Des hurlements. Je connais ces voix, je les connais bien. Dans le couloir, je m'avance vers le salon familier et familial. Sensation de peur, d'être perdue, je cherche des repères, des signes prouvant que les hurlements n'étaient que dans ma tête. Je suis chez moi mais je me sens ailleurs, comme si l'action se déroulant devant mes yeux m'avait fait bondir hors de mon corps, que la violence, le sang, les sourires et le vide ne m'étaient plus supportables. Levant courageusement les yeux pour défier l'horreur de la scène, je suis face au dernier acte de la pièce.
Mon grand-père, ma grand-mère, mon père, ma belle-mère ; une réunion familiale. Un combat, des épées, coeurs percés. Les épées déformées par les coups, les corps, l'animosité. Epées tordues pénétrant dans la chair, fermement maintenues par ces grands parents, prétenduement miens. Dans un sourire, sous les hurlements cinglants, ils se tournent vers moi tout en pivotant sadiquement les armes dans les plaies. Me fixant, me souriant effroyablement, je suis là, un dimanche midi. Je suis là, je dors mais je n'ai plus de père.
Des milliers d'œuvres vous attendent.
Sur l'Atelier des auteurs, dénichez des pépites littéraires et aidez leurs auteurs à les améliorer grâce à vos commentaires.
En rejoignant l'Atelier des auteurs, vous acceptez nos Conditions Générales d'Utilisation.
Déjà membre de l'Atelier des auteurs ? Connexion