92. Soirée électorale

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Arthur

La nuit est tombée et j’attends le retour de Julia avec la petite Lila. Je relis les documents que l’ambassade vient de me faire parvenir et qui attestent que je suis désormais son gardien jusqu’à sa majorité. Je lui ai dit qu’avec ces papiers, maintenant, non seulement j’avais le droit de l’emmener partout où je voulais, mais qu’elle aussi avait le droit de me mettre face à mes responsabilités et de me demander de ne jamais la quitter. Quand je lui ai montré et qu’elle les a déchiffrés, elle m’a sauté dans les bras, heureuse comme jamais. Elle m’a couvert de ses petits bisous avant de se mettre à dessiner pour l’envoyer à Tata Sylvia qui est rentrée en France retrouver sa famille. Je la regarde, endormie à mes côtés, sur le petit lit qui est devenu le sien. Comme elle, il a l’air minuscule, mais elle prend une place tellement importante dans ma vie que je ne pourrais plus m’en passer.

Je regarde ma montre et constate qu’il commence à se faire tard. C’est aujourd’hui que se sont déroulées les premières élections démocratiques en Silvanie depuis près de quarante ans. Julia a pu y participer. Pas en tant que votante, non, quoiqu’avec une robe à la mode gitane, qui sait si elle n’aurait pas réussi à se faire passer pour une citoyenne silvanienne ! En revanche, elle s’est vue confier la mission de superviseur électoral au titre de l’ONU. Le Colonel a accepté de la libérer de ses autres obligations temporairement afin de pouvoir assurer cette mission pour le compte de l’organisation internationale et elle l’a prise très à cœur. Elle a travaillé de concert avec le comité exécutif qui a assuré la transition et dont faisait partie ma mère.

En attendant qu’elle rentre de sa folle journée, je sors prendre l’air. Il fait chaud et la brise nocturne qui s’est levée me fait un bien fou. Je vais en direction du camp qui continue chaque jour de se vider un peu plus. La guerre a l’air vraiment terminée et les personnes qui restent sont celles qui n’ont pas encore eu les moyens de reconstruire leur domicile. D’ici quelques mois, le camp va fermer, mais cela ne signifiera pas la fin de la mission de Food Crisis. Par contre, c’est sûr qu’en fonction des résultats électoraux de ce soir, je vais peut-être devoir laisser la place à d’autres. Une ONG dirigée par le fils de la Présidente, ça ne le fait pas. C’est pour ça que j’espère comme je crains la victoire du parti de ma mère.

- Salut Arthur, des nouvelles de la capitale ? m’interpelle Lorena depuis sa tente.

- Non, du tout. Je pense que Julia nous dira ce qu’il en est quand elle sera de retour. Pour l’instant, c’est silence radio et aucune annonce officielle. Tu as réfléchi à ce que je t’ai demandé ?

- Oui Arthur, j’ai réfléchi. Je trouve que c’est beaucoup de responsabilités pour une jeune femme comme moi et je suis honorée de ta confiance, comme je te l’ai dit tout à l’heure. Mais je ne sais pas si je pourrais assurer la mission avec autant de professionnalisme que toi.

- Je sais que tu pourras le faire, et dans un premier temps, je serai là près de toi pour te conseiller. Si ma mère remporte l’élection, je ne pourrai pas rester à la tête de la mission, tu le sais bien. Et tu as tout à fait les compétences pour y arriver, Lorena.

- Merci de ta confiance, Arthur. Tu sais bien que je vais accepter. Mais tu dois me promettre de vraiment me donner tous les conseils possibles !

Je souris et viens lui donner une franche accolade pour sceller notre pacte. Derrière elle, depuis sa tente, j’entends la voix de Dan qui l’interpelle.

- Lorena chérie, tu reviens ? Tu fais quoi dehors, il fait froid, non ? Viens ici que je te réchauffe !

Lorena rougit et me fait un haussement d’épaules d’excuses avant de me saluer et de retourner dans sa tente. Peut-être qu’elle n’aura pas besoin de mes conseils finalement, si elle a le soutien d’un autre humanitaire !

Je reviens à ma tente au moment où la Jeep de Julia arrive avec son escorte. Snow a lui aussi été réquisitionné avec pas mal d’hommes pour assurer la sécurité de l’élection, et leur retour tous ensemble montre que tout s’est bien passé. Les hommes descendent bruyamment et vont tous retrouver leurs quartiers avec plaisir.

Mon cœur accélère quand je distingue la silhouette de ma Guerrière préférée. Elle a l’air crevé mais se dirige vers moi avec le sourire. Je lui ouvre grand les bras et elle vient s’y réfugier en m’embrassant comme une folle, avec la même passion que lors de notre premier baiser.

- Eh bien ! On dirait que je t’ai manqué, ma Princesse. Tout s’est bien passé ?

- Oui, tout s’est très bien passé, et j’ai hâte de me coucher, rit-elle. Et ta journée ?

- On s’en fout de ma journée ! Dis-moi plutôt qui va être élu ! Même si ce n’est annoncé que demain midi, tu dois déjà savoir, non ?

- Je suis une tombe, Monsieur Zrinkak. Tu ne sauras rien venant de moi. Suspense !

- Bien, tant pis pour toi. Je ne te dirai pas alors que j’ai reçu les documents de l’ambassade qui me donnent la garde officielle de Lila. Moi aussi, je serai muet, tu ne me feras pas dire non plus que je suis toujours fou amoureux de toi. Rien de rien ! ris-je en l’enlaçant et en caressant ses magnifiques cheveux qu’elle a laissés un peu pousser maintenant qu’elle est sur une mission hors de l’armée.

- Tu as enfin reçu les papiers ? Oh Arthur, mais c’est génial ! dit-elle en me sautant au cou.

- Mais comment le sais-tu ? Je n’ai rien dit ! Oui, c’est super ! Je suis vraiment content. Ce n’est qu’un petit morceau de papier qui ne change rien au quotidien, mais jusqu’à ce que je le reçoive, j’avais toujours l’impression qu’on allait me l’enlever. Maintenant, cette peur s’est envolée.

J’accompagne Julia à l’intérieur de notre tente et récupère son gros sac à dos. Elle s’installe sur notre lit et je lui fais signe de se coucher. Je la débarrasse de sa chemise et dégrafe son soutien-gorge avant de me mettre à lui masser les épaules et le dos pour l’aider à faire disparaître un petit peu le stress de la journée.

- Il n’y a vraiment eu aucun heurt ? Pas un supporter de Lichtin ne s’est manifesté ?

- Non, rien du tout, mais j’ai une mauvaise nouvelle pour toi, quand même, soupire-t-elle.

- Ah oui ? Je n’aime pas les mauvaises nouvelles, dis-je en insistant de mes grandes mains sur un nœud de tension que je sens au milieu de son dos.

- Nom de… Tu vas me faire oublier mon propre prénom si tu continues comme ça, rit-elle. Je disais donc, heu… Oui, il va falloir qu’on parle de l’avenir, Arthur, parce que bientôt, tu ne pourras plus bosser ici, en fait…

- Ah ! Je vois, souris-je. Après tous les sacrifices que ma mère a faits, ce n’est que justice que son dévouement soit remercié. Et elle fera une bonne Présidente, je pense. Elle m’a déjà dit qu’elle ne ferait qu’un mandat, mais je sais qu’il sera productif.

Mes mains se font plus lascives et descendent jusqu’en haut de ses fesses. Elle se défait de son pantalon et se retourne, m’offrant ainsi une vue magnifique sur sa poitrine dont les tétons déjà bien tendus me font comprendre que mon massage ne l’a pas laissée insensible.

- Je pensais que tu étais fatiguée et que tu voulais dormir, ma belle. Tu as changé d’avis ? demandé-je en lui massant sa jolie poitrine.

- J’ai dit que j’avais hâte de me coucher, il me semble, pas de dormir, Beau Bûcheron, sourit-elle en déboutonnant mon pantalon.

- Je me disais aussi que ce manque d’énergie cachait quelque chose.

Je me couche à ses côtés après m’être déshabillé à mon tour et m’installe dans son dos, mon érection venant se glisser entre ses fesses. Nous échangeons un nouveau baiser passionné alors que je la sens onduler contre moi. Elle se saisit de ma verge dressée et s’amuse à la faire glisser le long de ses lèvres. J’adore cette position où nos corps sont collés l’un à l’autre et où je peux à la fois profiter de ses seins magnifiques que j’empaume avec désir et de ses jambes, ses fesses, ses hanches que je peux caresser et câliner autant que je le désire.

Lorsqu’enfin je la pénètre et que nos corps s’unissent, j’apprécie le long et doux gémissement qu’elle pousse alors que mon souffle vient caresser son cou. Nous ne nous parlons plus, nous profitons de cette étreinte calme et sensuelle qui fait monter peu à peu notre plaisir. Nos baisers et nos caresses se font plus torrides et plus appuyés. Quand l’excitation s’intensifie encore, nous bougeons de concert et je me retrouve derrière elle qui s’est agenouillée devant moi, offrant ses fesses et sa cambrure à mon regard enfiévré. Je la pénètre à nouveau et elle étouffe ses cris et gémissements dans l’oreiller alors que je la chevauche avec fougue et énergie. Lorsque la jouissance nous terrasse, j’ai l’impression que le toit de la tente s’est envolé et que le ciel étoilé m’est apparu. Je m’effondre ensuite à ses côtés, essayant de reprendre mon souffle en la caressant tendrement.

- Je t’aime, ma Julia. Toujours plus chaque jour. C’est fou, non ?

- Complètement fou, sourit-elle en caressant ma joue tendrement. Digne d’un Zrinkak, en fait.

- Attention à ce que tu dis, tu parles au fils de la future Présidente, Lieutenant. En cas de dérapage, je peux faire appel à des techniques expérimentées par ses prédécesseurs ! Te voilà prévenue !

- Tu crois que ça me fait peur ? Après mes confrontations avec lesdits prédécesseurs ? rit Julia en nichant son nez dans mon cou. Et j’ai la future Présidente dans la poche.

- Je ne peux en effet pas lutter contre toi, c’est sûr. Heureusement que moi, je t’ai toi dans la poche !

Nous éclatons tous les deux de rire avant qu’elle ne vienne prendre sa place préférée dans mes bras, son dos niché contre mon torse et mes bras qui l’enserrent. Jamais, quand je me suis engagé dans cette mission, je n’aurais cru pouvoir à la fois retrouver ma mère, recueillir une adorable petite fille et rencontrer la femme de ma vie, et pourtant, tous ces miracles se sont réalisés. Je m’endors et pars au pays des rêves en sachant qu’à mon réveil, mes rêves les plus fous seront devenus réalité.

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