Chapitre 6*
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Tu arrivas face à une petite tente à priori vide. Essoufflée, tu t’y refugias pour te cacher et retrouver ton souffle. Tu entras et tombas face à un grand homme, les mains attachées très serrées avec une corde à un poteau au-dessus de sa tête. Une pauvre bougie révélait un corps à genou, torturé et ensanglanté. Ses cheveux longs et bruns cachaient son visage tourné vers le sol.
La mort guettait la scène. L’odeur du feu, du sang empestait la tente.
Tu restais d’abord debout face à lui, sans savoir quoi ressentir. La tristesse, la colère, le dégoût, la panique, le soulagement. À la fois tout et rien. Après quelques instants d’absence, tu te précipitas sur lui en pleurant, l’appelant pour qu’il reprenne ses esprits. Tu tentais de défaire les liens mais tes mains étaient trop faibles et blessées. Tu t’arrachais le bout des doigts en tenant de défaire les liens.
— Ne meurs pas ! Ne me laisse pas ! Tu m’avais promis !
Tu le secouais, tu alternais entre défaire les liens et le réveiller. Tu criais. La panique prit le dessus. Il réussit à peine à souffler, à bout de force : - Va-t’en, petite louve. Tu secouas la tête rejetant l’ordre. Tu voulais le sauver. Il n’avait pas le droit de t’abandonner et toi non plus. Tu l’embrassas, ta tête posée contre son grand torse nu et abimé. Le sang collait ton visage.
L’entrée de la tente bougea et des pas lourds se firent entendre. L’homme leva la tête en direction du nouvel arrivant, son regard fut ravivé par la colère et la peur. L’intru commença alors, la voix rieuse.
— Dis adieu ton père. C’est l’heure.
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