Chapitre XXIII.
— Salut ! Moi, c’est Thibaut.
Après quelques secondes de silence, Nicolas prit la parole :
— Bah, bienvenue dans la famille ! Et toi, Thomas, comment t’as fait pour cacher ça à ton frère que tu aimes ?
— Eh, bah, je suis resté à l’internat les week-ends !
Tout le monde se mit à rire.
— C’est donc pour ça… enfin pour lui que tu restais à l’internat les week-ends ? reprit Jeanne.
— Au début, non ; mais après, oui.
—Et toi, Patrick, tu m’as caché, ça ?
— Thomas m’a demandé de garder ça secret, et je n’ai qu’une parole !
Après cette petite surprise, la soirée pouvait enfin commencer. Nous nous sommes tous dirigés au salon pour commencer ou continuer l’apéritif.
Vers 21h30, nous sommes passés à table, où nous avons fait plus ample connaissance avec Thibaut. Personne n’a abordé le sujet des remarques de Thomas, et c’est mieux, je pense.
J’avais raison ! Après deux entrées et deux plats, plus personne n’avait faim. On est donc passé aux cadeaux, afin de digérer un peu pour le dessert.
Jeanne et Patrick ont offert à ma mère une paire de boucles d’oreilles Dior, et, en retour elle offrit un parfum Angel à Jeanne et le parfum Hugo Boss « The scent » à Patrick. Nicolas, Thomas et moi, avons eu le droit à une petite enveloppe chacun de la part de nos parents respectifs avec un bonus des parents de l’autre. Jeanne fut gênée par le fait qu’elle avait acheté des boucles d’oreilles Swarovski pour la « copine » de Thomas, ce qui fit rire tout le monde. Du coup, il s’en sortit avec une belle enveloppe lui aussi.
Après les embrassades de remerciements, Nicolas, Thomas, Thibaut et moi sommes montés dans ma chambre. Juste avant de monter, Patrick m’interpela :
— Tiens, dit-il en me tendant un petit paquet emballé.
— Merci, mais qu’est-ce que c’est ? demandé-je en commençant à le déballer.
— Si j’étais toi, j’attendrais avant de le déballer.
— D’accord, je vous fais confiance.
— Ah, et attends aussi que Thomas et Thibaut ne soient pas là, ils auront pareil un peu plus tard.
— OK.
Et il repartit vers Jeanne et ma mère tandis que je montais l’escalier.
Quand je suis arrivé dans ma chambre, Nicolas était allongé sur mon lit, et Thomas et Thibaut étaient assis dans le fond de ma chambre presque cachés derrière mon bureau à s’embrasser.
— Ça va ? On ne vous gêne pas trop ? dis-je en riant.
Ils passèrent au rouge en quelques secondes, réalisant qu’ils venaient de se faire cramer, et, apparemment, Nicolas était d’humeur taquine, vu qu’il en rajouta une couche :
— S’il faut, on fournit les capotes, hein Julien ?
— Bah oui, je laisse même mon lit !
Un léger sourire se dessina sur leurs visages, et Thomas répondit :
— Non, c’est bon, on en est pas encore là, et t’inquiète, frangin, papa m’en a déjà donné au début de l’année « au cas où ».
— Ah, je vois, et moi rien !
— C’est ça, être le p’tit dernier.
— Le p’tit con, oui.
Et nous avons tous éclaté de rire. Après nous être remis, j’ai repris la conversation :
— D’ailleurs Thomas, je te retourne la question : c’est qui qui la met à l’autre ?
— Haha, on verra bien ! Et je l’ai mérité celle-ci.
— T’inquiète, tu t’es excusé, je te taquine juste un peu. Mais bref, comment vous vous êtes rencontrés ?
— Ah c’est compliqué…
— T’arrête de te foutre de lui, dit Thibaut en riant.
— OK, OK, on est dans la même chambre à l’internat.
— D’accord, repris Nicolas, et vous êtes combien dans la chambre ?
— Normalement quatre, mais y’en a un qui faisait le con, il a été viré de l’internat après avoir utilisé un extincteur sur les surveillants… Rien que d’y penser, j’ai envie de rire ! Après, y’avait un autre, mais, un jour, il est rentré plus tôt alors, que Thibaut et moi étions en train de nous embrasser. Après, il nous a menacé de le dire à tout le monde si on ne faisait pas ce qu’il voulait. On a obéi pendant une semaine, et, après, on est allés voir un surveillant. Il est passé en conseil de discipline, car il en n’était pas à sa première connerie, lui aussi.
— Heureusement pour nous, il n’a rien dit, repris Thibaut.
— Eh tu n’as rien dit à la maison !
— Bah, papa était au courant, je lui en ai parlé le jour de la sortie pêche. Il a même rencontré Thibaut deux, trois fois avant aujourd’hui.
— Donc, papa n’est pas allé à la salle de sport, ces deux dernières semaines.
— Ah, ah, non, on a fait tout le contraire, glaces et tout le tralala !
— Ah, bah, d’accord…
Nous avons été interrompus par ma mère qui toqua à la porte :
— Les garçons, on va passer aux desserts.
Car oui, là aussi un seul ne suffisait pas…
— OK, on arrive.
Nous sommes tous descendus, et nous avons vu la table ornée d’une bûche, des brioches aux fruits confits, un mille-feuilles au pain d’épice et tellement d’autres choses... Je suis bien content d’avoir dû m’occuper des crevettes en fait !
Après la fin du repas, nous sommes remontés dans ma chambre pendant que Patrick, Jeanne ainsi que ma mère buvaient un café ou un digestif.
Une fois dans ma chambre, nous avons repris notre conversation sur mon lit.
— Sinon, ça fait combien de temps vous deux ? demandais-je
— Alors…
Thomas compta sur ses doigts.
— Je n’arrive pas à calculer, mais c’est quelques semaines après notre première rencontre.
— D’accord.
Nous avons parlé de tout et de rien pendant une bonne heure, puis Thomas, Thibaut, Patrick et Jeanne sont partis vers une heure du matin. Apparemment, Thibaut allait dormir avec Thomas pour ce soir, d’après ce que j’avais compris, puisque la famille de Thibaut fêtait Noël le 25.
Nous aussi, généralement, on le fêtait le 25, pour que mon oncle, qui faisait une soirée spéciale Noël le 24, puisse le fêter avec nous. Mais cette année, vu qu’il y avait Nicolas et sa famille, on allait fêter Noël deux fois. Super, j’allais prendre trois kilos en deux jours !
Une fois qu’ils étaient partis, Nicolas et moi avons aidé ma mère à débarrasser la table, puis nous sommes allés nous coucher. On ferait la vaisselle demain matin.
Ma mère m’avertit qu’elle devait partir en urgence au bar de mon oncle, il avait eu un problème avec une fuite d’eau. Elle nous a dit de ne pas l’attendre pour dormir, et qu’elle reviendrait deux heures plus tard minimum.
Quelques minutes après nous être couchés, Nicolas mit sa main sur mon torse, et commença à me caresser.
— Tu sais, Julien, c’est Noël ce soir.
— Oui, je sais, mais pourquoi tu me dis ça ?
— Bah, qu’on pourrait s’offrir un petit cadeau.
Sa dernière phrase sonnait avec un ton très sensuel. J’ai aussitôt pensé au cadeau de Patrick. J’ai couru vers mon bureau pour l’ouvrir, et je suis tombé sur une boîte de lubrifiant accompagné d’un petit mot :
— Faites-vous plaisir, et protégez-vous ! Patrick.
Ça tombait à pic !
Je me suis jeté sur Nicolas, et j’ai commencé à l’embrasser. Ses mains caressaient mon dos et ma nuque, tandis que les miennes caressaient ses cuisses et son torse.
Je peux dire que nous avons passé une soirée assez torride. Nous nous sommes endormis nus collés l’un à l’autre.
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