Ah, la cerise !

J'apprends que vous aimez la couleur de la passion ardente et vous me dévoilez votre attrait pour la cerise griotte. Comment ne pas être touché en plein noyaud de vos délectables mots? Ils sont exquis tel le jus de la charnue. Suis-je prompt à etre votre douceur? Je suis la cerise et vous etes la tige. Le fruit brulant du désir. Aussi seriez-vous surpris d'apprendre que ma chevelure est tout aussi flamboyante? D'un geste lascif, je vous conduit à présent à droite, avant de vous laisser prendre les rennes et la cadence de ce tango recette, reine que je peux être. Et cela en tout plaisir et en sens exacerbés. Transportez-moi que nous nous délections, affamés.

Afin de vous remercier, je vous apprendrais quelques origines lointaines non pas argentines comme cette belle danse que nous entamons, mais andalouses. Nous semblons tous deux aimer la chaleur montante.

Aimez-vous la couleur de la passion, la température actuelle?

(Gueguette)

Rouge est ce mot qui m'assaille. Comme vous, ma Griotte, comme moi, qui suffoque. Et j'imagine l'arabesque de vos cheveux flottant au rythme de notre boléro naissant. Brulante est notre étreinte musicale, torride est votre empreinte sévillane. Je réfrène mes élans pour suivre l'astreinte de la cadence et la latence de vos reins.

Nous évoluons seuls sur la piste, sans aucune frontière, sans aucune barrière, voguant au gré du flot de ces mots, que nous taisons, inutiles, aux vents de la fragrance, intime, de votre peau. Les lumières tangos vacillent à l'éclat de votre crinière éthérée, dans laquelle je plonge mon visage, préférant voltiger à l'aveugle, guidé par ses caresses torrides, que de voiler à l'aveugle, la douce sensation de liberté qu'elle m'inspire.

Oui j'aime votre couleur, et cette passion dont elle est le fruit. Oui j'aime cette fièvre qui est la mienne, et vos lèvres que je jouis de vouloir des miennes couvrir.