La liqueur
Un soir, je pris un verre, ouvris la bouteille,
Me mis à sentir les effluves des baisers,
Des corps rapprochés, de la vive gaité,
Des sourires et des rires remplis de merveilles.
Je mélangeais le tout avec envie, passion;
Ce fut un mélange inconnu pour mon corps !
Je versai l'alcool: il sentait très fort.
Je ne mis qu'un fond de cette potion.
Je pris le verre, et bu d'un coup.
Mes lèvres, ma langue se réchauffèrent !
Ma gorge brûla, ma poitrine manqua d'air.
Je fus pris d'une forte toux,
Mes muscles se raidirent, mes yeux coulaient.
Malgré l'étouffement, je l'aimais cette liqueur !
Continuant à me servir des verres, je m'enivrais.
Ces senteurs aux douces fleurs, prennent mon cœur,
Son goût mielleux, sa forte tendresse...
Mon esprit s'en trouvait troublé mais reposé.
Je venais de découvrir ma véritable faiblesse !
Je me servis un dernier verre de cette boisson rosée.
Je me relève et titube;
Je danse seul, déséquilibré, ris tel un aliéné;
Je m'emmêle les pieds, puis tombe.
Je ne me relève pas: cela m'a calmé.
Je dors la tête remplie de bonheur,
Le cœur rempli de douceur,
Le corps rempli de douleurs,
Les yeux remplis de pleurs.
Le réveil fut difficile !
Mes tempes tapaient,
Des tambours raisonnaient,
Mon foie voulait cracher sa bile...
Ah ! L'amour est le doux état d'ivresse,
Dont sa disparition en est la gueule de bois !
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