La nuit faisait son oeuvre dans la ville. Il était quoi, 23h30, minuit? Les rues s'éteignaient une à une. Les lampadaires faisaient le noir.

Dig, dig, dig...

Il ne restait bientôt plus que cette enseigne, ce café à l'angle d'une rue déserte, qui restait allumée. la vitrine propre laissait filer toute la lumière du bar. Et on pouvait aisément tout y voir de ce qu'il se passait à l'intérieur.

il y avait trois clients, encore attablés au comptoir. Et on pouvait deviner, sans un mot, la raison de leur présence tardive dans un bar. Un homme et une femme étaient côté à côte. Je ne pense pas qu'il y ai aucun lien entre eux. le seul point commun aurait été leur solitude. iIls ne se parlent pas. Enfin, qu'en sais-je? Je ne les entend pas. la rouquine était vêtue d'une jolie robe rouge. Elle aurait pu se faire poser un lapin. Et l'homme à côté, lui aussi aurai trouvé en cette enseigne un peu de réconfort. Il fixait le garçon de café derrière le comptoir. Je suis sûr qu'il n'attend que de fermer boutique pour enfin rentrer chez lui.

Oh! et le troisième homme, là, un peu à l'écart, avec ses verres devant lui. Il tourne le dos à la rue. Face aux autres, mais rien ne les engage à converser.

Mais ils ont tous trouvé refuge tel un oiseau dans son nid. Ils ne veulent pas partir, mais ils ne veulent pas rester non plus. Ils sont là. Ils existent. Et la nuit a stoppé leur vie. Le calme est tangible à cette heure. Ils frôlent plus que jamais avec la solitude de leur vie.

ça y est. J'ai mon oeuvre. Cela fera un magnifique tableau.

Nighthawks. Quel titre magnifique, qu'en pensez-vous?