Chapitre 1

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Juin 1944, les côtes de Normandie. Le théâtre de la guerre se dessinait dans un chaos de ruines et de décombres, témoins muets des affrontements récents entre les forces alliées et l'armée allemande. Une section spéciale, composée de soldats alliés, se frayait un chemin à travers ce paysage dévasté, guidée par une mission secrète.

Le caporal Jacques Moreau, le leader français de l'unité, marchait avec une assurance forgée au fil de nombreuses batailles. Son regard perçant scrutait chaque ombre. À ses côtés, Louis, l'opérateur radio, veillait sur son précieux équipement, vital pour leur liaison avec le commandement.

Sully, le médecin américain du groupe, gardait un œil attentif sur ses camarades, prêt à intervenir en cas de besoin. Les deux grenadiers, Marc et Antoine, échangeaient des plaisanteries pour détendre l'atmosphère, tout en restant vigilants. "La Terreur", le spécialiste du bazooka, marchait silencieusement, son arme toujours prête.

Émile, l'ingénieur, portait son équipement lourd avec une résolution stoïque, sachant que ses compétences pourraient être cruciales à tout moment. Camille, la résistante française, connaissait le terrain mieux que quiconque et menait le groupe à travers les dédales de destruction.

Leur destination était une structure secrète ennemie, dissimulée dans une clairière dense. À l'intérieur, ils trouvèrent une pièce remplie d'équipements et de documents, ainsi qu'un grand appareil métallique, imposant et incompréhensible, sans aucun signe distinctif ou symbole nazi.

Alors qu'ils examinaient l'espace, cherchant des indices, un soldat maladroit, trop absorbé par la curiosité, trébucha contre un panneau de commande adjacent à la machine. Un bourdonnement s'éleva, puis un flash lumineux éclata, engloutissant la pièce. Soudain, le monde autour d'eux se dissipa, les entraînant dans une réalité totalement inattendue...

Alors que la lumière s'estompait, la section se retrouva dans un lieu inconnu. Autour d'eux s'étendait une plaine immense, parsemée de végétation étrange et sous un ciel aux couleurs surréalistes. Au loin, des montagnes se dressaient, comme des sentinelles veillant sur un monde mystérieux.

Le caporal Moreau, reprenant rapidement ses esprits, chuchota un ordre. « Cachez-vous, maintenant ! » Les soldats, bien que désorientés, obéirent instantanément, se dissimulant dans la végétation dense. Ils observaient avec précaution leur environnement, essayant de comprendre où ils se trouvaient.

Louis, l'opérateur radio, tenta de capter un signal, mais seuls des grésillements répondirent à ses appels. « Nous sommes isolés, » murmura-t-il, un voile d'inquiétude assombrissant son visage.

Du haut d'une petite colline, ils aperçurent un véhicule qui approchait. Il ressemblait à un transport militaire allemand, mais avec des modifications inhabituelles. À son bord, des soldats portant des uniformes nazis, mais avec des détails et des insignes qui leur étaient inconnus.

Sully murmura, « Qu'est-ce que c'est que ça ? » Mais Moreau lui fit signe de se taire. Ils observèrent en silence, retenant leur souffle, alors que le véhicule passait sans s'arrêter, ignorant complètement leur cachette.

Une fois le danger éloigné, ils se regroupèrent discrètement. « Écoutez, » commença Moreau, « nous ne savons pas où nous sommes, ni ce que c'est que cet endroit. Mais une chose est claire : nous devons rester ensemble et trouver des réponses. »

Camille, scrutant l'horizon, ajouta, « Et nous devons faire attention. Ce monde... il n'est pas le nôtre. »

Les questions se multipliaient dans leur esprit. Étaient-ils toujours pendant la Seconde Guerre mondiale, ou avaient-ils été projetés dans un autre temps, voire un autre univers ? Et surtout, comment allaient-ils retourner chez eux ?

Après s'être assurés que le véhicule et ses occupants étaient hors de portée, le caporal Moreau rassembla sa section pour un inventaire d'urgence. « On ne sait pas combien de temps on va rester ici. Faisons le point sur ce qu'on a. »

Chacun se mit à vérifier son équipement. Louis confirma qu'il avait son poste radio, mais il était inutile sans signal. Sully vérifia sa trousse de secours, constatant avec soulagement qu'elle était intacte et bien fournie.

Les grenadiers, Marc et Antoine, firent l'inventaire de leurs grenades et munitions. Bien qu'ils soient bien équipés, ils savaient que chaque balle comptait, surtout dans une situation aussi incertaine. La Terreur vérifia son bazooka, s'assurant qu'il était opérationnel, même s'il ne lui restait que quelques roquettes.

Émile, l'ingénieur, avait son sac d'outils et quelques explosifs. Il savait que son savoir-faire pourrait être crucial pour survivre dans cet environnement inconnu. Camille, quant à elle, avait une petite réserve de nourriture et d'eau qu'elle partagea avec le groupe.

Moreau prit note de tout. « On a de quoi tenir quelques jours, » conclut-il. « Mais on va devoir rationner la nourriture et l'eau. Notre priorité est de trouver un abri et peut-être des ressources locales. »

Il les regarda, voyant la détermination se mêler à l'inquiétude dans leurs yeux. « On est ensemble dans cette situation, et on s'en sortira ensemble. Restons prudents, et restons soudés. »

Dans la pénombre de ce monde étrange, le caporal Moreau observait ses hommes. « On fait le point. Ce que vous avez, ce dont on dispose. »

Louis, l'opérateur radio, palpa son fusil M1. « Trois chargeurs pour le fusil, et trois pour mon flingue. » Sa voix était calme, malgré l'inquiétude qui perçait.

Sully, le médecin, hocha la tête. « Deux pour mon pistolet. » Il tapota sa trousse de soins. « Et ça, bien rempli. On ne sait jamais. »

Les grenadiers, Marc et Antoine, échangèrent un regard. « Huit chargeurs pour nos fusils, quelques grenades. » Marc avait toujours un ton confiant, même dans l'incertitude.

La Terreur, scrutant son bazooka, annonça, « Quatre roquettes, et pareil pour mon fusil. » Il sourit. « Et le petit ami ici pour les imprévus. » Son pistolet était un compagnon fidèle.

Émile, le génie, secoua son sac d'outils. « Cinq chargeurs ici, et assez d'explosifs pour faire sauter un pont. » Sa voix trahissait un brin d'humour dans la tension.

Camille, la résistante, caressait son fusil de précision. « Deux chargeurs pour mon Lee-Enfield, et deux pour mon revolver. » Sa détermination était évidente.

Moreau acquiesça, ses yeux balayant le groupe. « On va devoir être malins. Pas de gaspillage. Privilégiez le combat rapproché. » Il sortit son couteau, le faisant tourner entre ses doigts. « Les balles, on les garde pour les moments critiques. »

Chacun vérifia son couteau ou sa baïonnette, se préparant mentalement à la réalité de ce nouvel environnement. Ici, chaque munition comptait, et chaque décision pouvait être une question de survie.

Après l'inventaire, le caporal Moreau scrutait la direction prise par le véhicule. « On va suivre cette route, discrètement. On pourrait trouver des indices sur où nous sommes. » Sa voix était déterminée, tranchant le silence pesant de ce monde étrange.

La section se mit en mouvement, marchant à une distance prudente de la route, se fondant dans le paysage. Leurs pas étaient mesurés, leurs sens en alerte. Les heures passèrent, le soleil se déplaçant lentement dans le ciel aux couleurs surréalistes.

Au détour d'un chemin sinueux, ils aperçurent une structure au loin : une ferme, mais d'une architecture qui semblait tout droit sortie du Moyen Âge. Des toits de chaume, des murs de pierre grossièrement taillée, et aucun signe de présence nazie.

Moreau leva la main, signe de s'arrêter. « On observe d'abord. » Ils s'approchèrent avec prudence, se dissimulant derrière un bosquet.

Soudain, une fillette surgit, courant à travers le champ. À la vue de la section, elle poussa un cri et se précipita vers la maison. Derrière elle, un homme grand et musclé, vêtu de manière rustique, évoquant les tenues d'époques anciennes, apparut. Il portait une houe à l'épaule, et ses mains étaient caleuses, marquées par le travail de la terre.

Moreau observait, intrigué et prudent. « Ça ne ressemble à rien de ce qu'on connaît... » murmura-t-il.

La section resta cachée, observant la ferme, l'homme, et la fillette qui avait disparu à l'intérieur. Ce tableau était à la fois familier et complètement déroutant, un mélange de l'ancien et de l'inexplicable.

« On va devoir parler avec eux, » décida Moreau après un moment. « Mais restons sur nos gardes. On ne sait pas encore dans quoi on a mis les pieds. »

Avec une prudence renouvelée, la section se prépara à approcher la ferme, prête à découvrir un nouveau chapitre de ce monde mystérieux.

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