement, je peux ?
— Oui, bien sûr.
J’ai couru dans le couloir, j’ai monté les marches d’escaliers quatre par quatre et j’ai ouvert d’un coup la porte et j’ai vu Justine entrain d’embrasser un mec.
— Je peux savoir ce qui se passe ?
— Bah, il se passe que tu viens d’entrer dans ma chambre d’un coup, et que ce n’est pas entièrement ce que tu crois…
— Ah bon, qu’est-ce que je dois comprendre, mis à part que je pars deux semaines, je reviens te dire bonjour et que je te surprends entrain d’embrasser un mec ?
— Bon, écoute, je vais t’expliquer ça au calme. Philippe, sors, s’il te plaît.
Il se leva et sortit de la chambre.
— Bon, tu m’expliques maintenant ?
— Bah…quand t’es parti, je m’ennuyais, donc j’ai décidé d’installer cette appli où tu parles à des gens en anonyme …
— Ouais, et ?
— Eh bien, j’ai commencé à lui parler ? Avec le temps on s’est bien entendu et il a voulu qu’on se rencontre.
— Je suppose que tu as accepté.
— Sans blague. Mais bref, il est venu on a parlé et tout, et deux minutes grand max avant que tu n’arrives, il m’a embrassé par surprise…
— Hum d’accord. Et en deux minutes, tu n’as pas eu le temps de le repousser et de lui dire, désolé, j’ai déjà un copain, en plus il est trop beau.
— Alors, je n’aurais pas dit le trop beau. Et tu sais...quand t’es pris dans le truc…
— D’accord, je vois.
— Excuse-moi, Julien, je t’aime.
— Moi aussi, je t’aime, mais il va me falloir du temps…
— Oui, je comprends.
— Salut.
Et je suis parti. La mère de Justine était à l’entrée, elle m’attendait.
— Alors, c’est réglé ?
— Oui, Madame. Je reviendrai dans quelques jours.
— Oui, pas de soucis, et je serai plus vigilante avec Justine, désolé pour ce qui s’est passé.
— Oh, ce n’est pas votre faute. Au revoir.
— Oui, au revoir.
Je me suis donc dirigé vers chez moi quand quelqu’un m’a interpelé, c’était ce Philippe.
— Eh toi, là.
— Oui, et c’est Julien.
— Ouais, j’m’en fous.
— D’accord, qu’est-ce que tu veux ?
— Plutôt toi, qu’est-ce que tu veux, ta Justine ? Maintenant, c’est la mienne.
— Euh, pardon, tu déboules de nulle part et tu veux prendre ma copine ?
— Tu vas m’en empêcher ?
— Bah oui.
— T’es sûr ? dit-il en sifflant
— Ton sifflement, c’était censé me faire peur ?
— Non, mais retourne toi.
Je me suis donc retourné et j’ai vu une dizaine de mecs arriver, certains avec des barres. Je ne sais pas pourquoi, mais ça me semble foireux tout ça….
— Tu veux toujours m’en empêcher ?
— T’es vraiment lâche…
— Non, je dirais que l’union fait la force.
Je me suis retourné à nouveau. Ils n’étaient plus qu’à une dizaine de mètres, j’ai donc pris une décision : fuir… J’ai poussé au sol Philippe, et j’ai commencé à courir à toute vitesse. Evidemment, ils ont commencé à courir aussi, donc je cours encore et encore, mais ils me rattrapent, j’essaie de les semer, mais rien n’y fait, ils gagnent encore du terrain. Eh merde, ils m’ont contourné : ils sont aussi devant. Une seule solution : forcer le passage !!
Echec, ils m’ont attrapé.
— Non, lâchez-moi !
—Je ne crois pas, non.
L’un d’eux lève son poing et me donne un coup, puis 2 et un troisième, pendant que d’autres me donnent des coups de pieds. Un m’a même mis un coup de couteau dans la hanche. Après tous ces coups, je me dis que c’est fini pour moi, je vais peut-être rejoindre Sacha quand soudainement une voix se fit entendre au loin, et tous mes agresseurs sont partis en courant.
— Eh ça va, petit !?
— …
— Ok, j’appelle une ambulance, comment tu t’appelles ?
— Ju..Julien
— OK. Et ton nom de famille, que je prévienne tes parents.
— Mar..
Et je me suis évanoui, avec une blessure qui saignait encore.
Je me suis réveillé dans une salle blanche. Dans laquelle il y avait un silence lourd, qui était interrompue de façon régulière par un « Bip » qui provenait d’une des machines à laquelle j’étais branché.
J’ai donc attendu que quelqu’un arrive, maintenant je comprends pourquoi on dit qu’on manque de personnel hospitalier, j’ai attendu plus d’une heure avant qu’une infirmière arrive…
— Oh, tu es réveillé ! Comment te sens tu ?
— Oh, un peu amoché, mais je vais bien.
— Effectivement, tu es résistant, d’autres seraient dans un état pire.
— J’ai quoi du coup ?
— Alors 2 côtes cassées et une fêlée, une blessure au couteau, tu vas avoir une belle cicatrice mais t’inquiète, elle ne se verra pas là où elle est, et après c’est que des bleus. Tu veux que j’aille chercher ta famille ?
— Oui, je veux bien, merci.
Elle sortit, et quelques secondes plus tard, Justine et ma mère étaient dans la pièce.
— Ça va, mon bichon ?
— Oui, maman, ça va, et vu les circonstances, je vais te laisser m’appeler comme ça…
— Ah tes blessures te rendent aimable, dit-elle en riant.
Puis Justine rajouta :
— Je suis désolée… Tout ça, c’est de ma faute…
— Allez, ne t’inquiète pas, je suis là, non ?
— Oui.
— Ah aussi, je te pardonne.
— Merci, dit-elle en m’enlaçant dans ses bras
Après ces retrouvailles, nous avons tous parlé pendant une petite heure, je sors demain de l’hôpital.
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— Eh voilà, tu sais tout.
— Merci de m’avoir raconté ça.
— Ne me remercie pas, ça m’a fait plaisir de partager ça avec toi.
— Je peux juste te demander un truc ?
— Oui ?
— Je peux voir ta cicatrice.
— Oh, si tu veux.
Nicolas s’enleva de mes genoux et je me suis levé, puis j’ai un peu baissé mon pantalon et mon boxer du côté de ma hanche gauche, pour laisser apparaitre cette cicatrice. Il l’a regardée avec une sorte d’admiration, comme un enfant qui rencontre son héros.
J’ai remis mon pantalon et j’ai regardé l’heure.
— Quoi, 23h37 déjà !
— Oui, ton histoire était longue.
— Après, on n’a pas vraiment d’heure pour rentrer, non ?
— Effectivement.
Je me suis donc remis et Nicolas c’est rallongé sur moi.
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