20 - Laurent, à l'époque
Quand il était petit, Laurent avait un joli verre avec des petits carrés. Les verres en plastique qui se sont parés dans la vie. Ils sont tous pareils, à part les verres qui ont une couleur. Il y en a trois ou quatre dans la chambre de son père. Laurent ne se souvient plus de leur couleur, mais il est sûr qu'ils étaient beaux. Leurs mots aussi.
Laurent aimait s'assoir là et écouter les verres lui raconter des histoires qui lui étaient restées à jamais dans le cerveau. Il s'agissait d'une période où il avait vécu dans le sud de la France, un endroit où les trafiquants de drogue étaient omniprésents. Il n'avait plus besoin de s'enrichir pour vivre, et il était devenu un passant. Il avait quitté la drogue et s'était mis à danser et à s'amuser. Il faisait la connaissance d'une jeune fille et avait eu une belle et longue relation. Mais tout s'était mal terminé. L'été avait pris fin et la jeune fille lui avait tourné le dos. Le temps était venu de rentrer à Paris. Il avait vraiment aimé cette jeune fille, mais il ne parvenait pas à faire son bonheur.
Un jour, alors qu'il discutait avec un petit gobelet à girafes, Laurent a remarqué un étrange étranglement entre ses doigts. L'autre le considérait avec beaucoup d'étonnement, car il n'était pas ravi de voir le bois de sa grande boîte à outils se détendre. « Je le lui ai dit: "Moi aussi, je me sens détendu, je suis content de voir ça". »
L'autre était un mystérieux « joueur », qu'il fallait défendre, s'en prendre à lui, et qui pouvait être mortel. »
Laurent a reposé le gobelet et s'est avancé vers le joueur, armé d'une certain énergie. Il l'a écrasé contre le mur du fond, sans l'étouffer, mais il a déjà l'air épuisé, le regard voilé. Il a besoin de réfléchir. En gros, il est dans une situation embarrassante. Il a appris que son ami, le seul être qui puisse le sauver, a été tué par le coup de feu qu'il a lui-même tiré.
C'est la raison pour laquelle Laurent est devenu la cible des force du mal : à cause de lui, elle a fait quelque chose de mal. En réalité, il s'agit d'une femme, qu'elle ne connaît pas. Laurent a peur. Il se dit qu'il n'y a pas que les nouveaux venus dans le monde des forces du mal : leurs anciens aussi le font. D'ailleurs, le téléphone a déjà commencé à sonner. Il a peur. Il ne sait pas pourquoi.
La femme dans le verre à petit carrés dit à Laurent, déjà dans le monde : « Tu vas venir jouer à la pêche dans le verre avec moi? » Quelques minutes plus tard, les deux hommes sont en train de jouer à la pêche dans le verre avec une femme. Leur histoire est longue et complexe. Mais ils s’aiment et ils se retrouvent.
L'autre homme, c'est évidemment le ministre de l'Éducation nationale, Najat Vallaud-Belkacem, qui a eu la «prise» d'un collègue de l'Académie nationale de médecine, Laurent Belsunce.
Entre sa relation secrète avec le ministre et sa passion dévorante pour les verres qui parlent, Laurent a fini par laisser une place importante à son épouse, Marie-Claire. La femme de l'ancien ministre de l'Éducation nationale est souvent présente lors des soirées et des réceptions des fêtes de l'école, à l'instar des membres du couple.
Marie-Claire et elle partagent le même goût pour le coq (vous l'aurez compris), ce qui n'empêche pas ce dernier de se méfier des femmes à la mode.
C'est autour d'un bon coq (au vin) que la dispute a éclaté entre les deux couples. Laurent pensait que le ministre était prêt à tout quitter pour lui, mais sa femme, Maude, n'était pas du même avis. « On a dit à Laurent que c'était fini, qu'il ne lui restait plus qu'à se tourner vers le ciel. » Et le couple a ajouté : « On n'est pas en train de se battre, mais on est en train de s'entendre. » Les deux couples ont fait leurs excuses Ce soir-là, ils se sont connus pour la dernière fois.
Alors Laurent s'est tourné vers le ciel et il a crié, tout bas, sans voix, à pleins poumons :
« Mon Dieu, qu'est-ce qu'il y a là-haut? »
Je ne sais pas ce que je pouvais dire. Je ne savais pas si je devais rester pour l'aider ou le tuer. C'était un événement extraordinaire.
« Ce n'est pas une mouche », ai-je dit, mais je ne sais pas ce que j'ai répondu à Laurent.
Il a froncé les sourcils.
« Tu es sûre qu'il n'y a rien dans l'air?
– Je ne sais pas. »
Nous nous sommes appuyés l'un contre l'autre, car la journée était chaude. Les mouches volaient autour de nous, il y en avait de partout. Les étoiles étaient là, brillantes, éblouissantes, comme si elles étaient en train de mourir. Nous avons regardé dans tous les sens, mais rien ne bougeait.
« Qu'est-ce qui se passe? » a demandé Laurent.
J'ai hoché la tête.
« Il n'y a pas de fumée, pas de chaleur.
– Oh, mon Dieu. »
Nous nous sommes détournés pour nous éloigner du bûcher.
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