J'attends
40 jours.
40 jours que je scrute le moindre détail, le moindre souffle d'air, espérant y lire un signe de lui. Une trace. Un écho. Quelque chose qui prouverait qu'il n'a pas totalement disparu.
Je m'épuise à chercher dans le vide. Je regarde les endroits où il était, je relis les mots qu'il a laissés, je revis les scènes dans ma tête comme si j'allais finir par comprendre, par attraper un bout de vérité entre mes doigts. Mais il ne reste rien, juste des souvenirs qui me glissent entre les mains.
Quarante jours sans un mot. Sans une explication. Sans excuse. Juste ce silence épais, coupant, qui hurle à ma place.
Et moi, je me surprends à espérer. C'est ça le pire. Je me surprends à attendre. Un appel. Une lettre. Une vérité. Je m'accroche à l'idée qu'il pourrait m'envoyer un signe même infime. Qu'il regrette. Qu'il pense à moi. Que malgré ses mensonges, il reste en lui quelque chose de vrai.
Mais est-ce que c'est encore lui que j'attends ? Ou est-ce que j'attends une version de lui qui n'a jamais existé ?
Parce qu'au fond, qui était-il vraiment ? Celui que j'ai connu ou celui qu'il a caché ? Etait-il tout à la fois ou rien du tout ?
Je suis fatiguée. Fatiguée de me battre contre des fantômes. Fatiguée de tendre la main vers quelqu'un qui a choisi de se taire. Et pourtant, malgré tout, chaque matin, je me lève avec cet espoir sourd. Qu'il apparaisse. Qu'il me dise pourquoi. Qu'il m'offre enfin la paix qu'il m'a volée.
Quarante jours que je me demande s'il pense à moi comme je pense à lui.
Quarante jours que je cherche un signe.
Et je n'ai rien. Rien que ce vide en forme de lui.
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