3.
Jusqu'à très récemment, je ne connaissais TikTok que de nom.
J’étais déjà bien suffisamment occupé ailleurs, à naviguer dans des espaces que je maîtrisais, à construire ma propre bulle, à éviter les interférences du tumulte numérique.
Il y a très peu de temps, je suis tombé sur une personne atteinte d’une maladie terrible : l’anorexie. Un autre jour, une personne en pleine dépression sévère. Puis, un matin, une tentative de suicide s’est imposée à mon écran... Brutale.
Je me suis dit : Mais TikTok, c’est horrible !
Ce n’était pas juste un réseau social, un simple divertissement. C’était un miroir sans filtre, un reflet cru de ce qui se passe dans le monde réel.
L’étalage de la misère du monde, dans tout ce qu’elle a de plus cruel, de plus dérangeant.
Mais aussi des moments de pure beauté, d’échanges, de miracles...
Un monde que je ne voyais que par transparence, accaparé par ma vie dans la bulle que je m’étais forgée. Idéale. Sécurisée.
Oh, bien sûr, je côtoyais des hommes et des femmes qui avaient des problèmes aussi. Des personnes de mon entourage, des gens qui vivent dans mon monde, sur mon territoire... Dans ma galaxie.
J’affrontais mes propres combats, avec des armes soigneusement forgées.
Et puis, une parole a surgi dans l’espace infini de mon esprit :
"J’étais nu et vous m’avez vêtu ; j’étais malade et vous m’avez visité ; j’étais en prison et vous êtes venus me voir."
Je me suis dit que les petites attentions que je pratiquais dans mon monde n’étaient que peu de chose en comparaison de la détresse humaine.
Alors, j’ai décidé de partager.
Partager ce que l'on m’a donné depuis plus de quinze ans...
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