Bar Osmose

Deux jours après la disparition de Gabriel, je me trouvais assis dans un coin de banquette du bar Osmose entre Zoé et Sandra. J'avais passé les deux derniers jours d'une humeur soit morose, soit massacrante et Zoé avait finit par me traîner par la peau des fesses pour prendre un verre, disant que cela me ferait du bien de sortir un peu. Et elle avait eu raison, comme souvent, je sentais déjà mon humeur s'améliorer en écoutant mes amis discuter et plaisanter. Je ne participais pas à la conversation ce jour là, me contentant d'être spectateur, riant avec les autres ou écoutant avec une attention non-feinte les histoires des uns et des autres. Au bout de plusieurs verre d'un cocktail bleu vif, Zoé se tourna vers moi et me chuchota à l'oreille :

- Pourquoi tu ne vas le voir au garage ?

Je devinais tout de suite de qui elle parlait. Nous avions eu cette conversation plusieurs fois au cours des derniers jours, ma meilleure amie étant d'avis que je devais tenter ma chance. Je ne répondis rien, de toute façon nous ne tomberions pas d'accord et je voulais surtout oublier cette histoire, et mettre Gabriel derrière moi une bonne fois pour toute. N'appréciant pas d'être ignorée, Zoé finit par me saisir le bras et dit d'une voix forte :

- POURQUOI...tu ne vas pas au... GARAGE !

Toutes les têtes se tournèrent vers nous, les conversations se stoppant net.

- Alors là , Alex, tu as des explications à faire !

Ce fut Nathan qui prit la parole, mais toutes les personnes rassemblées autour de la table soit Jules, Barbara, Sandra, Zoé et Nathan me regardait comme si j'étais un marshmallow géant. Cédant rapidement sous la pression de leurs regards, je finis par raconter l'histoire et le débat que j'avais avec Zoé.

Tous mes amis m'écoutèrent avec attention avant d'exploser dans un concert d'exclamations, chacun tentant de me donner son avis dans une douce cacophonie. La plupart d'entre eux étais du côté de Zoé, mettant mes réserves sur le compte de la peur et de la timidité.

En rentrant chez moi ce soir là, je réfléchissait longuement. Mes amis avait sûrement raison, du moins en partie. J'avais peur de tendre la main à Gabriel, peur de lui proposé de renouer notre relation. Peur qu'il me rejette.

Finalement, après une nuit blanche, je décidais de contacter Gabriel. Une seule fois. Mon prochain jour de congé, j'irais le voir à son garage. Comme ça, s'il ne voulait pas de mon amitié, il devrait me le dire face à face.