Les jardins de mon enfance
Je me suis endormie en fixant le miroir, il parait ou l'on dit que c'est une vraie passoire. Qu'à s'endormir les yeux ouverts, on finit forcément de travers ; projeté dans un monde la tête en bas et les savates derrière.
Ce sont des sornettes, je suis arrivée bien droite, les pieds dans le bon sens... Tiens ! Le ciel était couleur de cendre. À travers le toit de la maison, elle était là aussi, pardon ! J'ai oublié de vous décrire ce monde.
Il est peu habité quoi de plus naturel qui s'ensommeille les yeux ouverts ? Il vous faudrait des allumettes ou alors qu'on vous tienne les paupières, peu importe. Suivez-moi je vous emporte.
Un monde pile ou face au ciel couleur de cendre, éclairé par la lune, enfin il me semble, elle était dans la brume... L'eau ruisselle à l'envers. J'ai aimé m'y baigner, carressée de poissons qui ne savait où aller sans pêcheur, sans hameçon.
Mais je vous décrivais le ciel à travers la maison. Elles sont plantées là transparentes, à peine présentes, elles toutes s'apparentent aux spectres de la région.
Les arbres portent en eux la couleur du soleil, sinon pourraient-ils faire leur photosynthèse.
Les fleurs sont lumineuses, LED, superbes, elles enchantent les prairies. Venez, c'est là qu'on fuit.
Comme c'est dommage et vous me manquez, pourquoi ne m'avez-vous pas suivie ?
Tant pis j'ai trouvé d'autres amis. Échappés de nos contes, réjouis de n'avoir aucun mal à faire, aucun exploit, aucun semblant de colère... Voyez-vous ils se cotoient...
Les nains et les sorcières, les Cendrillon et leurs belle-mères, les loups, chaperons et grand-mères.
De l'autre côté, dans les jardins de mon enfance, je crois que je vais rester, il suffit que je brise les miroirs.
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