2nd Novembre 2017 - 06h45
Malgré ma nuit assez courte et peu reposante, je me levais tôt et après une douche et un rapide petit déjeuner, je me dirigeais vers l’hôpital. Je n’étais pas de garde avant le lendemain, mais je voulais jeter un petit coup d’œil sur Gabriel.
Tout était calme lorsque j’arrivais. J’aimais beaucoup cette heure à l'hôpital, juste après la folie de la nuit. C'était calme, mais le calme précédent la nuit. C’était un calme épuisé et satisfait, lorsque les destins des patients avaient été décidés.
Je me dirigeais directement vers la chambre de Gabriel. Étant chirurgien, j’avais bien sûr le droit d’être là, mais je ne voulais croiser personne, et répondre aux questions qui suivraient forcément, ne me tentait absolument pas pour le moment.
Gabriel était toujours endormi sur son lit d’hôpital, pâle sur des draps blancs. Son visage avait été la partie la plus épargnée de son corps, il avait dû se le protéger des mains et des bras, laissant ainsi son ventre vulnérable à ses agresseurs. Gabriel n’avait pas changé. Il avait les mêmes cheveux roux, qui lui arrivait maintenant juste un peu au dessus des épaules, et ses taches de rousseur, bien qu’un peu plus claires que dans mon souvenir, étaient bien présentes. Je vérifiais ses constantes et une fois satisfait, je m’assis dans un fauteuil près du lit. Je mourais d’envie de toucher Gabriel. Il se trouvait si proche de moi, j’avais eu les mains à l'intérieur de son corps il y a quelques heures à peine, et pourtant je peinais à réaliser que Gabriel était réel. Qu’il était de retour dans ma vie, du moins pour le moment.
Ce fut Zoé qui me réveilla trois heures plus tard. Perdu dans mes souvenirs, j’avais finis par m’endormir. Après un énième coup d’œil à la silhouette endormie dans le lit, bercé par le bip incessant et régulier des machines.
Zoé et moi, finîmes par aller prendre un café à la cafétéria de l’hôpital. Buvant doucement le liquide chaud en compagnie de ma meilleure amie je commençais à reprendre mes esprits.
— Alors, tu vas faire quoi ? me demanda Zoé, allant droit au but, comme à son habitude.
C'était une très bonne question. J’y avais réfléchis, et à la vérité, je ne pouvais pas faire grand chose. Je veux dire, j’étais toujours le médecin en charge du dossier et j’allais probablement le rester, tant que Gabriel n’avait pas besoin d’une autre opération. Ce qui, au vu de ses résultats d’analyses, avait relativement de chances d’arriver. Enfin, on ne sait jamais. Je serai donc obligé de faire face à Gabriel, et à sa famille, dés que celui ci se réveillerait. Peut être que Gabriel ne me reconnaîtrait pas. Et même s’il me reconnaissait, peut être ne voudrait il pas avoir à faire à moi.
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