53. L'imbrication tant attendue
Dimanche pluvieux dans le Nord... Ça ne me change pas trop de chez moi !
On en a profité pour écrire ce matin en écoutant "In the Navy", ensuite direction la Belgique et Bray-Dunes pour la plage. Et après c'est le drame. Calais... La pluie, beaucoup, mais un bateau pirates ! Et je vous écris d'une terrasse de café où on essaie de sécher (j'ai les fesses trempées)
Sans plus attendre, je vous laisse avec les deux chapitres du jour :) Bon dimanche !
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Julia
Je me regarde dans le miroir pour la dixième fois sans doute, et Joker vient se glisser entre mes jambes. Elle est bien loin, la militaire, là, et j’espère qu’Arthur appréciera l’effort, lui qui se plaignait tant du treillis. Non, je n’ai pas acheté cette petite robe bleue exprès pour lui, elle traînait dans mon placard depuis un moment. Oui, je suis certaine qu’il appréciera le décolleté en V mis en valeur par un petit ourlet. Je suis certaine aussi qu’il appréciera que je ne porte pas de soutien-gorge là-dessous. Bon, ce n’est sans doute pas la robe la plus sexy de mon armoire, mais après six mois de treillis, je pense qu’elle fera son petit effet. J’hésite à prendre une veste pour couvrir mes épaules dénudées, mais il fait beau et chaud, même si l’aéroport est climatisé.
J’attrape mon sac à main et fais une rapide caresse à Joker avant de sortir de mon appartement. Je salue la petite grand-mère devant les boîtes aux lettres au rez-de-chaussée et gagne la rue, à la fois excitée et stressée. Retrouver Arthur est tout ce dont je rêve depuis trois mois, mais ces dernières semaines ont été un peu plus compliquées encore pour moi. Je le crois, quand il me dit qu’il ne s’est rien passé avec Nathalie, mais une petite voix en moi me dit qu’aucun mec ne lui a jamais résisté et que je ne vois pas pourquoi mon Bûcheron en serait l’exception.
- Ah, te voilà ! me crie Sylvia depuis le monospace garé près de l’entrée de mon immeuble. Dépêche-toi, on va être en retard !
Je monte à l’arrière, intimidée de me retrouver en compagnie de ce qui est toute la famille d’Arthur ou presque, alors que Sylvia fait les présentations.
- Julia, mon mari Eric, et les deux monstres dont je t’ai déjà parlé, Polly et Jason.
- C’est toi la chérie de Tonton ? T’es jolie !
Je ris en acquiesçant, et salue tout le monde alors qu’Eric s’engouffre dans le trafic. Me voici acculée de questions de la part des deux petits monstres, et je constate que cela fait bien rire leurs parents. Cela a au moins le mérite de faire passer le trajet jusqu’à l’aéroport plus vite, et nous ne traînons pas à gagner le hall une fois garés. Je dois définitivement attirer les gamins, parce que la petite Polly s’est accrochée à ma main et ne la lâche pas. Je pense avec tendresse à Lila et regrette, une fois encore, qu’elle ne vienne pas avec Arthur. La séparation est tout aussi difficile avec elle qu’elle ne l’est avec mon Bûcheron.
- Tu es allée chez le coiffeur ? me demande Sylvia et je dois rougir comme une écrevisse.
- Oui, j’aime pas avoir les cheveux trop longs et après plus de huit mois, ils en avaient besoin.
- Hum… Jolie robe aussi. Je vois que tu es en opération séduction.
Je la fusille du regard sans oser répondre. Evidemment que j’ai voulu mettre le paquet. Qui ne l’aurait pas fait à ma place ? Sylvia rigole alors que nous traversons le hall pour rejoindre la porte où Arthur devrait sortir, et je suis, je crois, à deux doigts de défaillir. Nous patientons en papotant toutes les deux, Eric plus en retrait, et je tente de me détendre du mieux que je peux.
Je regarde l’heure bon nombre de fois et souris en voyant enfin arriver les passagers en provenance de Silvanie. Arthur se fait attendre et je trépigne d’impatience, incapable de lâcher des yeux cette porte ouverte sur un long couloir.
Qu’il est beau, quand il débarque, un sac à dos sur l’épaule, et sourit en nous voyant. Qu’il est magnifique, lorsqu’il attrape son neveu et sa nièce, les soulève dans ses bras et les couvre de baisers. Qu’il est attendrissant, quand il serre sa sœur contre lui, les larmes aux yeux.
Je suis restée en retrait, mal à l’aise de m’incruster dans ce moment de retrouvailles familiales. Je ne peux m’empêcher d’avoir l’impression d’être de trop dans ce joli tableau, de ne pas être à ma place, alors qu’il n’y a aucun endroit où je me trouve plus à ma place qu’entre ses bras. Quand Arthur avance enfin vers moi, je lâche prise et décide de simplement savourer. On n’est pas dans un film, mais je le rejoins à mi-chemin et me jette littéralement dans ses bras pour retrouver sa chaleur, son odeur, son contact et tout son être. Mon Bûcheron me serre contre lui et me fait tournoyer en déposant ses lèvres sur les miennes. Je suis comme une petite fille qui vient de récupérer son jouet. Je suis comme la princesse qui vient de retrouver son prince charmant. Un vrai délice, et j’ai l’impression que tous mes doutes s’envolent à la seconde où je le retrouve.
- Contente que tu sois arrivé en vie, souris-je en glissant mes doigts dans sa barbe.
- Et moi, je suis le plus heureux des hommes qu’une femme aussi jolie que toi m’attende à ma descente de l’avion ! Tu m’as trop manqué, Julia !
- Toi aussi tu m’as manqué, Beau Bûcheron, tu n’as pas idée ! Tu crois que je peux t’enlever sans que ta sœur n’ait envie de me tuer ?
- C’est prévu, ma Chérie. Ce soir, on mange avec eux, mais ça nous laisse toute la journée pour en profiter. Ils ont juste insisté pour venir me chercher et ils nous déposent chez toi. Par contre, ce soir, c’est interrogatoire sur la Silvanie et la Gitane, tu m’aideras à m’y préparer ?
- Possible que tu sois bien trop fatigué pour répondre à une quelconque question, Beau gosse, ris-je en le relâchant à contrecœur.
- J’ai tellement d’énergie emmagazinée depuis que tu es partie que je suis prêt à tenir toute la semaine, jolie femme.
- Serait-ce une promesse, Monsieur Zrinkak ? murmuré-je en nichant mon nez dans son cou avant de soupirer de contentement.
- Oh oui, si tu savais tout ce dont j’ai envie…
- Tonton, tu nous as ramené des souvenirs ? nous interrompt Polly en tirant sur la manche de mon beau brun.
- Peut-être bien, oui, mais ce sera pour ce soir. Là, vous savez que vous devez juste me ramener chez Julia, non ?
- Oui oui, on a compris, frangin, rit Sylvia. T’inquiète, on va vous laisser tranquilles.
- Vous êtes fous d’être venus juste pour me raccompagner chez Julia. Mais ça me fait vraiment plaisir de vous revoir !
- Tu nous as manqué, Tonton ! Normal qu’on soit là, rit la petite en attrapant sa main.
Arthur m’attrape alors par la hanche et me chuchote à l’oreille.
- Tu es ravissante et j’adore ta coupe. Ça te donne l’air rebelle et tu es excitante à souhait.
Je dois rougir à nouveau et Arthur s’en amuse en me faisant un clin d'œil avant que nous ne prenions le chemin de la sortie. J’ai du mal à réaliser qu’il est là, avec moi, alors que nous échangions encore en visio hier. Pourtant, c’est bien son parfum qui monte à mes narines, bien la même sensation de bonheur de le sentir contre moi qui m’assaille.
Le trajet jusque chez-moi est déjà un début d’interrogatoire. Sylvia évite simplement de parler de sa mère, pour le moment, mais je sais, pour avoir discuté avec elle à plusieurs reprises, que le sujet atterrira sur la table dès ce soir. Arthur et moi restons en contact physique tout du long, enfoncés dans les fauteuils au fond du sept places. Sa main presse ma cuisse et je sens ses doigts s’approcher dangereusement de mon intimité, faisant déjà grimper la température alors qu’il parle à sa sœur comme si de rien n’était.
Une fois libérés par la petite famille, je l’entraîne dans le hall de l’immeuble et résiste encore un peu à l’envie de l’embrasser fougueusement alors que nous attendons l’ascenseur. Cependant, je n’ai pas le temps de me jeter sur ses lèvres lorsque nous nous engouffrons dans la cabine, qu’il me plaque contre la paroi et se charge de prendre la main. Enfin, il prend ma bouche, et ses mains se chargent de me soulever contre lui. Un pur délice que de retrouver sa fougue et sa proximité après tant de temps passé loin l’un de l’autre. Il semblerait que nous ayons tous deux grand besoin de nous libérer de la tension, de l’attente et du manque rapidement.
Arthur me relâche à peine lorsque les portes s’ouvrent et je l’entraîne en riant jusqu’à la porte de mon appartement. Je suis fébrile, j’ai les mains qui tremblent en cherchant mes clés, quand les siennes se font plus entreprenantes. Plaqué dans mon dos, il les promène sur mon ventre avant d’empaumer mes seins et de les masser délicieusement.
A peine entrés, il me soulève à nouveau de terre et me dépose sur la console de l’entrée. Je crois qu’aucun mot n’est nécessaire pour exprimer cette envie de nous retrouver. Les gestes suffisent. Arthur fait glisser mon tanga le long de mes jambes et se glisse entre elles alors que je suis déjà en train de déboutonner son jean. Il fait tomber mes bretelles sur mes bras et vient capturer mes tétons l’un après l’autre entre ses lèvres pendant que ma main se saisit de son sexe déja bandé. Je suis à deux doigts de l’engueuler parce qu’il prend son temps quand nous sursautons tous les deux alors que Joker vient de sauter sur le meuble, se plantant à nos côtés. Il donne un coup de tête contre mon bras et me grimpe dessus, et je ne peux qu’éclater de rire devant le côté cocasse de cette scène.
- Désolée, il n’a pas l’habitude qu’un autre mâle entre dans l’appartement, dis-je en repoussant ma boule de poils.
- Je vois ça, mais Joker, je t’informe que Madame est là pour moi, cette semaine. Alors oust, chenapan.
Je fais descendre le chat de la console et attire Arthur contre moi en resserrant mes jambes autour de ses hanches. Sa bouche retrouve la mienne avec impatience et je n’attends pas une seconde de plus pour profiter de son corps tout entier. Je me saisis à nouveau de sa hampe et la fais glisser le long de ma fente trempée, impatiente de ressentir à nouveau toutes ces sensations que lui seul réussit à me procurer. Mon Bûcheron grogne et s’enfonce en moi d’une poussée franche, nous tirant à tous deux un long gémissement. J’hésite à le supplier de me prendre dans la seconde, mais le sentir s’immobiliser au fond de moi est juste la meilleure chose possible à cette seconde. Foutu Bûcheron, je crois que je pourrais jouir rien qu’avec un coup de reins.
- J’ai presque envie de pleurer tellement c’est bon de te retrouver, soupiré-je en me pressant contre lui.
- Oh oui, que c’est bon ! Je ne vais pas tenir longtemps tellement tu m’excites ! C’est tellement mieux qu’en virtuel !
- Je ne suis pas très exigeante, je crois que te sentir en moi me suffirait presque, murmuré-je en ondulant malgré tout lentement des hanches contre lui.
- Eh bien, jouis alors. Parce que moi, je vais te remplir, gémit-il en me donnant de grands coups de reins.
Ses mains se campent sur mes hanches alors qu’il va et vient entre mes cuisses, me tirant gémissement sur gémissement. J’ai l’impression de n’être qu’une boule de sensations au creux de ses bras et je doute de tenir bien longtemps tant l’excitation est importante. J’agrippe son délicieux derrière de mes mains et accompagne ses mouvements de mes hanches alors qu’il cherche à nous satisfaire tous les deux, et l’orgasme n’est pas bien long à pointer le bout de son nez. Je sens Arthur se crisper contre moi avant de se déverser au creux de mon corps en poussant un de ses râles sexy, et il ne me faut pas chercher la délivrance bien longtemps pour jouir également, me contractant autour de son membre en manquant clairement de discrétion.
Nous sommes tous les deux à bout de souffle, ce qui ne nous empêche pas de nous embrasser encore et encore alors que la tension redescend légèrement, bien loin d’avoir disparu.
Je vote pour une semaine enfermés ici. Je veux le garder contre moi, en moi, et ne plus faire qu’un avec lui jusqu’à ce qu’il reparte. On s’en fout de mes parents, de mes frangins, non ? On s’en fout de ces repas de famille angoissants. Tout ce qui compte, c’est lui et moi, l’un avec l’autre, l’un contre l’autre, l’un dans l’autre, et le bonheur de s’être enfin retrouvés.
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