Club Entr’Homme – Paris

J’avais passé une très mauvaise semaine. Depuis ma rupture avec Gabriel, qui n’en était pas vraiment une, car nous n’avions jamais été un couple officiel, de son point de vue du moins, j’étais en pilote automatique la majeur partie du temps. Je dormais, je me levais, je mangeais et je travaillais avant de répéter ces mouvements encore et encore, pas toujours dans le même ordre. J’avais énormément travailler la semaine passé, évitant mes parents et Zoé, ainsi que mon appartement qui me semblait trop vide et trop silencieux ses derniers jours. Je faisais de mon mieux pour ne pas penser à Gabriel. Cela ne marchait pas vraiment car l’homme était toujours dans ma tête et dans mon cœur. Je n’avais pas remis le bracelet, je l’avais rangé dans le premier tiroir de ma table de chevet, comme la relique du temps passé, de jours meilleur que c’était. Quand je n’arrivais pas à m’endormir la nuit, j’entrouvrais le tiroir, et jetais un rapide coup d’œil à l’intérieur. La vue de ce bracelet réussissait toujours à m’apaiser d’une façon ou d’une autre.

Une semaine était passé et demain j’allais revoir Gabriel. Comme promis, il ne m’avait pas contacter de la semaine, mais je savais qu’il me contacterais demain. Et cette pensée me donnait envie de rire et de pleurer. Je ne savais pas comment être l’ami de Gabriel. Je ne l’avais plus vu en tant qu’ami depuis très longtemps. Je pense que je suis tombé amoureux de Gabriel au premier regard, dans ce champs de lilas, dans le jardin de Nantes. J’avais été amoureux de Gabriel avant même de savoir ce qu’était l’Amour, avec un grand A.

Pour fêter ma dernière soirée loin de Gabriel, j’avais décidé de marquer le coup et d’aller dans un club gay de Paris, pas forcément pour trouver quelqu’un avec qui passer la nuit, mais surtout pour me dire que j’étais célibataire de nouveau. Je me trouvais donc au bar du club Entr’Homme. J’avais choisi ce nouveau club car il était réputé pour convenir à tout âge, avec certes une piste de danse mais aussi un lounge plus accessible aux personne venu seulement boire un verre.

Je me trouvais assis au bar depuis deux heures, un verre de vin blanc à la main lorsque je le vis, mon ex-mari, Vincent. J’avais été dragué à plusieurs reprises durant la soirée, profitant du jeu d’approche, mais refusant toujours d’aller plus loin que cela, je me retrouvais toujours seul à la fin. C’était l’histoire de ma vie.

Vincent croisa mon regard et il me sourit avant de s’approcher avec un sourire de prédateur sur le visage. Je le laissais approcher.

_ Alex ! Ca faisait longtemps ! Comment va tu ?

Je n’avais pas vu Vincent depuis la signature des papiers du divorce. J’avais reçut un faire-part de naissance quelques mois plus tard, mais je l’avais jeter sans même l’ouvrir. Vincent avait bien vieilli durant les deux dernières années. Il avait toujours été un bel homme, grand avec un teint d’olive et les cheveux noirs. Il était séduisant et il le savait, profitant sans vergogne de l’effet qu’il avait sur les gens. C’est ce qui faisait de lui un si bon banquier.

_ Pas trop mal je répondis sans me retourner vers lui.

Loin de déterrer Vincent, ma réaction eu l’effet opposé et mon ancien amant s’assit sur la chaise voisine, frôlant ma cuisse au passage. Je ne ressentit rien de particulier à ce contact. J’avais aimé cet homme de tout mon cœur, j’avais cru passé le reste de ma vie avec cet homme. Et puis je l’avais hais. Aujourd’hui, je ne ressentais que de l’indifférence et une vague affection. Nous avions tout de même eu de bons moments tous les deux. Vincent mis en coude sur le bar, me regardant fixement.

_ Tu es venu seul ? finit il par demander.

Il avait ce ton de voix. Le ton plein de promesses du plaisir à venir. Je le regardais et je me penchais vers lui. Proche.

_ Ca a de l’importance ?

Je levais un sourcil interrogatif, que j’espérais être sexy. Visiblement oui, car Vincent se pencha encore plus en disant d’une voix basse :

_ Tu as raison, on s’en fiche !

J’étais bien placé pour savoir qu’en effet avoir un partenaire ne signifiait pas grand-chose pour Vincent Bozzio. Avant que j’ai eu le temps de répondre, ses lèvres étaient sur les miennes. Sans réfléchir, je l’embrassais à mon tour, répondant à son baiser. Une chose était sure, Vincent n’avait pas oublier comment embrasser, même si ses baisers manquait de passion, de sentiments. Pour Vincent, tout était une question de technique et d’expérience. Nous nous embrassions pendant quelques minutes avant que l’une des mains de Vincent ne vienne caresser mon visage, et que je n’aperçoive un éclat doré. Son alliance. Vincent était toujours marié. Il avait un enfant. Je m’écartais brusquement de lui. Avant que Vincent n’ai pu dire quoique ce soit, je payais ma consommation et me dirigeait vers la sortie. Je n’arrivais pas à croire que j’avais presque couché avec un homme marié. Marié avec la femme qui était sa maitresse il y a deux ans. Ironique. Je me demandais si sa femme savait ce qu’il faisait en ce moment, car je n’avais aucun doute : mon rejet n’allait pas empêcher Vincent de rentrer avec quelqu’un d’autre ce soir. Mais après tout, s’il y avait une personne au courant des mauvaises habitudes de Vincent, c’était bien sa femme.

Je décidais de marcher un peu avant de prendre un taxi, pour me rafraichir les idées. La balade me fit du bien. Je devais arrêter de faire n’importe quoi, je ne pouvais pas continuer comme ça. Demain j’allais inviter Gabriel à notre restaurant habituel, et tout irait bien. Il me faudrait surement du temps avant de pouvoir oublier Gabriel et les prochaines semaines seraient surement un peu compliquées. Mais Gabriel en valait la peine. Et puis Gabriel changerait peut être d’avis. J’écartais cette pensée rapidement, je ne pouvais pas passer le reste de ma vie à attendre Gabriel, sans aucune garantie. L’attente me tuerais. Avec un soupir, je sortit mon portable de ma poche pour y réinstaller mes applications de rencontres. Puis je fis signe à un taxi et rentrais chez moi.