"Expression corporelle"
Prémices d'un baiser
C'est en pensant à Vénus qu'un mont me vient en tête alors que vos iris percent les miens et me sondent l'âme, fébrile. Un mont de lave et de feu, presque Olympe, dont la terre gronde. Le désir naquis dès lors sous cette terre de plaisir et cette végétation gorgée de soleil. Un rire c'était éclipsé et avait raisonné lors de la glissade rattrappée de justesse, résultat d'un sol préalablement lustré. Il semble encore résonner, lors de cet arrêt sur image. Ralentissement cardiaque. Mon corps retenu par vos paumes se laisse glisser avec lenteur, peut-être se posera-t-il au sol?
Car si vous etes abeille, vous aimez le miel, et appréciez donc le butinage qui vous est alors proposé. Effleuré, des lippes, les votres le sont, à la saveur de la fleur mentholée du dentifrice. Oui je vous souffle mon haleine fraîche. Pourtant, celle des sens est déja devenue chaleur, ou le devient un peu plus à chaque battement d'aiguille. La nuque frémit et frissonne, envoit au cerveau une décharge électrique signalant un spasme soudain alors que les serpentines ne sont pas encore prêtes à s'enlacer et jouer ensemble. Prémice d'un baiser à en devenir.
Les regards en disent long et souvent beaucoup, et les votres me plongent dans un tourment désireux, désireux de plus encore. La gourmandise, toujours. La cambrure de mes cils cache peu à peu mes mirettes, un instant, pas plus, et vous regardent. Je déglutis. Je reprend ma respiration, les émeraudes viscées sur votre jugulaire qui se veut battante.
Que se cache-t-il sous votre haut, ormis ce coeur que j'imagine tambourinant. Se pourrait-il qu'une goutte de sueur vous parcoure l'échine? Ce pourrait-il, qu'elle aussi, elle glisse?
Je glisse tout comme la lave du volcan parcourant sont chemin. Enfin, je glisse, comme Alice aux pays des merveilles...
(Gueguette)
C'est le calme avant la tempête. le grondement sourd du tonnerre au loin, le tremblement qui s'amplifie à mesure que les peaux se tendent. La cambrure de vos cils kidnapent mon coeur et dévoile celle de votre corps, qui s'arque sous la pression de mon inclination.
L'éclair persistant me foudroie de passion pour le galbe de vos allures et nourrie l'appétit de ma dextre qui réclame encore plus de votre texture. Mes desseins acharnés contournent vos dessins charnels telles des lèvres sur un fruit gorgé de soleil, telle une langue autour d'une dragée enrobée de douceur. Vous fondez en sueur, je fronde vos artifices fraudeurs pour me censurer.
Mon astre battant s'emballe, mon étoile filante s'empale, dans un corps à corps resserré, dans un coeur à coeur espéré. Tout contre vos galbes, fier comme un audacieux, je restreints encore l'espace qui nous manque, pour n'être rien de plus que le prolongement de votre virtuosité, rien de moins que le tuteur de notre frénésie.
Enfermons-nous dans notre démence, libérons-nous de notre espérance, à corps perdus, par les armes de l'esprit, par l'emprise de nos âmes, par delà ce que la bienséance veut nous imposer, au delà de ce que la décence peut nous inspirer. Vous êtes mon addiction, mon vertige, ma drogue douce...
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