Chapitre 3*
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L’obscurité régnait. La pièce puait l’humidité. L’odeur de brûlé était toujours présente. Les deux odeurs fusionnées te donnaient la nausée. Si seulement cela était la seule chose qui t’affectait…
Au travers des tissus, tu voyais les flambeaux bouger ; les hommes faisaient leur ronde. Ton premier échec les avait rendus plus vigilants.
Tu étais seule, attachée au poteau central de la tente par deux cordes : une pour les mains et une autre pour la taille. Tes chevilles étaient aussi liées par un morceau de corde.
Tu étais seule dans cette tente où l’odeur de mort planait. Seule avec tes sombres pensées. Ils te faisaient croire sa mort. Elle te faisait croire sa mort.
Tu commençais à lui faire confiance, à penser que vous pouviez former une sorte de famille. Pourtant en l’espace d’une seconde, tout s’éteignait sous les flammes du mal.
Tu n’y croyais pas. Tu ne croyais pas à sa mort. Tu ne voulais pas y croire. Il était l’homme le plus robuste que tu connaissais. Il t’avait fait une promesse et c’était un homme de parole. Toutes ces pensées, toutes ces images de désespoir et de mort submergeaient l’espoir.
Tu te tenais tête baissée, dans tes pensées et tu remarquas une fine ombre entrer dans la tente obscure, tenant encore un de ses instruments favoris.
— Tu croyais pouvoir m’échapper comme ça ma chérie ?
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