Devant le cadavre, Opale pleura toute l'huile de son corps gras et Elodie l'épongea avec des serviettes en papier recyclé. Tout était parfait, et le coup de foudre fut instantané. Elle était nue, les seins bien ronds, la tête bien penchée en arrière. Elodie se laissa tomber sur elle et sa petite main se posa sur le sommet du nombril.

– C'est bien?

– Oui, oui.

Quelqu'un débarqua et les prit sur le fait. Opale se rhabilla, confuse.

– Je suis un traître, expliqua-t-elle. Je vous avais menti. Je ne suis pas une fille à la fois, je ne suis pas dans le bon pays. Je ne sais pas qui je suis. Je suis fille d'un déserteur. Je suis fille d'un homme qui a déserte. Il m'a abandonnée, il a fait peur. Je suis une traître.

Comme Quelqu'un semblait perplexe, Laurent surenchérit :

– Je ne comprends pas, au fond.

– Vous êtes en train de dire que vous ne comprenez pas.

– C'est ça.

– Ça ne vous est pas difficile à dire?

– Non. Je ne sais pas ce qui se passe.

– Ça se passe bien, c'est ça. Vous êtes à l'école. Vous vous en sortez.